-->

Les Cinq Pepins DOrange

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les Cinq Pepins DOrange, Doyle Arthur Conan-- . Жанр: Классические детективы. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les Cinq Pepins DOrange
Название: Les Cinq Pepins DOrange
Автор: Doyle Arthur Conan
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 54
Читать онлайн

Les Cinq Pepins DOrange читать книгу онлайн

Les Cinq Pepins DOrange - читать бесплатно онлайн , автор Doyle Arthur Conan

Les aventures de Sherlock Holmes (novembre 1891)

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

Перейти на страницу:

– Vous me passionnez, dit Holmes. Je vous en prie, donnez-moi depuis le début les faits essentiels et pour les détails je pourrai ensuite vous questionner sur les points qui me sembleront les plus importants.

Le jeune homme approcha sa chaise du feu et allongea vers la flamme ses semelles détrempées.

– Je m’appelle, dit-il, John Openshaw, mais ma personne n’a, si tant est que j’y comprenne quoi que ce soit, rien à voir avec cette terrible affaire. Il s’agit d’une chose héréditaire; aussi, afin de vous donner une idée des faits, faut-il que je remonte tout au début.

«Il faut que vous sachiez que mon grand-père avait deux fils – mon oncle, Elias, et mon père, Joseph. Mon père avait à Coventry une petite usine qu’il agrandit à l’époque de l’invention de la bicyclette. Il détenait le brevet du pneu increvable Openshaw, et son affaire prospéra si bien qu’il put la vendre et se retirer avec une belle aisance.

«Mon oncle Élias émigra en Amérique dans sa jeunesse et devint planteur en Floride où, à ce qu’on apprit, il avait très bien réussi. Au moment de la guerre de Sécession, il combattit dans l’armée de Jackson, puis plus tard sous les ordres de Hood et conquit ses galons de colonel. Quand Lee eut déposé les armes, mon oncle retourna à sa plantation où il resta trois ou quatre ans encore. Vers 1869 ou 1870, il revint en Europe et prit un petit domaine dans le Sussex, près de Horsham. Il avait fait fortune aux États-Unis, mais il quitta ce pays en raison de son aversion pour les nègres et par dégoût de la politique républicaine qui leur accordait la liberté. C’était un homme singulier et farouche qui s’emportait facilement. Quand il était en colère, il avait l’injure facile et devenait grossier. Avec cela, il aimait la solitude. Pendant toutes les années qu’il a vécues à Horsham je ne crois pas qu’il ait jamais mis le pied en ville. Il avait un jardin, deux ou trois champs autour de sa maison, et c’est là qu’il prenait de l’exercice. Très souvent pourtant, et pendant des semaines de suite, il ne sortait pas de sa chambre. Il buvait pas mal d’eau-de-vie, il fumait énormément et, n’ayant pas besoin d’amis et pas même de son frère, il ne voulait voir personne.

«Il faisait une exception pour moi; en fait, il me prit en affection, car lorsqu’il me vit pour la première fois, j’étais un gamin d’une douzaine d’années. Cela devait se passer en 1878, alors qu’il était en Angleterre depuis huit ou neuf ans. Il demanda à mon père de me laisser venir habiter chez lui et, à sa manière, il fut très bon avec moi. Quand il n’avait pas bu, il aimait jouer avec moi au trictrac et aux dames, et il me confiait le soin de le représenter auprès des domestiques et des commerçants, de telle sorte qu’aux environs de ma seizième année, j’étais tout à fait le maître de la maison. J’avais toutes les clés et je pouvais aller où je voulais et faire ce qu’il me plaisait, à condition de ne pas le déranger dans sa retraite. Il y avait, pourtant, une singulière exception, qui portait sur une seule chambre, une chambre de débarras, en haut, dans les mansardes, qu’il gardait constamment fermée à clé, où il ne tolérait pas qu’on entrât, ni moi ni personne. Curieux, comme tout enfant, j’ai un jour regardé par le trou de la serrure, mais je n’ai rien pu voir d’autre que le ramassis de vieilles malles et de ballots qu’on peut s’attendre à trouver dans une pièce de ce genre.

«Un matin, au petit déjeuner – c’était en mars 1883 – une lettre affranchie d’un timbre étranger se trouva devant l’assiette du colonel. Avec lui ce n’était pas chose courante que de recevoir des lettres, car il payait comptant toutes ses factures et n’avait aucun ami.

