Les Pardaillan – Livre III – La Fausta
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Nous sommes en 1573. Jean de Kervilliers, devenu monseigneur l'?v?que prince Farn?se, fait arr?ter L?onore, sa ma?tresse, fille du baron de Montaigues, supplici? pendant la Saint Barth?l?my. Alors que le bourreau lui passe la corde au coup, elle accouche d'une petite fille. Graci?e par le Pr?v?t, elle est emmen?e sans connaissance vers la prison. Devant les yeux du prince Farn?se tortur? par la situation, le voil? p?re et cependant homme d'?glise, la petite Violette est emport?e par ma?tre Claude, le bourreau…
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Une foule de gentilshommes accourus assistèrent à cette fameuse passe d’armes. Le soir, Bussi-Leclerc fut proclamé le maître des maîtres.
– Oui, dit Maineville, mais en somme, tu fus désarmé un jour.
– C’est vrai, dit Bussi-Leclerc en grinçant des dents; mais celui qui m’a désarmé ne pourra jamais s’en vanter.
La nuit vint. Leclerc dîna sobrement, puis dormit quatre heures. Puis il se fit masser et frotter d’huile comme les lutteurs antiques. Puis il demeura une heure au repos, étendu sur son lit, ruminant et grommelant parfois:
– Il ne faut pas qu’il meure avant…
Il était un peu plus de minuit lorsqu’il s’habilla de vêtements légers et souples. Il se sentait fort comme Samson. Entraîné par les assauts d’armes de la journée, sa force décuplée par l’orgueil de ces victoires, nerveux et calme à la fois, il comprenait, il sentait qu’à ce moment il n’y avait pas au monde d’adversaire capable de lui tenir tête.
Il s’enveloppa de son manteau et, sous ce manteau, cacha deux épées. Alors, il descendit, appela Comtois le geôlier de la tour du Nord et, suivi comme la veille de quatre arquebusiers, il se dirigea vers le cachot de Pardaillan.
Au premier sous-sol, il laissa les gardes et le geôlier, leur ordonnant de l’attendre là. Puis, prenant le falot, il descendit, entra dans le cachot, referma la porte derrière lui, accrocha la lanterne à son clou, jeta bas son manteau, et tendant une épée à Pardaillan:
– Monsieur, dit-il, par un coup de traîtrise, vous m’avez désarmé une fois. Je pourrais vous tuer. Mais M. de Guise qui veut absolument vous questionner serait capable de m’en vouloir. Vous êtes enchaîné par les pieds, c’est vrai; mais vos chaînes ont assez de jeu pour que vous puissiez vous mettre en garde. De mon côté, je vous jure bien que je ne romprai pas, ni en arrière, ni par les flancs. Nous sommes donc à égalité. Voici une épée. Vous m’avez désarmé: je vous désarmerai. Et quand j’aurai fait constater que je suis votre maître, je serai à votre disposition, monsieur, pour toutes commissions que vous voudriez faire exécuter après votre mort qui doit advenir demain au jour levant. Je pense, monsieur, que vous serez assez galant homme pour ne pas refuser ma revanche.
– Monsieur de Bussi-Leclerc, dit Pardaillan, d’une voix qui malgré lui frémit d’une joie puissante, j’étais sûr qu’un homme tel que vous ne voudrait pas rester sous le coup d’une défaite aussi affreuse. Aussi, vous voyez, je ne dormais pas… JE VOUS ATTENDAIS!…