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Les Quarante-Cinq Tome I

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Les Quarante-Cinq Tome I
Название: Les Quarante-Cinq Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Quarante-Cinq Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Les Quarante-Cinq constitue le troisi?me volet du grand triptyque que Dumas a consacr? ? l'histoire de France de la Renaissance. Il ach?ve le r?cit de cette d?cadence de la seigneurie commenc? par La Reine Margot et poursuivi avec La Dame de Monsoreau. A cette ?poque d?chir?e, tout se joue sur fond de guerre : guerres de Religion, guerres dynastiques, guerres amoureuses. Aussi les h?ros meurent-ils plus souvent sur l'?chafaud que dans leur lit, et les h?ro?nes sont meilleures ma?tresses que m?res de famille. Ce qui fait la grandeur des personnages de Dumas, c'est que chacun suit sa pente jusqu'au bout, sans concession, mais avec panache. D'o? l'invincible sympathie qu'ils nous inspirent. Parmi eux, Chicot, le c?l?bre bouffon, qui prend la place du roi. C'est en lui que Dumas s'est reconnu. N'a-t-il pas tir? ce personnage enti?rement de son imagination ? Mais sa v?racit? lui permet d'?voluer avec aisance au milieu des personnages historiques dont il lie les destins. Dumas ayant achev? son roman ? la veille de la r?volution de 1848, Chicot incarne par avance la bouffonnerie de l'histoire.

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– La raison n'est pas mauvaise; mais, à ton compte, je ne vois que quarante-cinq mille écus employés; il va donc m'en rester vingt mille pour mes régiments.

– Pardon, sire, j'ai disposé, sauf le plaisir de Votre Majesté, de ces vingt mille écus.

– Ah! tu en as disposé?

– Oui, sire, ce sera un acompte sur ma traite.

– J'en étais sûr, dit le roi, tu me donnes une garde pour rentrer dans ton argent.

– Oh! par exemple, sire!

– Mais pourquoi juste ce compte de quarante-cinq? demanda le roi, passant à une autre idée.

– Voilà, sire. Le nombre trois est primordial et divin, de plus, il est commode. Par exemple, quand un cavalier a trois chevaux, jamais il n'est à pied: le second remplace le premier qui est las, et puis il en reste un troisième pour suppléer au second, en cas de blessure ou de maladie. Vous aurez donc toujours trois fois quinze gentilshommes: quinze de service, trente qui se reposeront. Chaque service durera douze heures; et pendant ces douze heures vous en aurez toujours cinq à droite, cinq à gauche, deux devant et trois derrière. Que l'on vienne un peu vous attaquer avec une pareille garde.

– Par la mordieu! c'est habilement combiné, duc, et je te fais mon compliment.

– Regardez-les, sire; en vérité ils font bon effet.

– Oui, habillés ils ne seront pas mal.

– Croyez-vous maintenant que j'aie le droit de parler des dangers qui vous menacent, sire?

– Je ne dis pas.

– J'avais donc raison?

– Soit.

– Ce n'est pas M. de Joyeuse qui aurait eu cette idée-là.

– D'Épernon! d'Épernon! il n'est point charitable de dire du mal des absents.

– Parfandious! vous dites bien du mal des présents, sire.

– Ah! Joyeuse m'accompagne toujours. Il était avec moi à la Grève aujourd'hui, lui, Joyeuse.

– Eh bien! moi j'étais ici, sire, et Votre Majesté voit que je ne perdais pas mon temps.

– Merci, Lavalette.

– À propos, sire, fit d'Épernon, après un silence d'un instant, j'avais une chose à demander à Votre Majesté.

– Cela m'étonnait beaucoup, en effet, duc, que tu ne me demandasses rien.

– Votre Majesté est amère aujourd'hui, sire.

– Eh! non, tu ne comprends pas, mon ami, dit le roi dont la raillerie avait satisfait la vengeance, ou plutôt tu me comprends mal: je disais que, m'ayant rendu service, tu avais droit à me demander quelque chose; demande donc.

