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Arsene Lupin

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Arsene Lupin
Название: Arsene Lupin
Автор: Leblanc Maurice
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 165
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Arsene Lupin читать книгу онлайн

Arsene Lupin - читать бесплатно онлайн , автор Leblanc Maurice

Pi?ce de th??tre en quatre actes.

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LE JUGE, vivement.

Mais, c’est excellent, ça, c’est excellent !… Nous tenons un complice.

LE DUC

Oh ! Je ne crois pas… Tout au moins mon futur beau-père et ma fiancée avaient en elle la plus grande confiance… Hier encore, Victoire nous téléphonait au château, elle avait la garde de tous les bijoux.

LE JUGE

Eh bien, ces bijoux, ils ont été volés, cambriolés ?

LE DUC

On n’y a pas touché. On n’a cambriolé que les deux salons et cette pièce-ci.

LE JUGE, au duc.

Ça c’est très embêtant.

LE DUC

Je ne trouve pas.

LE JUGE

Oui, enfin je me plaçais à un point de vue professionnel… Voyons, on n’a pas bien cherché. Elle doit être quelque part la femme de charge ! A-t-on regardé dans toutes les pièces ?

LE COMMISSAIRE

Oh ! dans toutes les pièces, monsieur le Juge.

LE JUGE

Diable ! Diable ! Pas de lambeaux de vêtements ? pas de traces de sang ? pas de crime ? Rien d’intéressant ?

LE COMMISSAIRE

Rien, monsieur le Juge.

LE JUGE, entre ses dents.

Regrettable… Où couchait-elle ? Son lit est défait ?

LE COMMISSAIRE

Elle couchait en haut, au-dessus de la lingerie. Le lit est défait et il semble qu’elle n’ait pas emporté de vêtements.

LE JUGE, grave.

Extraordinaire !… Cette affaire-là m’a l’air compliquée.

LE DUC

Aussi ai-je téléphoné à Guerchard, il va venir.

LE JUGE, vexé.

Oui, oh ! oui… Oh ! vous avez bien fait ! M. Guerchard est un bon collaborateur… un peu fantaisiste, un peu visionnaire, bref un toqué. Mais quoi, c’est Guerchard… Seulement comme Lupin est sa bête noire, il trouvera encore moyen de nous embêter, avec cet animal-là. Vous allez voir encore mêler Lupin à tout cela.

LE DUC

Dame ! (Regardant les signatures.) On l’y mêlerait à moins.

LE JUGE

Monsieur le Duc, croyez-moi. C’est surtout en matière criminelle qu’il faut se défier des apparences… Oh ! non, je vous en prie, ne touchez à rien.

LE DUC, qui s’est baissé.

Oh ! ce n’est qu’un livre. (Le remettant.) Tiens !

LE JUGE

Quoi donc ?

LE DUC

Ça n’a peut-être pas d’importance, mais c’est certainement un livre que les voleurs ont fait choir de cette table.

LE JUGE

Eh bien ?

LE DUC

Eh bien, il y a une trace de pas sous ce livre.

LE JUGE, incrédule.

Une trace de pas sur un tapis ?

LE DUC

Oui, le plâtre se voit sur un tapis.

LE JUGE se baisse. Le commissaire reste accroupi près de lui.

Du plâtre… pour quelles raisons ?

LE DUC

Supposez que les voleurs venaient du jardin ?

LE JUGE, se relevant.

Je le suppose.

LE DUC

Eh bien, au bout du jardin il y a une maison en construction.

LE JUGE

C’est vrai ?… Dites toute votre pensée, continuez.

LE DUC

Si les cambrioleurs ont essayé d’effacer les traces de pas sur le tapis, ils ont oublié de les effacer là où se trouvaient les objets que dans leur hâte ils avaient fait tomber.

LE JUGE

Oui.

LE DUC

Et si, en effet, les cambrioleurs sont entrés par la fenêtre, ou sortis par là… Je ne serais pas étonné que sous ce coussin…

LE JUGE, vivement et reprenant la direction de l’enquête. Vous ne seriez pas étonné de trouver une trace de pas ?

LE DUC

Non.

