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Les Pardaillan – Livre III – La Fausta

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Les Pardaillan – Livre III – La Fausta
Название: Les Pardaillan – Livre III – La Fausta
Автор: Z?vaco Michel
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Pardaillan – Livre III – La Fausta - читать бесплатно онлайн , автор Z?vaco Michel

Nous sommes en 1573. Jean de Kervilliers, devenu monseigneur l'?v?que prince Farn?se, fait arr?ter L?onore, sa ma?tresse, fille du baron de Montaigues, supplici? pendant la Saint Barth?l?my. Alors que le bourreau lui passe la corde au coup, elle accouche d'une petite fille. Graci?e par le Pr?v?t, elle est emmen?e sans connaissance vers la prison. Devant les yeux du prince Farn?se tortur? par la situation, le voil? p?re et cependant homme d'?glise, la petite Violette est emport?e par ma?tre Claude, le bourreau…

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Maintenant, ils étaient sur le sol même. Les envahisseurs hésitaient à descendre à l’étage inférieur du moulin. On les entendait qui criaient:

– Attention! Il doit y avoir là une mine qui va sauter!…

Enfin, l’un d’eux ayant regardé, et n’ayant vu personne, une bande se précipita et se trouva sur le plancher que les trois assiégés venaient de quitter!… C’était la fin!… On allait découvrir dans un instant l’étroit passage par lequel ils s’étaient faufilés, et on allait ou les tuer à coups d’arquebuses, ou les prendre comme des tigres au gîte…

Ce fut à ce moment terrible que Picouic sentit le sol vaciller sous ses pieds comme s’il eût tremblé… Il se baissa, tâta de ses mains dans l’obscurité. Et il sentit que ses mains touchaient une dalle, et que cette dalle basculait comme si, par-dessous de l’intérieur du sol, on l’eût poussée!… Picouic jeta un cri… En un instant, Pardaillan et Charles comprirent ce qui se passait, et tous trois appuyèrent de toutes leurs forces sur la dalle qui allait livrer passage aux assaillants!…

Et comme ils étaient à genoux, haletants, pesant sur la dalle, une voix creuse, lugubre, lointaine, leur parvint. Et cette voix disait:

– Ah! les lâches! Ils me bouchent la sortie! Attendez que je vous extermine tous!…

– Croasse! hurla Picouic. C’est Croasse!…

En une seconde, la dalle arrachée, soulevée par les trois hommes laissa voir un trou béant, où commençait un escalier de pierre moisie… Et dans ce trou, à la faible lueur du jour qui pénétrait par les planches de ce réduit, apparut la tête pâle, effarée, tragique et comique de Croasse…

Dans le même instant, et avant que Croasse fût revenu de sa stupeur, les trois hommes se précipitaient dans le trou et couraient le long d’un boyau noir, Picouic entraînant Croasse qui osait à peine se demander ce qui lui arrivait. Dix minutes plus tard, ils atteignaient l’autre extrémité du souterrain qui aboutissait à la chapelle Saint-Roch. À ce moment même, les assiégeants trouvaient la dalle soulevée et commencèrent à descendre avec précaution l’escalier de pierre…

L’existence de ce vieux souterrain était, sans aucun doute, ignorée des gens qui avaient habité le moulin. Il avait dû, probablement, servir plus d’une fois dans les guerres de religion d’autant mieux que quelques années auparavant le moulin était encore compris dans les dépendances de la chapelle. Quoi qu’il en soit, les quatre hommes aboutirent à la chapelle, ouvrirent la porte, en sortirent le plus paisiblement du monde et se mêlèrent à la foule qui tourbillonnait au pied de la butte, les yeux fixés sur le moulin. Ils passèrent inaperçus dans cette foule où personne ne les connaissait, et, en hâte, rentrèrent dans Paris, et atteignirent sans encombre la maison de la rue des Barrés.

Là, Croasse fut interrogé sur les événements qui l’avaient amené à devenir un sauveur aussi imprévu.

– Je venais de me battre dans la chapelle contre je ne sais combien d’ennemis que je mis en fuite, dit-il en commençant son récit, lorsque, saisi traîtreusement par sept ou huit forcenés, je fus précipité dans un trou noir où je fus laissé pour mort. Lorsque je m’éveillai, entendant des bruits de bataille, je résolus de me rapprocher de vous, messieurs, et alors…

Longtemps, Croasse poursuivit le récit, de sa belle voix large et creuse. Et quand il eut fini, quand il eut reçu les félicitations de Charles, quand Pardaillan, avec un sourire qu’il ne comprit pas, lui eut déclaré:

– Monsieur Croasse, vous êtes étonnant…

Quand enfin, Picouic lui eut serré les mains avec émotion, Croasse demeura perplexe et se demanda:

– Est-ce que vraiment je serais brave sans m’en douter.? Malheur à moi, alors! Il faudra que je me surveille!…

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