-->

Les Larmes De Marie-Antoinette

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les Larmes De Marie-Antoinette, Бенцони Жюльетта-- . Жанр: Исторические любовные романы. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les Larmes De Marie-Antoinette
Название: Les Larmes De Marie-Antoinette
Дата добавления: 15 январь 2020
Количество просмотров: 140
Читать онлайн

Les Larmes De Marie-Antoinette читать книгу онлайн

Les Larmes De Marie-Antoinette - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 ... 3 4 5 6 7 8 9 10 11 ... 81 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

— Mais je ne me suis pas éloigné de plus de dix mètres…

— C’est plus que suffisant ! Et bien sûr vous n’avez vu personne ?

— Ben… non ! Je regardais dans le jardin…

— Et pendant ce temps-là quelqu’un est venu, quelqu’un qui avait la clef de la vitrine, l’a ouverte, a pris ce qu’il voulait et est reparti tranquillement ? Ah, bravo ! C’est ce qui s’appelle une garde efficace ! Nous aurons encore à en parler. Pour l’instant, il faut savoir qui a les clefs…

Le joaillier Chaumet s’avança :

— M. le conservateur et moi. Deux triples jeux de clefs. Voici le mien. Il faut que quelqu’un ait réussi à en prendre copie. J’ajoute que, ce qui m’étonne, c’est que l’on se soit donné tant de peine pour ne prendre que cette seule pièce… qui en plus était fausse !

— Ah ! C’est ce dont j’ai cru m’apercevoir, ajouta Aldo. Une belle imitation, vraiment, mais je ne vous cache pas, mon cher ami, que je n’étais pas très satisfait de la voir trôner entre deux joyaux incontestables tant par l’Histoire que la qualité des pierres…

— Cela veut dire que le voleur, lui, n’y a vu que du feu ! Mais je me demande aussi pourquoi il s’est contenté de ce maigre butin et a dédaigné les précieuses « girandoles » de monsieur, fit Lemercier sarcastique en détachant les syllabes… ou ces magnifiques bracelets. Qui sont à qui ?

— Au banquier suisse Moritz Kledermann, annonça innocemment le joaillier. Il n’est pas des nôtres aujourd’hui mais le prince Morosini le représente : c’est son beau-père…

— Ah… oui ? Comme c’est intéressant ! Dans ce cas, nous devrions avoir prochainement de longs et fructueux entretiens…

Son regard luisant était celui-là même du matou qui s’avise de la présence d’une souris dodue dans son voisinage. Pour un peu il se fût léché les babines. Aldo étouffa un soupir en essayant de comprendre ce qu’il y avait en lui qui braquait automatiquement tous les policiers dont il faisait connaissance dans quelque pays du monde que ce fût. Sauf, naturellement, à Venise et à New York où il s’était admirablement entendu avec Phil Anderson, le chef de la Police métropolitaine. Il est vrai que, à Londres comme à Paris, il avait fini par nouer de solides amitiés avec le Chief Superintendant Gordon Warren et le commissaire divisionnaire Langlois, mais cela n’avait pas été sans mal. C’était comme une fatalité ! Avec ce Lemercier, en tout cas, il ne se sentait pas la moindre envie de fraterniser mais joua le jeu :

— Avec plaisir, assura-t-il. J’ajoute que j’aimerais entendre la raison motivant la présence de cette fausse « larme ».

— Je n’en doute pas mais vous me permettrez de la garder pour moi ! Nous aurons d’autres sujets de conversation. En attendant, vous aurez l’amabilité de donner vos coordonnées à l’inspecteur Bon que voici et vous présenter demain après-midi à mon bureau dont on va vous communiquer l’adresse. À trois heures !

— Mais enfin, s’insurgea Gilles Vauxbrun, vous semblez supposer, commissaire, que M. Morosini à quelque chose à voir dans ce vol bizarre doublé d’un meurtre ? Nous sommes une dizaine à pouvoir jurer qu’il était au jardin avec nous tous… et trop éloigné du lieu du crime comme de celui du vol !

— C’est vrai ! affirma gravement Crawford. Je peux jurer moi aussi ainsi que ma femme et bien d’autres…

Lemercier fronça le nez et renifla peu gracieusement :

— Je vous remercie mais je suis seul juge des développements que j’entends donner à l’enquête. On peut être criminel sans avoir jamais manié une arme ou une pince-monseigneur ! Ainsi donc, monsieur Morosini, je vous attends demain comme convenu. Mais rassurez-vous, messieurs, votre tour viendra !

