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Maximilien Heller

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Maximilien Heller
Название: Maximilien Heller
Автор: Cauvain Henry
Дата добавления: 16 январь 2020
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Maximilien Heller читать книгу онлайн

Maximilien Heller - читать бесплатно онлайн , автор Cauvain Henry

"Le roman populaire a donn? naissance au roman policier, et cette transition s'op?re sous nos yeux comme par magie, gr?ce ? un auteur presque oubli?, Henry Cauvain (1817 – 1899) et ? son merveilleux roman Maximilien Heller. Ce r?cit est excellent, entre autres raisons, parce qu'il est relativement bref et ne s'encombre d'aucune intrigue amoureuse. Il comporte un criminel de g?nie, un crime en chambre close remarquablement expliqu? compte tenu de l'?poque, et un enqu?teur r?solument priv?!On peut y faire des comparaisons amusantes. Heller aime les chats, comme Sherlock Holmes. Il prend de l'opium pour s'endormir – comme Holmes. Comme lui, il proc?de par d?ductions logiques. Il a un confident qui raconte l'histoire, et qui est m?decin, comme le Watson de Holmes… Tout pourrait laisser croire que Cauvain, imbib? de Gaboriau, a ?galement lu Conan Doyle et lui a emprunt? personnages, techniques et d?tails! Or Maximilien Heller date de 1871, alors que la premi?re aventure de Sherlock Holmes ne sera publi?e que seize ans plus tard!"

Les aventures d'un d?tective amateur sur les traces de Sherlock Holmes: comme lui, il a une forte personnalit?, une facult? de concentration intellectuelle extraordinaire qui souvent l'emp?che de dormir: c'est pourquoi il prend de l'opium.

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Nous arrivâmes le soir à Mareilles, par un temps magnifique. Nous nous fîmes conduire à la meilleure auberge du bourg, qui était située sur un petit promontoire, d’où l’on découvrait le splendide panorama de la pleine mer.

Notre arrivée parut confondre le brave aubergiste, qui n’avait jamais reçu d’hôtes de notre qualité. Il demanda d’où nous venions. Je lui dis que nous étions Parisiens.

Le brave Normand me regarda d’un air sournois et branlant sa tête grise, coiffée du bonnet de coton traditionnel:

«Ma fi! dit-il, j’crois sans l’croire pourtant, que vous voulez vous gausser du pauv’ monde… Vous, Parisien? Nenni-da. J’ connais ben les Parisiens: j’en ai vu un il y a dix ans, et il n’avait point votre air. Les Parisiens ont un chapeau pointu comme un clocher, des cheveux jusqu’aux mollets, des habits de v’lours et une grosse boîte dans le dos.»

Cette affirmation péremptoire du brave homme me fit sourire. Il avait sans doute aperçu un jour quelque rapin en quête d’un bon point de vue, et il s’imaginait que tous les gens de Paris portaient le costume romantique de 1830. La tenue correcte et sévère qui est celle de ma profession confondait évidemment toutes ses notions. Pourtant la vue de Maximilien qui entra en ce moment dans la chambre d’auberge, coiffé de son grand chapeau posé sur ses longs cheveux, rendit confiance au digne aubergiste.

«À la bonne heure! s’écria-t-il en l’apercevant… Celui-ci, jarnigué! c’est un vrai Parisien!»

Nous nous installâmes dans un corps de logis séparé de l’auberge, et qui formait pavillon.

Dès le lendemain, nous fîmes, pour gagner appétit, avant le déjeuner, une longue promenade sur les sommets des falaises.

On eût dit que la Providence conspirait avec moi en faveur de mon pauvre et intéressant ami. Le ciel était d’azur, le soleil chaud et vivifiant; la mer étendait, à perte de vue, ses belles eaux transparentes, piquées çà et là d’une voile blanche ou brune, qui courait, sous le souffle de la bise, comme une mouette effarouchée. L’air frais du matin nous apportait les âcres et sains parfums de la mer. Nos poitrines buvaient à longs traits ces robustes émanations dont elles semblaient ne pouvoir jamais se rassasier complètement.

J’observais Maximilien du coin de l’œil, tout en causant botanique, pêche, histoire naturelle et autres sujets de circonstance. Je constatais avec un plaisir inexprimable l’efficacité du régime dont je faisais sur lui la salutaire épreuve. Son teint, animé par le froid et la bise, revêtait les fraîches couleurs de la jeunesse, dont, pendant si longtemps, ses joues avaient été déparées. Il marchait à grands pas. Ses cheveux noirs agités par le vent, ses grands yeux brillant d’un éclat inaccoutumé et levés vers le ciel avec une expression qui, peut-être, était celle de la reconnaissance, donnaient à sa physionomie si originale je ne sais quoi de vraiment beau et d’inspiré.

