Historiettes, Contes Et Fabliaux

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Historiettes, Contes Et Fabliaux
Название: Historiettes, Contes Et Fabliaux
Дата добавления: 16 январь 2020
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Historiettes, Contes Et Fabliaux - читать бесплатно онлайн , автор de Sade Marquis Alphonse Francois

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– Mon cher marquis, je vous demande pardon, dit le président les larmes aux yeux, je suis un homme perdu, ne me sacrifiez pas, je vous conjure, et laissez-moi retourner près de votre chère sœur que mon absence désole et qui ne vous pardonnera jamais les maux où vous allez me livrer.

– Lâche, comme on a raison de dire que la poltronnerie accompagne toujours la fausseté et la trahison… Non, tu ne sortiras point, il n’est plus temps de reculer, ma sœur n’a point d’autre dot que ce château; si tu veux en jouir, il faut le purger des coquins qui le souillent. Vaincre ou mourir, point de milieu.

– Je vous demande pardon, mon cher frère, il y a un milieu, c’est de s’échapper fort vite en renonçant à toutes les jouissances.

– Vil poltron, c’est donc ainsi que tu chéris ma sœur, tu aimes mieux la voir languir dans la misère que de combattre pour libérer son héritage… Veux-tu que je lui dise au retour que ce sont là les sentiments que tu affiches?

– Juste ciel, en quel affreux état suis-je réduit!

– Allons, allons, que le courage te revienne et dispose-toi à ce qu’on attend de nous.

On servit, le marquis voulut que le président dînât tout armé; maître Pierre fut du repas, il dit que jusqu’à onze heures du soir, il n’y avait absolument rien à craindre, mais que depuis cette époque jusqu’au jour la place n’était pas tenable.

– Nous la tiendrons cependant, dit le marquis, et voilà un brave camarade sur lequel je compte comme sur moi-même. Je suis bien sûr qu’il ne m’abandonnera pas.

– Ne répondons de rien jusqu’à l’événement, dit Fontanis, je l’avoue, je suis un peu comme César, le courage est très journalier chez moi.

Cependant l’intervalle se passa en reconnaissance des environs, en promenades, en comptes avec le fermier et lorsque la nuit fut venue, le marquis, le président et leurs deux domestiques se partagèrent le château.

Le président avait pour sa part une grande chambre entourée de deux maudites tours dont la seule vue le faisait frémir d’avance: c’était justement par là, disait-on, que l’esprit commençait sa tournée, il l’allait donc avoir de la première main; un brave eût joui de cette flatteuse espérance, mais le président qui comme tous les présidents de l’univers et particulièrement comme les présidents provençaux, n’était rien moins que brave, se laissa aller à un tel acte de faiblesse en apprenant cette nouvelle, qu’on fut obligé de le changer des pieds à la tête; jamais aucune médecine n’avait eu un effet plus prompt. Cependant on le rhabille, on l’arme de nouveau, on met deux pistolets sur une table dans sa chambre, on place une lance d’au moins quinze pieds dans ses mains, on allume trois ou quatre bougies et on l’abandonne à ses réflexions.

– Ô malheureux Fontanis, s’écria-t-il dès qu’il se vit seul, quel est le mauvais génie qui t’a conduit dans cette galère, ne pouvais-tu pas trouver dans ta province une fille qui eût mieux valu que celle-ci et qui ne t’eût pas donné tant de peines? tu l’as voulu, pauvre président, tu l’as voulu, mon ami, t’y voilà, un mariage de Paris t’a tenté, tu vois ce qu’il en résulte… Péchaire , tu vas peut-être mourir ici comme un chien sans pouvoir seulement t’approcher des sacrements, ni rendre l’âme dans les mains d’un prêtre… Ces maudits incrédules avec leur équité, leur loi de nature et leur bienfaisance, il semble que le paradis doive leur être ouvert quand ils ont dit ces trois grands mots… pas tant de nature, pas tant d’équité, pas tant de bienfaisance, décrétons, exilons, brûlons, rouons et allons à la messe, cela vaudra bien mieux que tout cela. Ce d’Olincourt, il tient furieusement au procès de ce gentilhomme que nous jugeâmes l’an passé; il faut qu’il y ait là quelque alliance dont je ne me doutais pas… Eh quoi, n’était-ce pas une affaire scandaleuse, un valet de treize ans que nous avons suborné n’est-il pas venu nous dire, parce que nous voulions qu’il nous le dise, que cet homme tuait des catins dans son château, n’est-il pas venu nous faire un conte de Barbe-bleue dont les nourrices n’oseraient aujourd’hui endormir leurs enfants? dans un crime aussi important que celui du meurtre d’une p…, dans un délit prouvé d’une manière aussi authentique que la déposition achetée d’un enfant de treize ans à qui nous avons fait donner cent coups de fouet parce qu’il ne voulait pas dire ce que nous voulions, il me semble que ce n’est pas agir avec trop de rigueur, que de nous y prendre comme nous l’avons fait… Faut-il donc cent témoins pour s’assurer d’un crime, une délation ne suffit-elle pas? et nos doctes confrères de Toulouse y ont-ils regardé de si près quand ils ont fait rouer Calas? si nous ne punissions que les crimes dont nous sommes sûrs, nous n’aurions pas quatre fois par siècle le plaisir de traîner nos semblables à l’échafaud, et il n’y a que cela qui nous fait respecter. Je voudrais bien qu’on me dise ce que serait un parlement dont la bourse serait toujours ouverte aux besoins de l’État, qui ne ferait jamais de remontrances, qui enregistrerait tous les édits et qui ne tuerait jamais personne… ce serait une assemblée de sots dont on ne ferait pas le plus petit cas dans la nation… Courage, président, courage, tu n’as fait que ton devoir, mon ami: laisse crier les ennemis de la magistrature, ils ne la détruiront pas; notre puissance établie sur la mollesse des rois, durera tout autant que l’empire, Dieu veuille pour les souverains qu’elle ne finisse point par les culbuter; encore quelques malheurs comme ceux du règne de Charles VII, et la monarchie enfin détruite fera place à cette forme républicaine que nous ambitionnons depuis si longtemps, et qui nous plaçant au pinacle comme le sénat de Venise, confiera du moins dans nos mains les chaînes dont nous brûlons d’écraser le peuple.