«- Des Indes! dit-il en la prenant. Le cachet de Pondichéry! Qu’est-ce que ça peut bien être?

«Il l’ouvrit aussitôt et il en tomba cinq petits pépins d’orange desséchés qui sonnèrent sur son assiette. J’allais en rire, mais le rire se figea sur mes lèvres en voyant son visage. Sa lèvre pendait, ses yeux s’exorbitaient, sa peau avait la pâleur du mastic et il regardait fixement l’enveloppe qu’il tenait toujours dans sa main tremblante.

«- K.K.K., s’écria-t-il, puis: Seigneur! mes péchés sont retombés sur moi!

«- Qu’est-ce donc, mon oncle? m’écriai-je.

«- La mort, dit-il, et, se levant de table, il se retira dans sa chambre.

«Je restai seul tout frémissant d’horreur.

«Je ramassai l’enveloppe et je vis, griffonnée à l’encre rouge sur le dedans du rabat, juste au-dessus de la gomme, la lettre K trois fois répétée. À part les cinq pépins desséchés, il n’y avait rien d’autre à l’intérieur. Quel motif pouvait avoir la terreur qui s’était emparée de mon oncle?… Je quittai la table et, en montant l’escalier, je le rencontrai qui redescendait. Il tenait d’une main une vieille clé rouillée, qui devait être celle de la mansarde, et, de l’autre une petite boîte en cuivre qui ressemblait à un petit coffret à argent.

«- Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, je les tiendrai bien encore en échec! dit-il avec un juron. Dis à Marie qu’aujourd’hui je veux du feu dans ma chambre et envoie chercher Fordham, le notaire de Horsham.

«Je fis ce qu’il me commandait et quand le notaire fut arrivé, on me fit dire de monter dans la chambre de mon oncle. Un feu ardent brûlait et la grille était pleine d’une masse de cendres noires et duveteuses, comme si l’on avait brûlé du papier. La boîte en cuivre était à côté, ouverte et vide. En y jetant un coup d’œil, j’eus un haut-le-corps, car j’aperçus, inscrit en caractères d’imprimerie sur le couvercle, le triple K que j’avais vu, le matin, sur l’enveloppe.

«Je veux, John, dit mon oncle, que tu sois témoin de mon testament. Je laisse ma propriété, avec tous ses avantages et ses désavantages, à mon frère, ton père, après qui, sans doute, elle te reviendra. Si tu peux en jouir en paix, tant mieux! Si tu trouves que c’est impossible, suis mon conseil, mon garçon, et abandonne-la à ton plus terrible ennemi. Je suis désolé de te léguer ainsi une arme à deux tranchants, mais je ne saurais dire quelle tournure les choses vont prendre. Aie la bonté de signer ce papier-là à l’endroit où M. Fordham te l’indique.

«Je signai le papier comme on m’y invitait et le notaire l’emporta. Ce singulier incident fit sur moi, comme vous pouvez l’imaginer, l’impression la plus profonde et j’y songeai longuement, je le tournai et retournai dans mon esprit, sans pouvoir rien y comprendre. Pourtant, je n’arrivais pas à me débarrasser du vague sentiment de terreur qu’il me laissait; mais l’impression devenait moins vive à mesure que les semaines passaient et que rien ne venait troubler le train-train ordinaire de notre existence. Toutefois, mon oncle changeait à vue d’œil. Il buvait plus que jamais et il était encore moins enclin à voir qui que ce fût. Il passait la plus grande partie de son temps dans sa chambre, la porte fermée à clé de l’intérieur, mais parfois il en sortait et, en proie à une sorte de furieuse ivresse, il s’élançait hors de la maison et, courant par tout le jardin, un revolver à la main, criait que nul ne lui faisait peur et que personne, homme ou diable, ne le tiendrait enfermé comme un mouton dans un parc. Quand pourtant ces accès étaient passés, il rentrait avec fracas et fermait la porte à clé, la barricadait derrière lui en homme qui n’ose regarder en face la terreur qui bouleverse le tréfonds de son âme. Dans ces moments-là, j’ai vu son visage, même par temps froid, luisant et moite comme s’il sortait d’une cuvette d’eau chaude.

Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название