-->

Maximilien Heller

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Maximilien Heller, Cauvain Henry-- . Жанр: Полицейские детективы. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Maximilien Heller
Название: Maximilien Heller
Автор: Cauvain Henry
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 222
Читать онлайн

Maximilien Heller читать книгу онлайн

Maximilien Heller - читать бесплатно онлайн , автор Cauvain Henry

"Le roman populaire a donn? naissance au roman policier, et cette transition s'op?re sous nos yeux comme par magie, gr?ce ? un auteur presque oubli?, Henry Cauvain (1817 – 1899) et ? son merveilleux roman Maximilien Heller. Ce r?cit est excellent, entre autres raisons, parce qu'il est relativement bref et ne s'encombre d'aucune intrigue amoureuse. Il comporte un criminel de g?nie, un crime en chambre close remarquablement expliqu? compte tenu de l'?poque, et un enqu?teur r?solument priv?!On peut y faire des comparaisons amusantes. Heller aime les chats, comme Sherlock Holmes. Il prend de l'opium pour s'endormir – comme Holmes. Comme lui, il proc?de par d?ductions logiques. Il a un confident qui raconte l'histoire, et qui est m?decin, comme le Watson de Holmes… Tout pourrait laisser croire que Cauvain, imbib? de Gaboriau, a ?galement lu Conan Doyle et lui a emprunt? personnages, techniques et d?tails! Or Maximilien Heller date de 1871, alors que la premi?re aventure de Sherlock Holmes ne sera publi?e que seize ans plus tard!"

Les aventures d'un d?tective amateur sur les traces de Sherlock Holmes: comme lui, il a une forte personnalit?, une facult? de concentration intellectuelle extraordinaire qui souvent l'emp?che de dormir: c'est pourquoi il prend de l'opium.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

Перейти на страницу:

– Je vous le promets, dis-je en lui serrant la main. Mais lorsque le procès sera terminé, que le coupable sera puni; lorsque l’oubli commencera à envelopper toute cette affaire, ne permettrez-vous pas à vos amis de se rapprocher de vous? Est-ce donc un éternel adieu que nous devons échanger ce soir?»

J’étais assez ému en prononçant ces paroles. Je crois que Maximilien s’en aperçut et fut touché lui-même de l’intérêt que je lui témoignais.

Il me rendit mon serrement de main et me dit d’un ton trop rude pour qu’il ne fût pas affectueux:

«Si le hasard fait que nous nous rencontrions un jour, je vous reverrai avec plaisir.»

François Beauchard, dit Boulet-Rouge, fut exécuté le 25 mars 1846, à la barrière Saint-Jacques, en présence d’une foule immense.

Quelques mois après ce dernier et lugubre épisode du drame qui fait l’objet de ce récit, – dans la première quinzaine de juillet, – je passais sur le quai situé en face de l’hôtel de la Monnaie, lorsque je crus apercevoir devant l’étalage en plein vent d’un bouquiniste, antiquaire, conchyliologiste, etc., un personnage de haute taille, maigre, élancé, dont l’aspect me frappa vivement. Il était vêtu d’une longue redingote un peu râpée, qui lui descendait jusqu’aux talons, et dont le collet remontait jusqu’à ses yeux. Un chapeau dit bolivar abritait à l’ombre de ses larges bords le haut du visage de l’inconnu. Malgré le soin qu’il prenait pour dissimuler sa figure je n’eus pas de peine à reconnaître en lui mon ancien ami, M. Maximilien Heller.

Je bénis le hasard qui me le faisait rencontrer. Depuis plusieurs semaines, je m’étais mis précisément à sa recherche, et j’avais parcouru plusieurs quartiers de Paris dans l’espoir de le retrouver.

On verra plus tard quelles raisons me poussaient à renouer, dans le plus bref délai, connaissance avec le philosophe.

Il tenait un livre poudreux entre ses longs doigts, et paraissait l’examiner attentivement. Il ne m’aperçut point, et, pour lui faire lever la tête, je fus forcé de frapper sur son épaule.

Ma vue ne parut causer à Maximilien Heller ni surprise ni embarras. Il remit son livre à l’étalage du bouquiniste, et me serrant la main:

«En vérité, docteur, me dit-il, je suis heureux de voir que vous reconnaissez vos anciens amis…

– Et moi, fis-je en souriant, je constate, non sans quelque chagrin, que vous semblez avoir totalement oublié les vôtres. Depuis un instant j’étais là, près de vous, et…

– Pardonnez-moi, reprit-il vivement, j’étais absorbé dans mes recherches.

