Les Pardaillan – Livre III – La Fausta
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Nous sommes en 1573. Jean de Kervilliers, devenu monseigneur l'?v?que prince Farn?se, fait arr?ter L?onore, sa ma?tresse, fille du baron de Montaigues, supplici? pendant la Saint Barth?l?my. Alors que le bourreau lui passe la corde au coup, elle accouche d'une petite fille. Graci?e par le Pr?v?t, elle est emmen?e sans connaissance vers la prison. Devant les yeux du prince Farn?se tortur? par la situation, le voil? p?re et cependant homme d'?glise, la petite Violette est emport?e par ma?tre Claude, le bourreau…
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– Peuh!… fit modestement Croasse, vous m’avez toujours un peu méconnu…
– Ah! sacripant! éclata soudain le bohémien, qui saisit incontinent Croasse stupéfait au collet et laissa retomber à bras raccourcis son bâton sur sa squelettique échine, ah! scélérat! gibier de potence!… tu te moques de moi, je crois… Tiens! tiens! me prends-tu pour un imbécile comme toi?
Tout en parlant, Belgodère frappait à tour de bras. D’abord saisi d’étonnement. Croasse s’était laissé choir sur le sol en gémissant:
– Ah! misère de moi!… cela devait m’arriver… Jésus Seigneur!… je suis mort…
Puis les gémissements s’étaient haussés d’un ton et enfin s’étaient changés en hurlements qui déchiraient l’air chaque fois que le terrible bâton tombait sur ses épaules. Enfin le malheureux s’était relevé, fuyant son bourreau qui le poursuivait, le bâton levé, à travers la pièce, ne lui ménageant pas plus les injures que les coups, et la voix douloureusement lamentable du supplicié hurlait:
– Grâce!… Miséricorde!…
Finalement, s’étant rendu compte du néant de ses tentatives de fuite, il s’aplatit à terre en geignant:
– C’est fini!… je suis mort!…
– Debout, chien! cria le bohémien en le frappant du pied, debout et écoute…
Toujours geignant et pleurant, Croasse se redressa péniblement et attendit.
– Ah! tu es venu m’espionner ici!… Ah! ton scélérat de maître veut enlever Violetta… Eh bien, écoute: Je vais sortir… sois tranquille, tu seras soigneusement enfermé ici… avec Violetta… je reviens dans un instant… si je ne retrouve pas Violetta ici… si quelqu’un s’est approché de la palissade… je t’arrache la langue et t’en frotte ton bec de corbeau avec (Croasse se sentit défaillir)… je te crève les yeux et je te coule du plomb fondu à la place (Croasse verdit)… enfin je te fais rôtir à petit feu et je te force à manger ta propre chair (Croasse s’évanouit tout à fait)…
Voyant cela Belgodère ferma soigneusement toutes les portes et se rendit tout droit chez l’abbesse Claudine de Beauvilliers, à qui il raconta tout ce qu’il savait ou devinait. Celle-ci se chargea d’aviser séance tenante la princesse Fausta qui prendrait telles mesures qu’elle jugerait utiles, cependant que Belgodère regagnait promptement la maisonnette où il retrouvait tout comme il l’avait laissé, avec cette différence que Croasse, étant revenu à lui claquait des dents de frayeur dans un coin où il s’était blotti, ce qui ne l’empêcha pas de pousser un hurlement à la seule vue du terrible Belgodère et de dire en joignant les mains:
– Grâce! maître… je ferai ce que vous voudrez!