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Belle Catherine

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Belle Catherine
Название: Belle Catherine
Дата добавления: 15 январь 2020
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Belle Catherine читать книгу онлайн

Belle Catherine - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

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L'appel strident des trompettes, à quelques pas devant elle, fit sursauter Catherine. La muraille était toute proche maintenant. L'ombre noire des hourds de bois engloutissait les cavaliers. Une silhouette de soldat s'érigea contre le ciel, prolongée d'une corne dont le mugissement emplit l'air. Puis, comme les premiers chevaux abordaient le plateau, le portail, lentement, s'ouvrit, lâchant un flot de soleil roux.

Une vaste esplanade apparut, cernée de bâtiments divers : une chapelle, une sorte de grand logis aux fenêtres lancéolées, une antique commanderie, des magasins d'armes, une forge, des écuries, un vieux puits verdi de mousse, un énorme donjon dominant de haut les quatre grosses tours d'angle, enfin, étendant ses branches tordues et dépouillées comme des serpents noirs, un grand fayard offrait ses fruits sinistres : les corps rigides de cinq pendus.

Catherine détourna les yeux en passant auprès de l'arbre. De partout accouraient des soldats, traînant leurs arbalètes, ajustant leurs chapeaux de fer, les yeux inquiets en reconnaissant les couleurs du maître. Les cloches de la chapelle se mirent à sonner en même temps que trois hérauts, au seuil du logis, embouchaient de longues trompettes d'argent. Un vieil homme en armure apparut derrière eux, appuyant sur une canne sa marche difficile.

— Sire Jean de Cabanes, murmura Bernard d'Armagnac à l'adresse d'Arnaud. Il a encore vieilli. Tu vois qu'il était temps de venir à sa rescousse.

En effet, l'immense cour donnait une impression de désordre et d'abandon. Les bâtiments étaient vétustés. Certains-menaçaient ruine et, aux fenêtres du logis seigneurial, bien des carreaux manquaient. Cadet Bernard envoya la fin de son sourire à Catherine et l'acheva sur une grimace.

— Je crains que vous ne soyez pas fort satisfaite de votre palais, belle Catherine ! Il est vrai que votre grâce saura en faire un lieu de délices !

Le trait était galant, mais Catherine songea que le plus beau sourire de la terre ne saurait remplacer les carreaux manquants, boucher les fissures des murailles ni endiguer les courants d'air. Le printemps, heureusement, venait, mais la chaleur n'était pas encore là et l'œil perspicace de la jeune femme dénombrait déjà tout ce qu'il faudrait faire avant l'hiver pour que cette vieille bâtisse fût habitable pour des femmes et un enfant. Tandis qu'Arnaud et Bernard prenaient contact avec le vieux chef de la garnison, Isabelle de Montsalvy vint ranger sa mule contre le flanc de Morgane.

— J'ai peur que nous ne trouvions ici plus de rats que de tapisseries, fit-elle. Si l'extérieur ressemble à l'intérieur...

Ses yeux se tournèrent vers Sara qui portait Michel. L'enfant était l'unique sujet de conversation qu'elle acceptât avec sa belle-fille et leur commun souci de son bien-être les rapprochait un peu. En dehors du bébé, elles ne cherchaient à établir aucun lien nouveau. Isabelle ne parvenait pas à oublier l'origine de Catherine et Catherine ne pardonnait pas à Isabelle son orgueil de caste. De plus, elle lui en voulait d'avoir retenu Marie de Comborn auprès d'elle alors qu'Arnaud souhaitait la renvoyer à son frère.

— Marie m'a tenu lieu de fille, durant les jours les plus noirs, avait-elle dit. Sa compagnie m'est bonne...

Le regard qui accompagnait cette déclaration laissait sous-entendre qu'aucune autre compagnie ne pour rait remplacer celle-là et Arnaud, qui ouvrait déjà la bouche pour rappeler à sa mère qu'elle avait en Catherine une fille toute trouvée, l'avait refermée sans rien dire. A quoi bon aviver les antagonismes ? À force de vivre ensemble, les deux femmes finiraient peut-être par s'apprécier. Arnaud croyait au pouvoir lénifiant du temps et de l'habitude...

Malgré tout, Catherine eût volontiers accepté la cohabitation avec Isabelle, par respect pour son âge et par tendresse pour son époux, mais l'idée de vivre auprès de cette Marie de Comborn, toujours agressive, et dont elle sentait continuellement sur elle le regard surveillant, lui causait un malaise presque physique. Elle supportait de plus en plus mal la vue de la jeune fille et celle-ci, avec une clairvoyance maligne, s'en rendait parfaitement compte. Elle jouait méchamment de ce sentiment, prenant un malin plaisir à s'imposer et suivant Arnaud comme son ombre dès qu'elle en avait la possibilité.

