Catherine Il suffit dun amour Tome 1

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Catherine Il suffit dun amour Tome 1
Название: Catherine Il suffit dun amour Tome 1
Дата добавления: 15 январь 2020
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Catherine Il suffit dun amour Tome 1 - читать бесплатно онлайн , автор Бенцони Жюльетта

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Mais Catherine n'écoutait pas. Écartant les herbes et les feuilles, elle venait de découvrir le corps d'un homme inerte, couché à plat ventre au milieu des ronces, ne donnant pas signe de vie. Rencontrer sur son chemin un corps humain n'était pas une chose rare dans ces temps troublés, mais le côté insolite de celui-ci résidait dans le fait qu'il s'agissait, non d'un quelconque vilain, mais bel et bien d'un chevalier. L'armure d'acier noir, ruisselante d'eau, qui le couvrait entièrement et l'épervier du casque l'affirmaient. L'homme avait dû se traîner hors de la rivière. Une trace grasse laissée sur le bord et la position crispée de ses mains nues accrochées encore à une ronce solide qui les avait déchirées en faisaient foi.

Catherine décontenancée, n'osant y toucher, regardait sans comprendre le grand corps étendu à ses pieds. Comment ce chevalier avait-il pu trouver la mort alors qu'aucun indice de lutte ne se voyait et qu'il n'y avait pas trace, non plus, du passage d'un cheval ? L'armure couvrait si bien le gisant que ses mains saignantes seules se voyaient.

Elles attirèrent le regard de la jeune fille. C'était de très belles mains, à la fois longues et fortes, dont la peau brune semblait fine. Ce qui frappa Catherine, c'est que le sang coulait encore. Pensant que l'homme n'était peut-être pas mort, Catherine s'accroupit auprès de lui, voulut le retourner, mais il était bien trop lourd pour elle.

Se souvenant de ceux qui l'accompagnaient, la jeune fille voulut appeler, mais Mathieu, las de s'époumoner, était descendu de sa mule et venait aux nouvelles.

— Par Notre-Dame-la-Noire, qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il ébahi devant le spectacle qui s'offrait à sa vue.

— Un chevalier, vous le voyez. Aidez-moi à le retourner, je crois qu'il n'est pas mort...

Comme pour lui donner raison, l'homme en armure poussa un faible gémissement. Elle jeta un cri.

— Il vit ! Holà Pierre ! Petitjean et Amiel, venez ici !...

Les trois valets accoururent. A eux trois, ils eurent tôt fait d'enlever le chevalier blessé malgré sa taille et le poids considérable qu'il pesait avec sa carapace de fer. Un instant plus tard, l'homme était étendu sur le bord de la route, dans l'herbe douce et, tandis que Pierre allait quérir dans les bagages la boîte à onguents de Catherine, Amiel battait le briquet pour allumer une torche car maintenant la nuit était presque close et l'on n'y voyait à peu près rien.

La pluie ne tombait pas en abondance mais suffisamment tout de même pour que le valet eût bien du mal à faire flamber sa torche. Le vent se levait, de surcroît, et compliquait l'opération. Enfin la flamme jaillit, tirant des reflets rouges de l'armure mouillée. Ainsi, étendu dans l'herbe avec la seule tache claire de ses mains nues, le sombre chevalier avait l'air de quelque gisant taillé dans le basalte. L'oncle Mathieu, au mépris de ses douleurs, s'était assis sur le sol mouillé et, prenant la tête casquée sur ses genoux, se mettait en devoir de lever la ventaille du heaume. Ce n'était pas facile parce qu'elle avait subi des chocs et s'était faussée. Penchée vers lui, Catherine s'impatientait d'autant plus que le blessé gémissait presque sans arrêt.

— Faites vite ! souffla-t-elle. Il doit étouffer dans cette cage de fer

! — Je fais ce que je peux. Ce n'est pas si facile...

La visière en effet se défendait vigoureusement et Mathieu transpirait. Voyant cela, le vieux Pierre tira son couteau et avec mille précautions en introduisit la pointe dans le rivet de la jointure, en prenant bien garde de ne pas blesser le visage au-dessous.

Il pesa sur le manche, le rivet céda, la visière s'ouvrit.

— Apporte ta torche, ordonna Catherine.

Mais à peine la lumière tremblante eut-elle touché le visage aux yeux clos qu'avec un cri Catherine se rejetait en arrière. La boîte d'onguents s'échappa de ses mains.