Ainsi raisonnait le président, quand un bruit effroyable se fit entendre à la fois dans toutes les chambres et dans tous les corridors du château… Un frémissement universel s’empare de lui, il se cramponne sur sa chaise, à peine ose-t-il lever les yeux. Insensé que je suis, s’écrie-t-il, est-ce donc à moi, est-ce donc à un membre du Parlement d’Aix à se battre contre des esprits? ô esprits, qu’y eut-il jamais de commun entre le Parlement d’Aix et vous? Cependant le bruit redouble, les portes des deux tours s’enfoncent, d’effrayantes figures pénètrent dans la chambre… Fontanis se jette à genoux, il implore sa grâce, il demande la vie.

– Scélérat, lui dit un de ces fantômes d’une voix effrayante, la pitié fut-elle connue de ton cœur quand tu condamnas injustement tant de malheureux, leur effroyable sort te touchait-il, en étais-tu moins vain, moins orgueilleux, moins gourmand, moins crapuleux le jour où tes arrêts injustes plongeaient dans l’infortune ou dans le tombeau les victimes de ton rigorisme imbécile, et d’où naissait en toi cette dangereuse impunité de ta puissance instantanée, de cette force illusoire qu’assure un moment l’opinion et que détruit aussitôt la philosophie?… Souffre que nous agissions dans les mêmes principes, et soumets-toi puisque tu es le plus faible.

A ces mots, quatre de ces esprits physiques s’emparent vigoureusement de Fontanis, et le mettent en un instant nu comme la main, sans en tirer autre chose que des pleurs, des cris et une sueur fétide qui le couvrait des pieds à la tête.

– Qu’en ferons-nous maintenant, dit l’un d’eux.

– Attends, répondit celui qui avait l’air du chef, j’ai ici la liste des quatre principaux meurtres qu’il a commis juridiquement, lisons-la lui.

En 1750, il condamna à la roue un malheureux qui n’avait jamais eu d’autre tort que de lui avoir refusé sa fille dont le scélérat voulait abuser.

En 1754, il proposa à un homme de lui sauver la vie pour deux mille écus; celui-ci ne les pouvant donner, il le fit pendre.

En 1760, sachant qu’un homme de sa ville avait tenu quelque propos sur son compte, il le condamna au feu l’année d’après comme sodomite, quoique ce malheureux eût une femme et une troupe d’enfants, toutes choses démentant son crime.

En 1772, un jeune homme de distinction de la province ayant voulu par une vengeance badine étriller une courtisane qui lui avait fait un mauvais présent, cet indigne butor fit de cette plaisanterie une affaire criminelle, il traita la chose de meurtre, d’empoisonnement, entraîna tous ses confrères à cette ridicule opinion, perdit le jeune homme, le ruina et le fit condamner par contumace à la mort, ne pouvant venir à bout de saisir sa personne.

Voilà ses principaux crimes, décidez, mes amis.

Aussitôt une voix s’élève:

– Le talion, messieurs, le talion; il a condamné injustement à la roue, je veux qu’il soit roué.

– J’opine à la pendaison, dit un autre, et par les mêmes motifs de mon confrère.

– Il sera brûlé, dit le troisième, et pour avoir osé employer ce supplice injustement, et pour l’avoir souvent mérité lui-même.

– Donnons-lui l’exemple de la clémence et de la modération, mes camarades, dit le chef, et ne prenons notre texte que dans sa quatrième aventure: une catin fouettée est un crime digne de mort aux yeux de cette ganache imbécile, qu’il soit fustigé lui-même.

On saisit aussitôt l’infortuné président, on le couche à plat ventre sur un banc étroit, on l’y garrotte des pieds à la tête; les quatre esprits follets s’emparant chacun d’une lanière de cuir longue de cinq pieds, la laissent retomber en cadence, et de toute la force de leur bras, sur les parties découvertes du malheureux Fontanis qui, lacéré trois quarts d’heure de suite par les mains vigoureuses qui se chargent de son éducation, n’offre bientôt plus qu’une plaie dont le sang jaillit de toutes parts.

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