Le vicomte de Bragelonne. Tome I

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Le vicomte de Bragelonne. Tome I
Название: Le vicomte de Bragelonne. Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le vicomte de Bragelonne. Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Derni?re page de l'histoire des quatre amis, d'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis… Le r?gne de Louis XIV commence, chacun a vieilli et ?volu?, mais conserve sa personnalit? d'autrefois. Dans ce livre, le h?ros est le vicomte de Bragelonne, qui n'est autre que le fils d'Athos, mais les anciens mousquetaires ne sont jamais loin quand il s'agit d'intrigues et d'aventures…

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– Un arrêt! fit le surintendant avec un frissonnement et une pâleur qu'il ne put cacher. Un arrêt! Et contre qui?

– Contre deux de vos amis.

– Lyodot, d'Emerys, n'est-ce pas?

– Oui, monseigneur.

– Mais arrêt de quoi?

– Arrêt de mort.

– Rendu! Oh! vous vous trompez, Gourville, et c'est impossible.

– Voici la copie de cet arrêt que le roi doit signer aujourd’hui, si toutefois il ne l'a point signé déjà.

Fouquet saisit avidement le papier, le lut et le rendit à Gourville.

– Le roi ne signera pas, dit-il.

Gourville secoua la tête.

– Monseigneur, M. Colbert est un hardi conseiller; ne vous y fiez pas.

– Encore M. Colbert! s'écria Fouquet; çà! pourquoi ce nom vient-il à tout propos tourmenter depuis deux ou trois jours mes oreilles? C'est par trop d'importance, Gourville, pour un sujet si mince. Que M. Colbert paraisse, je le regarderai; qu'il lève la tête, je l'écraserai; mais vous comprenez qu'il me faut au moins une aspérité pour que mon regard s'arrête, une surface pour que mon pied se pose.

– Patience, monseigneur; car vous ne savez pas ce que vaut Colbert… Étudiez-le vite; il en est de ce sombre financier comme des météores que l'œil ne voit jamais complètement avant leur invasion désastreuse; quand on les sent, on est mort.

– Oh! Gourville, c'est beaucoup, répliqua Fouquet en souriant; permettez-moi, mon ami, de ne pas m'épouvanter avec cette facilité; météore, M. Colbert! Corbleu! nous entendrons le météore… Voyons, des actes, et non des mots. Qu'a-t-il fait?

– Il a commandé deux potences chez l'exécuteur de Paris, répondit simplement Gourville.

Fouquet leva la tête, et un éclair passa dans ses yeux.

– Vous êtes sûr de ce que vous dites? s'écria-t-il.

– Voici la preuve, monseigneur.

Et Gourville tendit au surintendant une note communiquée par l'un des secrétaires de l'Hôtel de Ville, qui était à Fouquet.

– Oui, c'est vrai, murmura le ministre, l'échafaud se dresse… mais le roi n'a pas signé, Gourville, le roi ne signera pas.

– Je le saurai tantôt, dit Gourville.

– Comment cela?

– Si le roi a signé, les potences seront expédiées ce soir à l'Hôtel de Ville, afin d'être tout à fait dressées demain matin.

– Mais non, non! s'écria encore une fois Fouquet; vous vous trompez tous, et me trompez à mon tour; avant-hier matin, Lyodot me vint voir; il y a trois jours je reçus un envoi de vin de Syracuse de ce pauvre d'Emerys.

– Qu'est-ce que cela prouve? répliqua Gourville, sinon que la Chambre de justice s'est assemblée secrètement, a délibéré en l'absence des accusés, et que toute la procédure était faite quand on les a arrêtés.

– Mais ils sont donc arrêtés?

– Sans doute.

– Mais où, quand, comment ont-ils été arrêtés?

– Lyodot, hier au point du jour; d'Emerys, avant-hier au soir, comme il revenait de chez sa maîtresse; leur disparition n'avait inquiété personne; mais tout à coup Colbert a levé le masque et fait publier la chose; on le crie à son de trompe en ce moment dans les rues de Paris, et, en vérité, monseigneur, il n'y a plus guère que vous qui ne connaissiez pas l'événement.

Fouquet se mit à marcher dans la chambre avec une inquiétude de plus en plus douloureuse.

– Que décidez-vous, monseigneur? dit Gourville.

– S'il en était ainsi, j'irais chez le roi, s'écria Fouquet. Mais, pour aller au Louvre, je veux passer auparavant à l'Hôtel de Ville. Si l'arrêt a été signé, nous verrons!

Gourville haussa les épaules.

– Incrédulité! dit-il, tu es la peste de tous les grands esprits!

– Gourville!

– Oui, continua-t-il, et tu les perds, comme la contagion tue les santés les plus robustes, c'est-à-dire en un instant.

– Partons, s'écria Fouquet; faites ouvrir, Gourville.

– Prenez garde, dit celui-ci, M. l'abbé Fouquet est là.

– Ah! mon frère, répliqua Fouquet d'un ton chagrin, il est là? il sait donc quelque mauvaise nouvelle qu'il est tout joyeux de m'apporter, comme à son habitude? Diable! si mon frère est là, mes affaires vont mal, Gourville; que ne me disiez-vous cela plus tôt, je me fusse plus facilement laissé convaincre.

– Monseigneur le calomnie, dit Gourville en riant; s'il vient, ce n'est pas dans une mauvaise intention.

– Allons, voilà que vous l'excusez, s'écria Fouquet; un garçon sans cœur, sans suite d'idées, un mangeur de tous biens.

– Il vous sait riche.

– Et il veut ma ruine.

– Non; il veut votre bourse. Voilà tout.

– Assez! Assez! Cent mille écus par mois pendant deux ans! Corbleu! c'est moi qui paie, Gourville, et je sais mes chiffres.

Gourville se mit à rire d'un air silencieux et fin.

– Oui, vous voulez dire que c'est le roi, fit le surintendant; ah! Gourville, voilà une vilaine plaisanterie; ce n'est pas le lieu.

– Monseigneur, ne vous fâchez pas.

– Allons donc! Qu'on renvoie l'abbé Fouquet, je n'ai pas le sou.

Gourville fit un pas vers la porte.

– Il est resté un mois sans me voir, continua Fouquet; pourquoi ne resterait-il pas deux mois?

– C'est qu'il se repent de vivre en mauvaise compagnie, dit Gourville, et qu'il vous préfère à tous ses bandits.

– Merci de la préférence. Vous faites un étrange avocat, Gourville, aujourd'hui… avocat de l'abbé Fouquet!

– Eh! mais toute chose et tout homme ont leur bon côté, leur côté utile, monseigneur.

– Les bandits que l'abbé solde et grise ont leur côté utile? Prouvez-le-moi donc.

– Vienne la circonstance, monseigneur, et vous serez bienheureux de trouver ces bandits sous votre main.

– Alors tu me conseilles de me réconcilier avec M. l'abbé? dit ironiquement Fouquet.

– Je vous conseille, monseigneur, de ne pas vous brouiller avec cent ou cent vingt garnements qui, en mettant leurs rapières bout à bout, feraient un cordon d'acier capable d'enfermer trois mille hommes.

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