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Les Joyaux de la sorciere

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Les Joyaux de la sorciere
Название: Les Joyaux de la sorciere
Дата добавления: 15 январь 2020
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Les Joyaux de la sorciere - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

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Le prisonnier était au bord de l’évanouissement quand un bruit se produisit près de lui. Quelqu’un était en train d’escalader la fenêtre. À la lumière des nombreuses bougies il vit surgir un homme entièrement vêtu et cagoulé de noir qui avançait à pas prudents. Arrivé au centre de la pièce, il vira sur lui-même pour s’assurer de ses arrières. Aldo reconnut Adalbert.

Rassemblant ce qui pouvait lui rester de force, il réussit en dépit du bâillon à émettre une sorte de grondement désespéré. L’instant suivant les rideaux s’écartaient.

— Nom de Dieu ! émit sobrement l’archéologue.

Il ne perdit pas de temps en vains commentaires. Tirant d’une gaine accrochée à sa ceinture avec une petite trousse à outils, un couteau il trancha le bâillon avec précautions puis, plus fermement, trancha les cordes qui immobilisaient son ami :

— Il y a longtemps que tu es là ? demanda-t-il en frictionnant énergiquement les membres ankylosés d’Aldo.

— Depuis midi environ… Tu permets ?

Titubant légèrement il fondit sur la bouteille d’eau-de-vie et, à la régalade, en avala une longue goulée. Qui le brûla. Il aurait de beaucoup préféré de l’eau mais l’effet fut explosif : il se sentit ragaillardi et retrouva son sourire :

— Ah ! que c’est bon !… Comment as-tu fait pour arriver jusqu’ici ?

— Avec l’aide de Pauline, expliqua Adalbert en examinant le corps de Crespo. Je l’ai accompagnée au dîner de noces. Nous sommes venus dans sa voiture que je conduisais mais son chauffeur, en habit, était caché dans le spider. Moi sous le mien, d’habit, j’étais habillé comme tu vois à l’exception de la ceinture et j’avais pris soin de garer la Packard dans le coin le plus sombre que j’ai pu trouver. Après le feu d’artifice, j’ai retiré ma défroque de soirée, délivré le chauffeur qui a pris ma place et je me suis fondu dans l’obscurité qui règne sur les côtés de ce machin. Par chance j’avais repéré cette fenêtre ouverte, le reste a été assez facile ! Je ne suis pas encore trop rouillé ! fit-il soudain épanoui. Mais que s’est-il passé ?

Aldo expliqua le plus brièvement qu’il le put achevant son récit et désignant la feuille dorée qui actionnait le mécanisme du lit :

— Je l’ai vu descendre comme un ascenseur dans les souterrains et je commence à comprendre pourquoi Ricci ne laisse pas visiter la pièce qui est sous cette chambre…

— Moi je l’ai visitée, ce soir même. Elle était ouverte comme tous les salons et à l’exception du fait qu’elle n’est pas très meublée : quelques fauteuils cabriolets sur un tapis d’Orient un peu passé, deux crédences fleuries sous un plafond moins tarabiscoté que les autres et plutôt sombre, elle n’attire pas vraiment l’attention. Jadis, quand la Police est venue elle n’a dû y voir que du feu.

— Comment est-ce que ça peut fonctionner alors ?

Après un instant de réflexion, Adalbert déclara :

— La solution doit être souterraine. Probablement un vérin a été installé dont la plaque du dessus est cachée par le tapis. Quand on le met en marche il monte, rejoint le plafond sur lequel est posé le lit qu’un déclic libère…

— J’en ai entendu un.

— Tu vois ? Il n’y a plus qu’à descendre le tout qui remonte ensuite aussi facilement et le décor est remis en place. Une machinerie de théâtre qui a dû coûter une fortune mais ce salopard n’en est pas à une broutille près. Cela dit on ne devrait pas s’attarder. Tu te sens le courage de reprendre le chemin par où je suis venu ?

Le Palazzo résonnait comme un tambour, de galopades et aussi de coups de feu : Ricci et ses fidèles devaient faire le ménage à leur façon avant de prendre le large. Aldo s’approcha du lit. Son pied alors rencontra le revolver qui avait échappé à Hilary. Il le ramassa : une seule balle avait été tirée : il en restait cinq dans le barillet… Sans répondre à la question d’Adalbert il demanda :

— Tu as une autre arme que ce couteau ?