– C'est différent, sire. D'ailleurs, ce que je demande à Votre Majesté, c'est une charge.

– Une charge! toi, colonel général de l'infanterie, tu veux encore une charge; mais elle t'écrasera.

– Je suis fort comme Samson pour le service de Votre Majesté; je porterais le ciel et la terre.

– Demande alors, dit le roi en soupirant.

– Je désire que Votre Majesté me donne le commandement de ces quarante-cinq gentilshommes.

– Comment! dit le roi stupéfait, tu veux marcher devant moi, derrière moi? tu veux te dévouer à ce point, tu veux être capitaine des gardes?

– Non pas, non pas, sire.

– À la bonne heure, que veux-tu donc alors? parle.

– Je veux que ces gardes, mes compatriotes, comprennent mieux mon commandement que celui de tout autre; mais je ne les précéderai ni ne les suivrai: j'aurai un second moi-même.

– Il y a encore quelque chose là-dessous, pensa Henri en secouant la tête; ce diable d'homme donne toujours pour avoir.

Puis tout haut:

– Eh bien, soit, tu auras ton commandement.

– Secret?

– Oui. Mais qui donc sera officiellement le chef de mes quarante-cinq?

– Le petit Loignac.

– Ah! tant mieux.

– Il agrée à Votre Majesté?

– Parfaitement.

– Est-ce arrêté ainsi, sire?

– Oui, mais…

– Mais?

– Quel rôle joue-t-il près de toi, ce Loignac?

– Il est mon d'Épernon, sire.

– Il te coûte cher alors, grommela le roi.

– Votre Majesté dit?

– Je dis que j'accepte.

– Sire, je vais chez le trésorier de l'épargne chercher les quarante-cinq bourses.

– Ce soir?

– Ne faut-il pas que nos hommes les trouvent demain sur leurs chaises.

– C'est juste. Va; moi, je rentre chez moi.

– Content, sire?

– Assez.

– Bien gardé dans tous les cas.

– Oui, par des gens qui dorment les poings fermés.

– Ils veilleront demain, sire.

D'Épernon reconduisit Henri jusqu'à la porte de la galerie et le quitta en se disant:

– Si je ne suis pas roi, j'ai des gardes comme un roi, et qui ne me coûtent rien, parfandious!

XIV L'ombre de Chicot

Le roi, nous l'avons dit il n'y a qu'un instant, n'avait jamais de déceptions sur le compte de ses amis. Il connaissait leurs défauts et leurs qualités, et il lisait, roi de la terre, aussi exactement au plus profond de leur cœur que pouvait le faire le roi du ciel.

Il avait compris tout de suite où voulait en venir d'Épernon; mais comme il s'attendait à ne rien recevoir en échange de ce qu'il donnerait, et qu'il recevait quarante-cinq estafiers en échange de soixante-cinq mille écus, l'idée du Gascon lui parut une trouvaille.

Et puis c'était une nouveauté. Un pauvre roi de France n'est pas toujours grassement fourni de cette marchandise si rare même pour des sujets, le roi Henri III surtout qui, lorsqu'il avait fait ses processions, peigné ses chiens, aligné ses têtes de mort et poussé sa quantité voulue de soupirs, n'avait plus rien à faire.

La garde instituée par d'Épernon plut donc au roi, surtout parce qu'on en parlerait, et qu'il pourrait en conséquence lire sur les physionomies autre chose que ce qu'il y voyait tous les jours depuis qu'il était revenu de Pologne.

Peu à peu et à mesure qu'il se rapprochait de sa chambre où l'attendait l'huissier, assez intrigué de cette excursion nocturne et insolite, Henri se développait à lui-même les avantages de l'institution des quarante-cinq, et, comme tous les esprits faibles ou affaiblis, il entrevoyait, s'éclaircissant, les idées que d'Épernon avait mises en lumière dans la conversation qu'il venait d'avoir avec lui.

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