Les Enfants Du Capitaine Grant
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Lord et Lady Glenarvan, ainsi que le g?ographe Paganel, aident Mary et Robert Grant ? retrouver leur p?re qui a fait naufrage sur une ?le dont on ne connait que la latitude, ce qui les am?ne ? traverser l'Am?rique du sud, puis l'Australie o? un bagnard ?vad?, Ayrton, tente de s'emparer du yacht de Glenarvan, et enfin l'Oc?anie o?, apr?s avoir ?chapp? aux anthropophages, il retrouveront enfin la trace de leur p?re…
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Un géographe moderne, un marin, pouvaient-ils leur attribuer cette dénomination? on le voit, Paganel revenait toujours à l’interprétation du document.
C’était une obsession, une idée fixe. Après la Patagonie, après l’Australie, son imagination, sollicitée par un mot, s’acharnait sur la Nouvelle-Zélande. Mais un point, un seul, l’arrêtait dans cette voie.
«contin… Contin… Répétait-il… Cela veut pourtant dire «continent!»
Et il se reprit à suivre par le souvenir les navigateurs qui reconnurent ces deux grandes îles des mers australes.
Ce fut le 13 décembre 1642 que le hollandais Tasman, après avoir découvert la terre de Van-Diemen, vint atterrir aux rivages inconnus de la Nouvelle-Zélande.
Il prolongea la côte pendant quelques jours, et, le 17, ses navires pénétrèrent dans une large baie que terminait une étroite passe creusée entre deux îles.
L’île du nord, c’était Ika-Na-Maoui, mots zélandais qui signifient «le poisson de Mauwi». L’île du sud, c’était Mahaï-Pouna-Mou, c’est-à-dire «la baleine qui produit le jade vert.»
Abel Tasman envoya ses canots à terre, et ils revinrent accompagnés de deux pirogues qui portaient un bruyant équipage de naturels. Ces sauvages étaient de taille moyenne, bruns et jaunes de peau, avec les os saillants, la voix rude, les cheveux noirs, liés sur la tête à la mode japonaise et surmontés d’une grande plume blanche.
Cette première entrevue des européens et des indigènes semblait promettre des relations amicales de longue durée. Mais le jour suivant, au moment où l’un des canots de Tasman allait reconnaître un mouillage plus rapproché de la terre, sept pirogues, montées par un grand nombre d’indigènes, l’assaillirent violemment.
Le canot se retourna sur le côté et s’emplit d’eau.
Le quartier-maître qui le commandait fut tout d’abord frappé à la gorge d’une pique grossièrement aiguisée.
Il tomba à la mer. De ses six compagnons, quatre furent tués; les deux autres et le quartier-maître, nageant vers les navires, purent être recueillis et sauvés.
Après ce funeste événement, Tasman appareilla, bornant sa vengeance à cingler les naturels de quelques coups de mousquet qui ne les atteignirent probablement pas. Il quitta cette baie à laquelle est resté le nom de baie du massacre, remonta la côte occidentale, et, le 5 janvier, il mouilla près de la pointe du nord. En cet endroit, non seulement la violence du ressac, mais les mauvaises dispositions des sauvages, l’empêchèrent de faire de l’eau, et il quitta définitivement ces terres auxquelles il donna le nom de Staten-Land, c’est-à-dire Terre Des états, en l’honneur des états généraux.
En effet, le navigateur hollandais s’imaginait qu’elles confinaient aux îles du même nom découvertes à l’est de la Terre de Feu, à la pointe méridionale de l’Amérique. Il croyait avoir trouvé «le grand continent du sud.»
«Mais, se disait Paganel, ce qu’un marin du dix-septième siècle a pu nommer «continent», un marin du dix-neuvième n’a pu l’appeler ainsi! Pareille erreur n’est pas admissible! Non! Il y a quelque chose qui m’échappe!»