Quand les dames eurent franchi la porte, basse et sculptée, du logis seigneurial, Marie se glissa près de Catherine dont les yeux désenchantés allaient des voûtes noires de suie aux dalles cassées ou disjointes tachées de graisse et truffées de traces boueuses qui reportaient assez loin dans le temps le dernier lavage.

— Comment la noble dame trouve-t-elle son palais ? ronronna la jeune fille. Magnifique sans doute ! Après la boutique puante d'un marchand, la pire tanière doit être éblouissante.

— Cela vous plaît ? répliqua la jeune femme avec un sourire angélique, feignant de prendre son ennemie au mot. Vous n'êtes guère difficile. Il est vrai que, dans la tour ruinée de votre frère, vous n'avez pas eu l'occasion de voir grand-chose.

Ce logis est tout juste bon... pour un boucher ! C'est une tanière digne d'un Comborn.

— Vous vous trompez, siffla Marie en dardant sur la jeune femme le feu dangereux de son regard, ce n'est pas une tanière... c'est un tombeau !

Un tombeau ? Quelle imagination morbide !

— Il n'y a là aucune imagination, seulement une certitude que j'espère vous faire partager. Un tombeau, je répète...

votre tombeau ! Car, ma chère, vous n'en sortirez pas vivante !

Catherine sentit la colère l'envahir, mais se contint au prix d'un violent effort. Elle n’allait tout de même pas donner à cette chipie le plaisir de voir qu'elle l'avait atteinte ? Un sourire sarcastique retroussa ses lèvres sur ses petites dents parfaites.

— Et, bien entendu, c'est vous qui me ferez passer de vie à trépas ? Vous n'êtes pas un peu fatiguée des menaces, des grandes phrases tragiques ? Quel dommage que le destin vous ait fait naître dans un château ! Sur les tréteaux de la foire Saint-Laurent, à Paris, vous auriez un énorme succès.

Marie s'assura d'un coup d'œil circulaire que personne ne les écoutait. Isabelle de Montsalvy et Sara se dirigeaient déjà vers l'étage supérieur, les hommes étaient ressortis dans la cour, elles étaient seules, apparemment, auprès de la rustique cheminée.

— Riez, grinça la jeune fille, riez, ma belle ! Vous ne rirez pas toujours ! Bientôt vous ne serez plus qu'une charogne pourrissante au fond de quelque trou et moi je serai dans le lit de votre époux.

— Le jour où dame Catherine sera au fond d'un trou, fit une voix profonde qui semblait venir de la cheminée même, le lit de messire Arnaud sera vide, car vous ne vivrez pas assez longtemps pour vous en approcher, Demoiselle !

Gauthier apparut, derrière le pilier de l'âtre, les mains en avant, si formidable et menaçant que Marie eut un mouvement de recul, vite réprimé d'ailleurs. Sa petite tête se redressa et, la lèvre dédaigneuse, vipérine, elle lança :

— Ah ! le chien de garde ! Il est toujours dans vos jupons, bien entendu, toujours prêt à voler à votre secours. Je me demande comment Arnaud supporte cela, puisque vous prétendez qu'il vous aime.

— Les sentiments de messire Arnaud ne sont pas en cause, ici, Demoiselle, coupa rudement le Normand. Depuis longtemps, je veille sur dame Catherine, et il le sait. Aussi, permettez qu'en chien de garde je parle : si vous touchez à Mme de Montsalvy, je vous tue, de ces mains-là !

Les énormes paumes du géant s'étalèrent sous les yeux de Marie, assez impressionnantes pour que la jeune fille pâlît.

Mais l'orgueil vint à son secours, la haine aussi.

— Et... si j'allais dire à mon cousin que vous m'avez menacée ? Croyez-vous qu'il vous garderait ici encore longtemps?

— Aussi longtemps que je voudrai ! coupa Catherine en se glissant entre les deux adversaires. Retenez ceci et ne l'oubliez plus... ma chère ! Si Arnaud est votre cousin, il est mon époux. Et il m'aime, vous entendez, il m'aime, dussiez-vous en crever de rage et de jalousie ! Entre vous et moi il n'hésitera jamais ! Dites ce que vous voulez, faites ce que vous voulez, mais soyez en garde, autant que j'y serai moi-même. Nous verrons bien qui gagnera. Viens, Gauthier, allons rejoindre les autres !

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