La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville
La Paysanne Pervertie ou Les Dangers De La Ville читать книгу онлайн
Ce roman ?pistolaire nous conte l'histoire classique d'une jeune fille, provinciale d'origine modeste, qui monte ? Paris. Apr?s avoir profit?, sans en abuser, de la bont? d'une amie de la famille, la facilit? et la vie dans la grande ville incitent notre h?ro?ne ? se faire «entretenir» par un marquis. La ma?tresse sera en bons termes avec la marquise puisque son propre fr?re en est l'amant. Mais ces amours ne durent gu?re et la d?ch?ance sera grande?
Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала
Lettre 78. Réplique.
[Laure est parvenue à son but, d’entêter URSULE pour Lagouache.].
10 novembre.
Doucement! Comme tu t’échauffes, avant d’être sûre qu’il est question de toi! Mais supposons-le pour un instant. Eh mon Dieu! aime ton, automate! qui t’en empêche? je t’ai dit mon avis: tu gardes le silence; un quart d’heure après, tu parais furieuse!… Je t’écris en plaisantant: tu réponds par des soupçons… Je vous aime trop, pour me brouiller avec vous pour si peu de chose! M. Lagouache! ah! c’est un parti, ça! qu’Edmond sera content! comme il s’honorera d’avoir pour beau-frère M. Lagouache! Il le présentera partout, mais en lui recommandant de garder le silence: car entre nous, M. Lagouache est un sot, une vraie mâchoire. J’ai en vérité la plus mince opinion de ton goût depuis que tu t’es coiffée de ce faraud-là: car c’est un vrai faraud de faubourg. Tu étais en colère tout à l’heure: eh bien, moi, à présent, j’y suis dix fois plus que toi, et si M. Lagouache était là, je lui dirais ce que je t’écris à son sujet; et s’il osait répliquer, un bon soufflet sur son stupide museau lui marquerait le cas que je fais de lui. Tu peux lui montrer ma lettre! Mon Dieu montre-la-lui: tu m’obligeras. Va, si ton mariage a manqué, M. Gaudet s’en console: il a d’autres vues pour toi qu’il saura faire réussir, et qui seraient déjà remplies, si tu n’étais pas d’un bégueulisme provincial, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la bêtise. Je te parle franc – c’est que je suis franche, et que j’enrage de voir faire des sottises à une grande fille, qu’on mène comme une enfant, à qui l’on fait accroire tout ce qu’on veut, et qui ne voit que ce qu’on lui montre, en lui disant regarde! oh! que j’aurais honte de m’être enmourachée comme ça d’un nigaud, d’un balourd, d’un pleutre, d’un butor, d’un imbécile sans talent, sans fortune, d’un crâne sans cœur, sans âme, incapable de tout, hors du mal! Si c’était Edmond, encore, encore! mais un Lagouache! fi, fi, donc!… Montre-lui ma lettre, je te le répète, et crois-moi jalouse après, si tu veux. Je te déclare que je préférerais cent fois N’èg’ret: juge d’après cela de mes tendres sentiments pour ta brute!… Je t’aime pourtant, puisque je t’écris ainsi.
Ta cousine Laurette.