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Les Tribulations DUn Chinois En Chine

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Les Tribulations DUn Chinois En Chine
Название: Les Tribulations DUn Chinois En Chine
Автор: Verne Jules
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Tribulations DUn Chinois En Chine - читать бесплатно онлайн , автор Verne Jules

Le richissime Chinois Kin-Fo vient de se trouver soudainement ruin?. La vie, qui lui paraissait jusqu'alors insipide, lui devient insupportable. Il contracte une assurance vie de 200 000 dollars en faveur de sa fianc?e L?-ou et du philosophe Wang, son mentor et ami ? qui il demande de le tuer dans un d?lai de deux mois, tout en lui remettant une lettre qui l'innocentera de ce meurtre. Avant le d?lai imparti, Kin-Fo recouvre sa fortune, doubl?e. Il n'est plus question pour lui de renoncer ? la vie. Mais Wang a disparu avec la lettre et il n'est pas homme ? rompre une promesse! Voil? donc Kin-Fo condamn? ? mort, par ses propres soins! Une seule ressource: retrouver Wang. Et Kin-Fo de se lancer dans le plus haletant des p?riples au pays du C?leste Empire. R?cit alerte ? l'intrigue parfaitement bien men?e, Les tribulations d'un Chinois en Chine est un des joyaux des " Voyages extraordinaires " du grand Jules Verne.

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C'était un homme d'une trentaine d'années, et qui, d'ailleurs, paraissait fort honnête.

Cependant, quelques soupçons s'éveillèrent dans l'esprit de Craig-Fry, et ils interrogèrent cet homme.

«Pourquoi, lui demandèrent-ils, vous offrez-vous en qualité de guide, et où prétendez-vous nous guider?»

Rien de plus naturel que cette double question, mais rien de plus naturel aussi que la réponse qui lui fut faite.

«Je suppose, dit le guide, que vous avez l'intention de visiter la Grande-Muraille, ainsi que font tous les voyageurs qui arrivent à Fou-Ning. Je connais le pays, et je m'offre à vous conduire.

– Mon ami, dit Kin-Fo, qui intervint alors, avant de prendre un parti, je voudrais savoir si la province est sûre.

– Très sûre, répondit le guide.

– Est-ce qu'on ne parle pas, dans le pays, d'un certain Lao-Shen? demanda Kin-Fo.

– Lao-Shen, le Taï-ping?

– Oui.

– En effet, répondit le guide, mais il n'y a rien à craindre de lui en deçà de la Grande-Muraille. Il ne se hasarderait pas sur le territoire impérial. C'est au-delà que sa bande parcourt les provinces mongoles.

– Sait-on où il est actuellement? demanda Kin-Fo.

– Il a été signalé dernièrement aux environs du Tsching-Tang-Ro, à quelques lis seulement de la Grande-Muraille.

– Et de Fou-Ning au Tsching-Tang-Ro, quelle est la distance?

– Une cinquantaine de lis environ.

– Eh bien, j'accepte vos services.

– Pour vous conduire jusqu'à la Grande-Muraille?…

– Pour me conduire jusqu'au campement de Lao-Shen!»

Le guide ne put retenir un certain mouvement de surprise.

«Vous serez bien payé!» ajouta Kin-Fo.

Le guide secoua la tête en homme qui ne se souciait pas de passer la frontière.

Puis: «Jusqu'à la Grande-Muraille, bien! répondit-il. Au-delà, non! C'est risquer sa vie.

– Estimez le prix de la vôtre! Je vous la paierai.

– Soit», répondit le guide.

Et, se retournant vers les deux agents, Kin-Fo ajouta: «Vous êtes libres, messieurs, de ne point m'accompagner!

– Où vous irez… dit Craig.

– Nous irons», dit Fry.

Le client de la Centenaire n'avait pas encore cessé de valoir pour eux deux cent mille dollars!

Après cette conversation, d'ailleurs, les agents parurent entièrement rassurés sur le compte du guide. Mais, à l'en croire, au-delà de cette barrière que les Chinois ont élevée contre les incursions des hordes mongoles, il fallait s'attendre aux plus graves éventualités.