Pendant plus d’un siècle, la découverte de Tasman fut oubliée, et la Nouvelle-Zélande ne semblait plus exister, quand un navigateur français, Surville, en prit connaissance par 35° 37’ de latitude. D’abord il n’eut pas à se plaindre des indigènes; mais les vents l’assaillirent avec une violence extrême, et une tempête se déclara pendant laquelle la chaloupe qui portait les malades de l’expédition fut jetée sur le rivage de la baie du refuge. Là, un chef nommé Nagui-Nouï reçut parfaitement les français et les traita dans sa propre case. Tout alla bien jusqu’au moment où un canot de Surville fut volé.
Surville réclama vainement, et crut devoir punir de ce vol un village qu’il incendia tout entier.
Terrible et injuste vengeance, qui ne fut pas étrangère aux sanglantes représailles dont la Nouvelle-Zélande allait être le théâtre.
Le 6 octobre 1769, parut sur ces côtes l’illustre Cook. Il mouilla dans la baie de Taoué-Roa avec son navire l’Endeavour, et chercha à se rallier les naturels par de bons traitements. Mais, pour bien traiter les gens, il faut commencer par les prendre. Cook n’hésita pas à faire deux ou trois prisonniers et à leur imposer ses bienfaits par la force. Ceux-ci, comblés de présents et de caresses, furent ensuite renvoyés à terre. Bientôt, plusieurs naturels, séduits par leurs récits, vinrent à bord volontairement et firent des échanges avec les européens. Quelques jours après, Cook se dirigea vers la baie Hawkes, vaste échancrure creusée dans la côte est de l’île septentrionale. Il se trouva là en présence d’indigènes belliqueux, criards, provocateurs. Leurs démonstrations allèrent même si loin qu’il devint nécessaire de les calmer par un coup de mitraille.
Le 20 octobre, l’Endeavour mouilla sur la baie de Toko-Malou, où vivait une population pacifique de deux cents âmes. Les botanistes du bord firent dans le pays de fructueuses explorations, et les naturels les transportèrent au rivage avec leurs propres pirogues. Cook visita deux villages défendus par des palissades, des parapets et de doubles fossés, qui annonçaient de sérieuses connaissances en castramétation. Le plus important de ces forts était situé sur un rocher dont les grandes marées faisaient une île véritable; mieux qu’une île même, car non seulement les eaux l’entouraient, mais elles mugissaient à travers une arche naturelle, haute de soixante pieds, sur laquelle reposait ce «pâh» inaccessible. Le 31 mars, Cook, après avoir fait pendant cinq mois une ample moisson d’objets curieux, de plantes indigènes, de documents ethnographiques et ethnologiques, donna son nom au détroit qui sépare les deux îles, et quitta la Nouvelle-Zélande. Il devait la retrouver dans ses voyages ultérieurs.
En effet, en 1773, le grand marin reparut à la baie Hawkes, et fut témoin de scènes de cannibalisme. Ici, il faut reprocher à ses compagnons de les avoir provoquées. Des officiers, ayant trouvé à terre les membres mutilés d’un jeune sauvage, les rapportèrent à bord, «les firent cuire», et les offrirent aux naturels, qui se jetèrent dessus avec voracité. Triste fantaisie de se faire ainsi les cuisiniers d’un repas d’anthropophages!
Cook, pendant son troisième voyage, visita encore ces terres qu’il affectionnait particulièrement et dont il tenait à compléter le levé hydrographique. Il les quitta pour la dernière fois le 25 février 1777.
En 1791, Vancouver fit une relâche de vingt jours à la baie sombre, sans aucun profit pour les sciences naturelles ou géographiques. D’Entrecasteaux, en 1793, releva vingt-cinq milles de côtes dans la partie septentrionale d’Ikana-Maoui. Les capitaines de la marine marchande, Hausen et Dalrympe, puis Baden, Richardson, Moodi, y firent une courte apparition, et le docteur Savage, pendant un séjour de cinq semaines, recueillit d’intéressants détails sur les mœurs des néo-zélandais.
Ce fut cette même année, en 1805, que le neveu du chef de Rangui-Hou, l’intelligent Doua-Tara, s’embarqua sur le navire l’Argo, mouillé à la Baie Des Îles et commandé par le capitaine Baden.