La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville
La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville читать книгу онлайн
Ce roman ?pistolaire nous conte l'histoire classique d'une jeune fille, provinciale d'origine modeste, qui monte ? Paris. Apr?s avoir profit?, sans en abuser, de la bont? d'une amie de la famille, la facilit? et la vie dans la grande ville incitent notre h?ro?ne ? se faire «entretenir» par un marquis. La ma?tresse sera en bons termes avec la marquise puisque son propre fr?re en est l'amant. Mais ces amours ne durent gu?re et la d?ch?ance sera grande?
Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала
Lettre 96. Réponse.
[Tortueux serpent! que de ruses pour perdre celle qui l’est déjà!].
Le projet d’Ursule de revenir à son frère, comme par inquiétude, et par amitié pour lui, me paraît bon! Ce que tu me marques sur la façon de lui écrire, est excellent, et je m’y conforme. La relation d’Ursule est singulière, et absolument différente de ce que j’aurais imaginé! c’est une pièce curieuse, et qui pourra nous servir, en retranchant l’aveu qu’elle t’y fait. Permets cependant que je révoque en doute sa sincérité: si j’avais ici Marie, il se pourrait qu’elle me dit que la nouvelle Lucrèce n’a pas été traitée différemment de l’ancienne. C’est ce qu’il est important d’approfondir, et tu peux y travailler en m’attendant, car je partirai sous peu de jours. D’après tes découvertes affirmatives de mes soupçons, tu pourras parler librement du marquis, et conseiller adroitement d’accepter ses offres. Si au contraire la conduite a été conforme à la relation, il faudra m’attendre.
J’ai vu la belle Parangon, après l’escapade d’Ursule: son étonnement, à cette nouvelle, m’a infiniment amusé. Il aurait fallu la voir chercher à lire dans mes yeux, si je disais la vérité. Je lui ai laissé la petite satisfaction de douter; j’ai feint d’être interdit, de n’être pas bien sûr; et quand je l’ai vue demi-rassurée, je suis sorti, comme pour aller chercher la lettre. Je n’avais pas dit que c’était d’Edmond. Je l’ai présentée ouverte. Elle a rougi, en voyant l’écriture. «C’est de mon cousin! – De lui-même. – Et fait-il?… – Lisez, belle dame.» Elle a lu. Dès le premier mot elle a rougi; elle a chancelé, après avoir lu quelques lignes, lorsqu’il a été question du marquis sans doute. Elle s’est assise tremblante. La suite la remettait un peu, quand un mot de la marquise de***, qu’Edmond a placé à la fin de sa lettre, lui a rendu toute sa couleur. Elle s’est levée, et me l’a rendue assez majestueusement, en me disant Vous, devez triompher! – Moi! madame! des malheurs de mon ami! – Ils sont l’effet de vos conseils. – À moi, qui suis ici! – Ah Dieu! s’est-elle écriée, est-il possible! et le frère et la sœur!… J’irai à Paris, monsieur; j’irai au secours de mon amie, et je l’arracherai à sa perte.» Elle s’est retirée dans son cabinet, en achevant ces mots, et m’a laissé. Je n’aime pas à faire autant de peine que je lui en ai causé; je ne voulais qu’humilier sa pruderie, et lui montrer que le néant de la vertu ressemble assez au néant des grandeurs; mais je l’ai profondément blessée: on m’apprend ce matin qu’elle a la fièvre; et qu’elle garde le lit. C’est une femme que j’estime et que je plains! Elle a tout pour être heureuse, et c’est peut-être la plus infortunée des femmes par sa vertu. Adieu, ma Laure; tu vois bien que la route que tu suis est la meilleure?