Les préparatifs de départ furent aussitôt faits. On ne demanda point à Soun s'il lui convenait ou non d'être du voyage. Il en était.

Les moyens de transport, tels que voitures ou charrettes, manquaient absolument dans la petite bourgade de Fou-Ning. De chevaux ou de mulets, pas davantage. Mais il y avait un certain nombre de ces chameaux qui servent au commerce des Mongols. Ces aventureux trafiquants s'en vont par caravanes sur la route de Péking à Kiatcha, poussant leurs innombrables troupeaux de moutons à large queue. Ils établissent ainsi des communications entre la Russie asiatique et le Céleste Empire. Toutefois, ils ne se hasardent à travers ces longues steppes qu'en troupes nombreuses et bien armées.

«Ce sont des gens farouches et fiers, dit M. de Beauvoir, et pour lesquels le Chinois n'est qu'un objet de mépris.»

Cinq chameaux, avec leur harnachement très rudimentaire, furent achetés. On les chargea de provisions, on fit acquisition d'armes, et l'on partit sous la direction du guide.

Mais ces préparatifs avaient exigé quelque temps. Le départ ne put s'effectuer qu'à une heure de l'après-midi.

Malgré ce retard, le guide se faisait fort d'arriver, avant minuit, au pied de la Grande-Muraille. Là, il organiserait un campement, et le lendemain, si Kin-Fo persévérait dans son imprudente résolution, on passerait la frontière.

Le pays, aux environs de Fou-Ning, était accidenté. Des nuages de sable jaune se déroulaient en épaisses volutes au-dessus des routes, qui s'allongeaient entre les champs cultivés. On sentait encore là le productif territoire du Céleste Empire.

Les chameaux marchaient d'un pas mesuré, peu rapide, mais constant. Le guide précédait Kin-Fo, Soun, Craig et Fry, juchés entre les deux bosses de leur monture. Soun approuvait fort cette façon de voyager, et, dans ces conditions, il serait allé au bout du monde.

Si la route n'était pas fatigante, la chaleur était grande. A travers les couches atmosphériques très échauffées par la réverbération du sol, se produisaient les plus curieux effets de mirage. De vastes plaines liquides, grandes comme une mer, apparaissaient à l'horizon et s'évanouissaient bientôt, à l'extrême satisfaction de Soun, qui se croyait encore menacé de quelque navigation nouvelle.

Bien que cette province fût située aux limites extrêmes de la Chine, il ne faudrait pas croire qu'elle fût déserte. Le Céleste Empire, quelque vaste qu'il soit, est encore trop petit pour la population qui se presse à sa surface. Aussi, les habitants sont-ils nombreux, même sur la lisière du désert asiatique.

Des hommes travaillaient aux champs. Des femmes tartares, reconnaissables aux couleurs roses et, bleues de leurs vêtements, vaquaient aux travaux de la campagne.

Des troupeaux de moutons jaunes à longue queue – une queue que Soun ne regardait pas sans envie! – paissaient çà et là sous le regard de l'aigle noir. Malheur à l'infortuné ruminant qui s'écartait! Ce sont, en effet, de redoutables carnassiers, ces accipitres, qui font une terrible guerre aux moutons, aux mouflons, aux jeunes antilopes, et servent même de chiens de chasse aux Kirghis des steppes de l'Asie centrale.

Puis, des nuées de gibier à plume s'envolaient de toutes parts. Un fusil ne fût pas resté inactif sur cette portion du territoire; mais le vrai chasseur n'eût pas regardé d'un bon œil, les filets, collets et autres engins de destruction, tout au plus dignes d'un braconnier, qui couvraient le sol entre les sillons de blé, de millet et de maïs.

Cependant, Kin-Fo et ses compagnons allaient au milieu des tourbillons de cette poussière mongole Ils ne s'arrêtaient, ni aux ombrages de la route, ni aux fermes isolées de la province, ni aux villages, que signalaient de loin en loin les Ours funéraires, élevées à la mémoire de quelques héros de la légende bouddhique. Ils marchaient en file se laissant conduire par leurs chameaux, qui ont cette habitude d'aller les uns derrière les autres et dont une sonnette rouge, pendue à leur cou, régularisait le pas cadencé.

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