Les Pardaillan – Livre I

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En 1553, Jeanne, fille du seigneur de Piennes, ?pouse secr?tement Fran?ois, le fils a?n? du conn?table de Montmorency. La guerre qui s'ach?ve contre Charles Quint s?pare le jeune couple. Jeanne se retrouvant seule, met au monde une petite fille Lo?se. Mais Henri, fr?re de Fran?ois, est amoureux lui aussi de Jeanne et d?vor? par la jalousie. Lors du retour de Fran?ois, Henri fait enlever la petite Lo?se par le vieux chevalier Honor? de Pardaillan et oblige Jeanne ? s'accuser d'adult?re devant son ?poux qui la quitte effondr?…
Z?vaco, auteur anarchiste et populaire, nous propose, avec ce cycle de dix romans, dans un style alerte, vif et piquant, une histoire pleine d'action et de rebondissements qui ne pourra que plaire, par exemple, aux amoureux de Dumas. Comme dans le cycle des Valois – La Reine Margot, La Dame de Monsoreau et Les Quarante-cinq – la trame historique, tr?s bien m?l?e ? la fiction, nous fait vivre avec les grands personnages que sont Catherine de M?dicis, Charles IX, Henri III, Henri de Guise, etc.
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– Moi, Jeanne! Il paraît que je vous effraie! Par la mort-dieu, n’ai-je donc pas le droit de vous parler,… comme lui… comme mon frère!
Elle demeura tremblante. Et lui, éclatant de rire:
– Si je ne l’ai pas, ce droit, je le prends! Oui, c’est moi Jeanne! moi qui ai sinon tout entendu, du moins tout vu! Tout! vos baisers et vos étreintes! Tout, vous dis-je! par l’enfer! Vous m’avez fait souffrir comme un damné! Et maintenant, écoutez-moi! Sang du Christ, ne vous ai-je pas le premier déclaré mon amour? Est-ce que je ne vaux pas François?
Une étrange dignité exalta la jeune fille.
– Henri, dit-elle, je vous aime et vous aimerai toujours comme un frère… le frère de celui à qui j’ai donné ma vie. Et il faut que mon affection pour vous soit grande, puisque je n’ai jamais dit un mot à François… jamais je ne lui dirai… ah! jamais!
– Ah! c’est plutôt pour lui épargner une inquiétude! Mais dites-lui que je vous aime! Qu’il vienne, les armes à la main, me demander des comptes!
– C’en est trop, Henri! Ces paroles me sont odieuses, et j’ai besoin de toutes mes forces pour me souvenir encore que vous êtes son frère!
– Son frère?… Son rival! Réfléchissez, Jeanne!…
– Ô mon François, dit-elle en joignant les mains, pardonne-moi d’avoir entendu et de me taire!
Le jeune homme grinça des dents, et haleta:
– Donc, vous me repoussez!… Parlez! mais parlez donc!… Vous vous taisez?… Ah! prenez garde!
– Puissent les menaces que je lis dans vos yeux retomber sur moi seule!
Henri frissonna.
– Au revoir, Jeanne de Piennes, gronda-t-il; vous m’entendez?… Au revoir… et non adieu!…
Alors ses yeux s’injectèrent. Il eut un geste violent, secoua la tête comme un sanglier blessé et se rua à travers la forêt.
– Puissé-je être seule frappée! balbutia Jeanne.
Et comme elle disait ces mots, quelque chose d’inconnu, de lointain, d’inexprimable, tressaillit au fond, tout au fond de son être. D’un geste instinctif, elle porta les mains à ses flancs, et tomba à genoux, prise d’une terreur folle, elle bégaya:
– Seule! seule! Mais, malheureuse, je ne suis plus seule! mais il y a en moi un être qui vit et veut vivre! que je ne veux pas laisser mourir!…