J’éprouvais en ce moment quelque chose d’analogue sans doute à la joie que ressent le bon jardinier lorsqu’il voit un arbrisseau, longtemps courbé sous le souffle dévorant du mistral, se relever lentement et se couvrir d’une nouvelle et verdoyante parure.

Pendant deux semaines, nous recommençâmes chaque jour ces bienfaisantes excursions au grand air. Maximilien me demandait parfois, au moment où nous nous mettions en route:

«Eh bien, docteur, est-ce aujourd’hui que nous allons visiter les ruines de votre vieux château?»

Et chaque fois qu’il me faisait cette question, je trouvais quelque adroit prétexte pour retarder l’exécution de notre projet. On devine bien que le manoir crénelé de Trélivan n’avait jamais existé que dans mon imagination, et j’eusse été fort embarrassé si Maximilien m’avait sommé de le lui montrer. Heureusement, il n’existait point, et chaque matin nous remettions, d’un commun accord, notre excursion au lendemain.

Enfin, un jour, vers la fin de la troisième semaine de notre séjour à Mareilles, je lui dis:

«Vous sentez-vous, mon cher ami, de force à tenter notre expédition aux ruines de Trélivan? Je vous avertis d’avance que nous aurons à faire deux lieues pour aller et autant pour revenir, ce qui nous prendra au moins six bonnes heures.

– Partons! répondit-il avec un entrain tout juvénile qui me charma; vous avez dû vous apercevoir que je suis bon marcheur et que je ne crains pas la fatigue!»

Nous nous mîmes donc en route. On saura bientôt dans quel dessein je proposais de donner ce but à notre promenade quotidienne.

Nous descendîmes la côte rapide au sommet de laquelle est construit le joli village de Mareilles, et, tournant le dos à la mer, nous nous enfonçâmes dans l’intérieur des terres.

Depuis que nous avions quitté Mareilles, nous apercevions, à une centaine de pas devant nous, un petit paysan qui courait, ses sabots à la main, sans tourner la tête. Maximilien ne remarqua pas que nous prenions précisément les mêmes chemins que notre petit éclaireur, et que nous conservions toujours la distance existant entre lui et nous.

Après environ une demi-heure de marche rapide, et après avoir traversé de charmants chemins ombragés, de belles prairies humides et verdoyantes, nous arrivâmes à une route profondément encaissée et surmontée d’un toit d’ombrages que le soleil couvrait de paillettes d’or.

Au détour de cette route, nous aperçûmes tout à coup, au milieu d’une clairière, une ferme assez spacieuse dont les murs, récemment blanchis, étincelaient de lumière, derrière un rideau de beaux peupliers.

Le petit paysan venait de disparaître dans un épais buisson de cornouillers.

«Venez, dis-je à Maximilien en lui montrant la ferme; nous allons faire ici, si vous le voulez bien, une halte de quelques instants. Le soleil est terriblement chaud aujourd’hui, et je crois qu’une bonne tasse de lait ne sera pas à dédaigner.

– Volontiers, me répondit-il; cette ferme a, en vérité, un aspect des plus séduisants.»

Nous traversâmes une cour en terre battue où jabotaient de gros canards, où gloussaient de belles poules blanches.

Puis nous montâmes les cinq marches de pierre qui conduisaient à la lourde porte vermoulue de la maison.

Au moment où j’allais poser la main sur le loquet de cette porte, elle s’ouvrit brusquement.

Maximilien poussa une exclamation de surprise et recula de quelques pas.

«Jeanne! Jeanne! cria aussitôt une voix d’homme entrecoupée, haletante, viens vite… viens vite… le voilà…»

Sur le seuil de la porte se tenait un paysan de trente ans environ, le visage rouge comme une pivoine, riant et pleurant tout ensemble; il frappait dans ses larges mains, se tournant tantôt vers nous, tantôt vers l’intérieur de la maison, et répétait en donnant les signes de la joie la plus folle:

«Jeanne! je l’avais bien dit qu’il viendrait. Dépêche-toi donc! Ah! le bon Dieu est bon! Jeanne! Jeanne!…

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