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La Reine Margot Tome I

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La Reine Margot Tome I
Название: La Reine Margot Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 260
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La Reine Margot Tome I читать книгу онлайн

La Reine Margot Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barth?l?my ainsi que de la lutte entre Catherine de M?dicis et Henri de Navarre, la premi?re ?pouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appel?e la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l'atmosph?re de cette ?poque et appr?hender l'histoire de notre pays!

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Et comme Maurevel demeurait muet sous cette accusation, dont chaque détail était vrai, Charles IX se remit à siffler avec la même justesse et la même mélodie le même air de chasse.

– Or là, maître assassin, dit-il au bout d’un instant, savez-vous que j’ai grande envie de vous faire pendre?

– Oh! Majesté! s’écria Maurevel.

– Le jeune de Mouy m’en suppliait encore hier, et en vérité je ne savais que lui répondre, car sa demande est fort juste.

Maurevel joignit les mains.

– D’autant plus juste que, comme vous le disiez, je suis le père de mon peuple, et que, comme je vous répondais, maintenant que me voilà raccommodé avec les huguenots ils sont tout aussi bien mes enfants que les catholiques.

– Sire, dit Maurevel complètement découragé, ma vie est entre vos mains, faites-en ce que vous voudrez.

– Vous avez raison, et je n’en donnerais pas une obole.

– Mais, Sire, demanda l’assassin, n’y a-t-il donc pas un moyen de racheter mon crime?

– Je n’en connais guère. Toutefois, si j’étais à votre place, ce qui n’est pas, Dieu merci!…

– Eh bien, Sire! si vous étiez à ma place?… murmura Maurevel, le regard suspendu aux lèvres de Charles.

– Je crois que je me tirerais d’affaire, continua le roi.

Maurevel se releva sur un genou et sur une main en fixant ses yeux sur Charles pour s’assurer qu’il ne raillait pas.

– J’aime beaucoup le jeune de Mouy, sans doute, continua le roi, mais j’aime beaucoup aussi mon cousin de Guise; et si lui me demandait la vie d’un homme dont l’autre me demanderait la mort, j’avoue que je serais fort embarrassé. Cependant, en bonne politique comme en bonne religion, je devrais faire ce que me demanderait mon cousin de Guise, car de Mouy, tout vaillant capitaine qu’il est, est bien petit compagnon, comparé à un prince de Lorraine.

Pendant ces paroles, Maurevel se redressait lentement et comme un homme qui revient à la vie.

– Or, l’important pour vous serait donc, dans la situation extrême où vous êtes, de gagner la faveur de mon cousin de Guise; et à ce propos je me rappelle une chose qu’il me contait hier.

Maurevel se rapprocha d’un pas.

– «Figurez-vous, Sire, me disait-il, que tous les matins, à dix heures, passe dans la rue Saint-Germain-l’Auxerrois, revenant du Louvre, mon ennemi mortel; je le vois passer d’une fenêtre grillée du rez-de-chaussée; c’est la fenêtre du logis de mon ancien précepteur, le chanoine Pierre Piles. Je vois donc passer tous les jours mon ennemi, et tous les jours je prie le diable de l’abîmer dans les entrailles de la terre.» Dites donc, maître Maurevel, continua Charles, si vous étiez le diable, ou si du moins pour un instant vous preniez sa place, cela ferait peut-être plaisir à mon cousin de Guise?

Maurevel retrouva son infernal sourire, et ses lèvres, pâles encore d’effroi, laissèrent tomber ces mots:

– Mais, Sire, je n’ai pas le pouvoir d’ouvrir la terre, moi.

– Vous l’avez ouverte, cependant, s’il m’en souvient bien, au brave de Mouy. Après cela, vous me direz que c’est avec un pistolet… Ne l’avez-vous plus, ce pistolet?…

– Pardonnez, Sire, reprit le brigand à peu près rassuré, mais je tire mieux encore l’arquebuse que le pistolet.

– Oh! fit Charles IX, pistolet ou arquebuse, peu importe, et mon cousin de Guise, j’en suis sûr, ne chicanera pas sur le choix du moyen!

– Mais, dit Maurevel, il me faudrait une arme sur la justesse de laquelle je pusse compter, car peut-être me faudra-t-il tirer de loin.

– J’ai dix arquebuses dans cette chambre, reprit Charles IX, avec lesquelles je touche un écu d’or à cent cinquante pas. Voulez-vous en essayer une?

– Oh! Sire! avec la plus grande joie, s’écria Maurevel en s’avançant vers celle qui était déposée dans un coin, et qu’on avait apportée le jour même à Charles IX.

– Non, pas celle-là, dit le roi, pas celle-là, je la réserve pour moi-même. J’aurai un de ces jours une grande chasse, où j’espère qu’elle me servira. Mais toute autre à votre choix.

Maurevel détacha une arquebuse d’un trophée.

– Maintenant, cet ennemi, Sire, quel est-il? demanda l’assassin.

– Est-ce que je sais cela, moi? répondit Charles IX en écrasant le misérable de son regard dédaigneux.

– Je le demanderai donc à M. de Guise, balbutia Maurevel. Le roi haussa les épaules.

– Ne demandez rien, dit-il; M. de Guise ne répondrait pas. Est-ce qu’on répond à ces choses-là? C’est à ceux qui ne veulent pas être pendus à deviner.

– Mais enfin à quoi le reconnaîtrai-je?

– Je vous ai dit que tous les matins à dix heures il passait devant la fenêtre du chanoine.

– Mais beaucoup passent devant cette fenêtre. Que Votre Majesté daigne seulement m’indiquer un signe quelconque.

– Oh! c’est bien facile. Demain, par exemple, il tiendra sous son bras un portefeuille de maroquin rouge.

– Sire, il suffit.

– Vous avez toujours ce cheval que vous a donné M. de Mouy, et qui court si bien?

– Sire, j’ai un barbe des plus vites.

– Oh! je ne suis pas en peine de vous! seulement il est bon que vous sachiez que le cloître a une porte de derrière.

– Merci, Sire. Maintenant priez Dieu pour moi.

– Eh! mille démons! priez le diable bien plutôt; car ce n’est que par sa protection que vous pouvez éviter la corde.

– Adieu, Sire.

– Adieu. Ah! à propos, monsieur de Maurevel, vous savez que si d’une façon quelconque on entend parler de vous demain avant dix heures du matin, ou si l’on n’en entend pas parler après, il y a une oubliette au Louvre!

Et Charles IX se remit à siffler tranquillement et plus juste que jamais son air favori.

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