Adalbert exhiba un colt dernier cri en disant que John-Augustus le lui avait donné puis ajouta :

— Avec ce bibelot on devrait pouvoir se frayer un chemin et peut-être même débarrasser la planète de Ricci !… Pourquoi regardes-tu ce lit ?… Tu n’aurais pas dans l’idée…

— Si ! En fait d’idée, je ne supporte pas celle d’abandonner cette malheureuse en dépit de ce qu’elle a fait…

— Tu n’es pas dingue ? Tu m’as dit que la baraque allait sauter.

— … juste avant l’aube ! Ce qui représente trois bonnes heures de supplice pour elle. Fais ce que tu veux, moi j’y vais !

Il appuya sur la sculpture dorée et grimpa sur le lit qui commençait à s’enfoncer. D’un saut Adalbert le rejoignit :

— Ce que je veux, c’est te sortir de ce « merdier » vivant, mâchonna-t-il entre ses dents. Alors où tu vas, je vais… Au fond tu n’as pas tort. J’ai d’Hilary quelques souvenirs… émus ! Et je…

Il n’acheva pas sa phrase. Aldo lui faisait signe de se taire et accroupi sur le lit observait sa plongée. Adalbert avait vu juste : au bout d’un instant on traversait toute la hauteur du salon qu’il avait décrit et dont le tapis avait été repoussé. Il était à peine éclairé par la lumière passant par la double porte ouverte mais suffisamment pour voir l’ouverture rectangulaire et noire découpée dans le parquet. La tentation fut grande de sauter à terre. On était au rez-de-chaussée et, de là, il était facile de filer en ouvrant une fenêtre. Les bruits intérieurs se calmaient, allaient en décroissant. Ricci et ses fidèles étaient peut-être déjà en route pour rejoindre le Médicis. À la crispation du visage d’Adalbert, Aldo comprit que leurs pensées étaient à l’unisson : la liberté, le retour à la vie étaient à portée de main… mais alors monta du sous-sol une longue plainte plus déchirante qu’un cri et les deux hommes se secouèrent d’un même mouvement comme pour chasser un mauvais rêve. L’étrange ascenseur poursuivit sa descente…

Elle s’acheva au niveau d’un couloir faiblement éclairé par une applique en bronze fixée au mur menant à une porte entrouverte derrière laquelle il y avait de la lumière. À pas de loup, Aldo et Adalbert s’en approchèrent. On n’entendait plus que des sanglots mêlés de gémissements. Aldo poussa le battant avec d’infinies précautions dévoilant peu à peu la salle qu’il avait pu entrevoir au moyen d’une étroite glace sans tain depuis une cave située à l’autre extrémité de la maison. En fait le grand caveau aux voûtes arrondies devait, à longueur égale, se trouver sous la terrasse d’où les invités avaient contemplé le feu d’artifice.

C’était une salle splendide, rythmée autour de quatre portraits en pied, trois femmes et un homme, alternant avec des tapisseries précieuses et de hautes bibliothèques. Les trois femmes se ressemblaient par le visage et le costume. Bianca Capello, d’après le Bronzino, était la première, les deux autres devaient être Maddalena Brandini et Anna Langdon habillées et coiffées à peu près comme elle. L’homme dont l’effigie surmontait une espèce d’autel bas éclairé par quatre candélabres chargés de cierges flambants avait fière mine sous un manteau ducal du XVIe siècle mais aucun des deux arrivants n’y prêta attention, horrifiés qu’ils étaient par le spectacle hallucinant qu’ils découvraient : écartelée plus qu’étendue sur l’autel, ses bras et ses jambes attachées aux quatre chimères de bronze placées autour, Hilary subissait l’assaut brutal d’un être monstrueux dont la figure était, à elle seule, un cauchemar vivant et dont le corps blême avait quelque chose de sépulcral. Pour étouffer ses cris on avait bâillonné la malheureuse qui gémissait autant des coups de reins de son bourreau que des blessures causées par les gants terminés par des griffes de fer dont il meurtrissait les épaules où il s’accrochait. Le sang coulait qu’une petite femme drapée de noir agenouillée auprès d’elle essuyait au fur et à mesure en chantonnant bouche fermée une obsédante mélopée…

Sans penser un seul instant qu’il allait attirer les valets du démon Aldo leva son arme, fit feu au moment précis où le violeur se redressait avec un râle de triomphe. La balle l’atteignit en pleine tête et il s’écroula sur le corps de sa victime.

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