Et sur ces paroles réconfortantes, le commissaire Lemercier recoiffa son chapeau melon et s’en alla rejoindre dans le jardin ses assistants occupés à entendre le menu fretin, les personnalités les plus importantes ayant été libérées depuis longtemps ! Y compris, naturellement, l’ambassadeur de Mongolie-Extérieure, couvert par son statut diplomatique bien qu’il eût traité les policiers en général de « chiens aux dents jaunes ! » et ri, ou plutôt aboyé, au nez de Lemercier !

CHAPITRE II

OÙ L’ON RETROUVE UN VIEIL AMI

Dans l’antique Panhard & Levassor noire étincelante de cuivres et menée en majesté par Lucien, le vieux chauffeur de Mme de Sommières qui les rapatriait rue de Monceau, Marie-Angéline s’enferma dans un mutisme tout à fait inattendu chez elle : d’habitude elle avait l’indignation volubile mais là, rien ! Pas un mot ! Assise très droite à côté d’Aldo, une main gantée passée dans la dragonne de passementerie bleue qui permettait de se tenir dans les cahots, l’œil sévère et le nez en l’air, elle regardait le paysage défiler derrière la vitre de la portière. Un peu surpris d’abord, Aldo ne s’en estima pas moins satisfait : il s’était attendu à un concerto vocal sur le thème des temps barbares que l’on vivait ; il récoltait un divin silence qui lui permit même de faire un petit somme…

À peine la voiture se fut-elle arrêtée dans la cour de l’hôtel familial que Plan-Crépin en jaillit et se rua à l’intérieur. Morosini la suivit plus calmement, s’étonnant de ne pas entendre, tandis qu’il traversait l’enfilade des salons, sa voix perchée lancée dans un reportage en forme de philippique sur les événements de Trianon. Tante Amélie serait-elle absente ? L’écho de son contralto vint le rassurer :

— C’est parfait ! À présent calmez-vous !

Elle était là, en effet, posée sur son trône en rotin de Manille garni de coussins en chintz fleuri au milieu de son jardin d’hiver, une coupe de champagne à la main selon le rituel. Car c’en était un : à partir de cinq heures du soir, la marquise de Sommières qui détestait le thé, le remplaçait par ce qu’elle appelait « la boisson des rois », la partageant d’ailleurs volontiers avec quiconque se présentait chez elle à cette heure sacrée. En arrivant près d’elle, Aldo reçut la coupe que venait de lui servir Marie-Angéline. Il la prit après avoir baisé les doigts minces sortant de mitaines de chantilly blanches et ornés d’une petite fortune en diamants :

— Assieds-toi là et prends le temps de te remettre !

— Oh, je suis complètement remis, Tante Amélie ! J’en ai eu le temps pendant le voyage de retour. L’idée de changer de voiture ne vous traverse jamais l’esprit ?

— Changer une pièce de collection contre un assemblage de tôles sans âme pour le plaisir d’arriver un quart d’heure avant les autres… ou ne pas arriver du tout sinon à l’hôpital ? Ce serait briser le cœur de mon vieux Lucien… et même le mien si tu veux le savoir. En tout cas et à propos de collections te voilà bien payé de ta générosité ! Tu aurais mieux fait d’imiter ton beau-père et de charger ton secrétaire de convoyer tes cailloux.

— Non. Dès l’instant où ils sortent de leur coffre, je veux pouvoir les surveiller… et puis je pensais que vous seriez contente de me voir ?

Elle prit le face-à-main garni d’émeraudes qui pendait au milieu de ses sautoirs de perles pour considérer un instant son petit-neveu puis sourit :

— Comme si tu ne le savais pas ? fit-elle avec une tendresse qu’elle laissait rarement percer. Et je le ferai remarquer que tu ne m’as pas embrassée.

— Il semble que votre coiffeur soit venu aujourd’hui et j’ai craint d’offenser ce magnifique édifice capillaire, sourit-il en désignant le coussin de cheveux argentés traversé de mèches rousses qui faisait ressembler la marquise à Sarah Bernhardt dans son temps de gloire. Mais si vous m’y invitez…

Il se leva pour poser un baiser sur la joue poudrée de la vieille dame qui lui en rendit un bien claquant :

— Hmm ! C’est toujours un plaisir d’embrasser un beau garçon ! émit-elle avec satisfaction. À présent où en étions-nous ?

1 ... 3 4 5 6 7 8 9 10 11 ... 81 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название