– Recherches philosophiques, sans doute?

– Non, non, répondit Maximilien, comme s’il eût voulu éloigner de son esprit un fâcheux souvenir, j’ai laissé la philosophie de côté. Je m’occupe maintenant d’histoire…

– Ah!…

– Oui, j’ai entrepris un grand travail sur les monuments historiques de France.

– Cette étude vous oblige sans doute à de fréquents voyages?

– Vous savez combien j’aime peu à sortir de ma retraite. Je n’ai point l’âme d’un voyageur. La seule excursion que j’aie jamais faite avec plaisir est celle dont Xavier de Maistre a tracé un si charmant itinéraire.

– Pourtant il me semble que, si vous vous bornez à exécuter le voyage autour des murs de votre chambre, vous ne devez pas rencontrer souvent en route des points de vue qui puissent vous inspirer dans le travail dont vous vous occupez.

– Je consulte ceux qui ont bien voulu se donner la peine de se déranger pour faciliter mes recherches. J’étudie leurs livres.

– Vous avez tort, mon cher ami, fis-je en prenant mon ton doctoral, vous avez tort de vous ensevelir ainsi dans une sombre retraite. L’air de Paris ne vous vaut rien, je vous l’affirme. Vous devriez aller passer quelques mois à la campagne, au bord de la mer, au nord ou au midi, peu importe… Il n’est pas de plus puissante distraction que les voyages et vous avez besoin de distraction. Je n’ai pas oublié l’excellent effet qu’eut sur votre santé – morale et physique – l’expédition pourtant si pénible que vous fîtes, il y a quelques mois, en Bretagne.»

Il eut un geste de vive dénégation.

«N’essayez pas de me contredire, répliquai-je gaiement, mon coup d’œil ne m’a pas trompé, et je ne puis vous dire combien j’ai été frappé de l’heureux changement que j’ai remarqué en vous… Tenez, puisque j’ai eu la bonne fortune de vous rencontrer, je profite de l’occasion et je vous enlève…

– Comment cela? fit-il en se reculant avec une promptitude qui me fit sourire.

– J’ai découvert l’an dernier, sur les côtes de Normandie, un ravissant petit village, perché en haut d’une falaise, où il n’y a pour tous habitants que des pêcheurs; dont le sol encore vierge n’a jamais été souillé par le pied d’un bourgeois parisien. J’ai passé là quelques mois de calme, de repos, de bien-être indicibles. Je veux vous y conduire…»

Je vis bien que cette proposition ne lui déplaisait pas. Il essaya pourtant de me résister.

«Mais, fit-il en cherchant une objection à m’opposer, vous n’y songez pas!… Non, non, c’est impossible, je ne veux pas interrompre le travail que j’ai commencé… Je suis dans le premier feu de la composition, et vous comprenez…

– Qui vous empêchera de travailler là-bas?

– Je ne puis pas y transporter ma bibliothèque.

– J’ai mieux qu’une bibliothèque à vous offrir. À deux lieues de l’endroit dont je vous parle se trouvent les ruines d’un vieux château féodal excessivement curieux. C’est une belle proie sur laquelle nos archéologues ne se sont pas encore abattus, et qui vous fournira, j’en suis sûr, une curée abondante d’intéressantes et curieuses découvertes.

– Et ce château se nomme?

– Le château de Trélivan.»

Il parut chercher dans son souvenir.

«Oh! ce nom doit vous être presque inconnu, dis-je encore; aucun de vos livres n’en fait sans doute mention. Mais ce dédain des antiquaires n’enlève rien au mérite de son vieux manoir, et je suis sûr que ses ruines vous intéresseront vivement.»

Mes instances furent si pressantes, qu’il ne put les combattre et se refuser à mon désir.

Trois jours après, nous étions en route pour Mareilles. À cette époque, aujourd’hui si loin de nous, le casino ne s’était pas encore répandu comme une lèpre dévorante sur nos jolies plages normandes et bretonnes. On aurait pu faire soixante lieues sur le bord des falaises sans rencontrer ces vilaines tentes alignées au cordeau, ces piquets plantés sur le rivage, ces costumes bariolés étendus sur les ajoncs et les varechs, qui aujourd’hui décèlent à chaque anfractuosité du rocher la présence néfaste d’une station balnéaire.

Le bourgeois de Paris n’osait s’aventurer plus loin que Boulogne ou Saint-Cloud, et seuls l’artiste ou l’amateur d’émotions violentes entreprenaient le voyage des côtes de l’Océan et de la Manche.

Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название