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La Dame de Monsoreau Tome III

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La Dame de Monsoreau Tome III
Название: La Dame de Monsoreau Tome III
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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La Dame de Monsoreau Tome III - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Le dimanche gras de l'ann?e 1578, apr?s la f?te du populaire, et tandis que s'?teignaient dans les rues les rumeurs de la joyeuse journ?e, commen?ait une f?te splendide dans le magnifique h?tel que venait de se faire b?tir, de l'autre c?t? de l'eau et presque en face du Louvre, cette illustre famille de Montmorency qui, alli?e ? la royaut? de France, marchait l'?gale des familles princi?res. Cette f?te particuli?re, qui succ?dait ? la f?te publique, avait pour but de c?l?brer les noces de Fran?ois d'Epinay de Saint-Luc, grand ami du roi Henri III et l'un des favoris les plus intimes, avec Jeanne de Coss?-Brissac, fille du mar?chal de France de ce nom. Le repas avait eu lieu au Louvre, et le roi, qui avait consenti ? grand-peine au mariage, avait paru au festin avec un visage s?v?re qui n'avait rien d'appropri? ? la circonstance …' 'La Dame de Monsoreau' est, ? la suite de 'La Reine Margot', le deuxi?me volet du somptueux ensemble historique que Dumas ?crivit sur la Renaissance.

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– Ainsi donc, vous croyez qu'un homme est entré?

– Je fais mieux que de le croire, j'ai vu.

– Vous avez vu un homme dans le parc?

– Oui, dit Saint-Luc.

– Seul?

– Avec madame de Monsoreau.

– Quand cela? demanda le comte.

– Hier.

– Où donc?

– Mais ici, à gauche, tenez.

Et, comme Monsoreau avait dirigé sa promenade et celle de Saint-Luc du côté du vieux taillis, il put, d'où il était, montrer la place à son compagnon.

– Ah! dit Saint-Luc, en effet, voici un mur en bien mauvais état; il faudra que je prévienne le baron qu'on lui dégrade ses clôtures.

– Et qui soupçonnez-vous?

– Moi! qui je soupçonne?

– Oui, dit le comte.

– De quoi?

– De franchir la muraille pour venir dans le parc causer avec ma femme.

Saint-Luc parut se plonger dans une méditation profonde dont M. de Monsoreau attendit avec anxiété le résultat.

– Eh bien! dit-il.

– Dame! fit Saint-Luc, je ne vois guère que…

– Que… qui?… demanda vivement le comte.

– Que… vous… dit Saint-Luc en se découvrant le visage.

– Plaisantez-vous, mon cher monsieur de Saint-Luc? dit le comte pétrifié.

– Ma foi! non. Moi, dans le commencement de mon mariage, je faisais de ces choses-là; pourquoi n'en feriez-vous pas, vous?

– Allons, vous ne voulez pas me répondre; avouez cela, cher ami; mais ne craignez rien… Voyons, aidez-moi, cherchez: c'est un énorme service que j'attends de vous.

Saint-Luc se gratta l'oreille.

– Je ne vois toujours que vous, dit-il.

– Trêve de railleries; prenez la chose gravement, monsieur, car, je vous en préviens, elle est de conséquence.

– Vous croyez?

– Mais je vous dis que j'en suis sûr.

– C'est autre chose alors; et comment vient cet homme? le savez-vous?

– Il vient à la dérobée, parbleu.

– Souvent?

– Je le crois bien: ses pieds sont imprimés dans la pierre molle du mur, regardez plutôt.

– En effet.

– Ne vous êtes-vous donc jamais aperçu de ce que je viens de vous dire?

– Oh! fit Saint-Luc, je m'en doutais bien un peu.

– Ah! voyez-vous, fit le comte haletant; après?

– Après, je ne m'en suis pas inquiété; j'ai cru que c'était vous.

– Mais quand je vous dis que non.

– Je vous crois, mon cher monsieur.

– Vous me croyez?

– Oui.

– Eh bien! alors…

– Alors c'est quelque autre.

Le grand veneur regarda d'un œil presque menaçant Saint-Luc, qui déployait sa plus coquette et sa plus suave nonchalance.

– Ah! fit-il d'un air si courroucé, que le jeune homme leva la tête.

– J'ai encore une idée, dit Saint-Luc.

– Allons donc!

– Si c'était…

– Si c'était?

– Non.

– Non?

– Mais si.

– Parlez.

– Si c'était M. le duc d'Anjou.

– J'y avais bien pensé, reprit Monsoreau; mais j'ai pris des renseignements: ce ne pouvait être lui.

– Eh! eh! le duc est bien fin.

– Oui, mais ce n'est pas lui.

– Vous me dites toujours que cela n'est pas, dit Saint-Luc, et vous voulez que je vous dise, moi, que cela est.

– Sans doute; vous qui habitez le château, vous devez savoir…

– Attendez! s'écria Saint-Luc.

– Y êtes-vous?

– J'ai encore une idée. Si ce n'était ni vous ni le duc, c'était sans doute moi.

– Vous, Saint-Luc?

– Pourquoi pas?

– Vous, qui venez à cheval par le dehors du parc, quand vous pouvez venir par le dedans?

– Eh! mon Dieu! je suis un être si capricieux, dit Saint-Luc.

– Vous, qui eussiez pris la fuite en me voyant apparaître au haut du mur?

– Dame! on la prendrait à moins.

– Vous faisiez donc mal alors? dit le comte qui commençait à n'être plus maître de son irritation.

– Je ne dis pas non.

– Mais vous vous moquez de moi, à la fin! s'écria le comte pâlissant, et voilà un quart d'heure de cela.

– Vous vous trompez, monsieur, dit Saint-Luc en tirant sa montre et en regardant Monsoreau avec une fixité qui fit frissonner celui-ci malgré son courage féroce; il y a vingt minutes.

– Mais vous m'insultez, monsieur, dit le comte.

– Est-ce que vous croyez que vous ne m'insultez pas, vous, monsieur, avec toutes vos questions de sbire?

– Ah! j'y vois clair maintenant.

– Le beau miracle! à dix heures du matin. Et que voyez-vous? dites.

– Je vois que vous vous entendez avec le traître, avec le lâche que j'ai failli tuer hier.

– Pardieu! fit Saint-Luc, c'est mon ami.

– Alors, s'il en est ainsi, je vous tuerai à sa place.

– Bah! dans votre maison! comme cela, tout à coup! sans dire gare!

– Croyez-vous donc que je me gênerai pour punir un misérable? s'écria le comte exaspéré.

– Ah! monsieur de Monsoreau, répliqua Saint-Luc, que vous êtes donc mal élevé! et que la fréquentation des bêtes fauves a détérioré vos mœurs! Fi!…

– Mais vous ne voyez donc pas que je suis furieux! hurla le comte en se plaçant devant Saint-Luc, les bras croisés et le visage bouleversé par l'expression effrayante du désespoir qui le mordait au cœur.

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