— Ce n'est pas possible, balbutia-t-elle, blême soudain jusqu'aux lèvres... Pas possible !

— Qu'est-ce qui te prend ? fit Mathieu stupéfait. Tu connais ce jeune homme ?

Catherine leva vers son oncle un regard de noyée. L'émotion qui serrait sa gorge était si forte qu'elle lui ôtait presque l'usage de la parole.

— Oui !... Non !... Je ne sais pas !

— Tu deviens folle ? Qu'est-ce que c'est encore que ce mystère ? Il vaudrait mieux enlever tout à fait ce casque au lieu de t'évanouir à demi. Il y a du sang qui coule.

— Je ne peux pas... pas tout de suite ! Aide mon oncle, Pierre !

Le vieux serviteur, dont les yeux inquiets allaient alternativement du blessé à la jeune fille, s'empressa. Catherine s'assit sur le talus tout près de lui, serrant l'une contre l'autre ses mains tremblantes. Les yeux agrandis, elle regardait avidement son oncle et Pierre qui tentaient de dégager complètement cette tête, ce visage qui était le visage même de Michel de Montsalvy...

Frissonnante, serrant autour d'elle la bure déjà alourdie d'eau, la jeune fille voyait s'évanouir devant elle les années écoulées. Les scènes qui, à Paris, l'avaient mise à deux doigts de la mort, se redessinèrent devant elle avec une effrayante netteté. Michel se débattant aux mains des bouchers sous les lambris dorés de l'hôtel d'Aquitaine ; Michel, les poings liés au dos, suivant fièrement sa voie douloureuse au milieu des archers et de la foule hurlante, Michel étendu dans l'ombre de la cave du Pont-au-Change évoquant doucement pour une fillette attentive sa province natale... Il avait fermé les yeux, à un moment, comme pour mieux se souvenir et le visage de l'autre, tel qu'il était apparu dans le cadre noir du casque, était étrangement semblable à celui de Michel à cet instant précis... De toutes ses forces, Catherine repoussa les abominables images des minutes suivantes, celle surtout du beau visage tuméfié, écrasé, souillé de sang et de poussière. La ressemblance avec le chevalier était hallucinante. La jeune fille se pencha en avant pour mieux voir, pour se convaincre aussi qu'elle ne rêvait pas. Mais non, le visage était bien là, pâle et immobile, les paupières bistrées, ourlées de cils épais recouvrant exactement le globe inconnu des yeux. Un mince filet de sang barrait le front, descendait le long de la joue et atteignait la commissure des lèvres serrées. Une expression de souffrance crispait les traits par instants.

— Michel, murmura Catherine malgré elle... Ce n'est pas vous, ce ne peut pas être vous ?

Non, ce n'était pas lui. Mais si exacte était la ressemblance qu'elle n'en fut vraiment certaine que lorsque enfin Mathieu et Pierre eurent ôté le casque. Au lieu des cheveux dorés dont Catherine avait gardé le souvenir ébloui, apparut une calotte de cheveux noirs comme la nuit elle-même, épais, drus et en désordre. La jeune fille en fut presque soulagée, encore que cette chevelure si différente n'ôtât rien, chose étrange, à la ressemblance. Si ce n'est, peut- être, que cette figure était plus belle encore que celle de Michel, plus dure aussi.

— On ne peut pas le laisser là ! Nous sommes déjà tout trempés et notre demoiselle n'est pas bien non plus, fit Pierre après avoir constaté que Catherine claquait des dents sans même s'en rendre compte. On va l'emporter à nous quatre jusqu'à l'auberge.

— Avec ce poids de ferraille, il est beaucoup trop lourd, répondit Mathieu.

Mais les quatre hommes eurent tôt fait de dépouiller le blessé de sa carapace d'acier. On l'enveloppa dans des manteaux et, avec des bâtons et des cordes, on confectionna un brancard sur lequel le jeune homme fut étendu. Catherine un peu revenue de son émotion, avait étanché le sang suintant d'une blessure au cuir chevelu et posé dessus un tampon qu'elle avait serré avec une écharpe.

Pendant toutes ces manipulations, le blessé n'avait pas ouvert les yeux, mais une plainte plus forte lui avait échappé quand on l'avait dépouillé de son armure et une autre quand on l'avait transporté sur la civière improvisée.

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