LE JUGE

Vous ne seriez pas étonné, mais moi j’en suis sûr !

LE DUC

Oh !

LE JUGE

J’en suis sûr et la preuve. (Il se baisse et soulève lentement le coussin.) Regardez… (Un silence. Il regarde le duc, et d’un ton convaincu :) Vous vous êtes trompé, monsieur le Duc, il n’y a rien.

LE DUC

Enfin, il y a toujours un guéridon qui enjambe cette fenêtre.

LE JUGE

Et une échelle, Monsieur ! Et cette échelle vient de la maison en construction ! Je poursuivrai l’enquête de ce côté.

L’AGENT, entrant.

Monsieur le Juge, ce sont les domestiques qui arrivent de Bretagne.

LE JUGE

Qu’ils attendent dans la cuisine et dans les offices. (L’agent sort. Le juge à qui le greffier a remis des papiers qu’il consulte… au duc :) Ah ! j’ai quelques petites questions à vous poser, monsieur le Duc… (Les yeux sur le rapport.) J’ai vu qu’hier au soir, au château, avant même l’escroquerie des automobiles, vous aviez déjà surpris un vol, tout au moins une tentative de vol… Un des escrocs avait voulu prendre un pendentif.

LE DUC

Oui, mais le malheureux suppliait. Alors, ma foi… Je le regrette maintenant.

LE COMMISSAIRE

Est-ce que vous ne pensez pas, monsieur le Juge que cette escroquerie ait un rapport avec le cambriolage de cette nuit ?

LE JUGE, convaincu.

Oh ! du tout, aucun. (Regardant le rapport.) Vous êtes arrivé ici à 6 heures et demie… et naturellement personne ne vous a ouvert quand vous avez sonné à l’hôtel ?

LE DUC

Naturellement… Aussitôt, j’ai réveillé un serrurier. J’ai été chercher le commissaire, et c’est avec eux que j’ai pénétré dans la maison. Je crois avoir bien fait, n’est-ce pas ?

LE JUGE, sérieux.

Vous avez agi de la façon la plus correcte. Je vous en félicite. – Eh bien, maintenant, nous n’allons pas attendre Guerchard. Nous allons interroger les concierges.

Scène II

LE JUGE, LE COMMISSAIRE, LE DUC, LA CONCIERGE, LE CONCIERGE

LE JUGE

Entrez, ne vous troublez pas, asseyez-vous. Voyons, vous êtes remis ? (Ils s’assoient tous les deux.) Vous êtes en état de répondre ?

LE CONCIERGE

Oh ! oui… On nous a un peu bousculés, mais on ne nous a pas fait de mal.

LA CONCIERGE

On a même pris son café au lait !

LE CONCIERGE

Oh ! oui !

LE JUGE

Allons, tant mieux… voyons, vous dites qu’on vous a surpris pendant votre sommeil, mais que vous n’avez rien vu ni entendu ?

LE CONCIERGE

Dame ! On n’a pas eu le temps, ça a été fait… on n’aurait pas pu dire ouf !

LE JUGE

Vous n’avez pas entendu des bruits de pas dans le jardin ?

LE CONCIERGE

Oh ! monsieur le Juge, de notre loge, on n’entend rien du jardin !

LA CONCIERGE

Même la nuit, quand Monsieur avait son chien, le cabot réveillait toute la maison, il n’y avait que nous qui dormions bien.

LE JUGE, à lui-même.

S’ils dormaient aussi bien, je me demande pourquoi on les a bâillonnés. (Aux concierges.) Voyons, vous n’avez pas entendu de bruit à la porte ?

LE CONCIERGE

À la porte ?… Rien !

LE JUGE

Alors de toute la nuit vous n’auriez rien entendu du tout ?

LE CONCIERGE

Ah ! Si… dès que nous avons été bâillonnés, spa.

LE JUGE

Oh ! mais c’est important ça… Et d’où venait le bruit ?

LE CONCIERGE

Eh bien, d’ici, la loge est juste au-dessous.

LE JUGE

Quel genre de bruit ?

LE CONCIERGE

Des bruits sourds, des bruits de pas et comme si on cassait des meubles.

LE JUGE

Vous n’avez pas entendu des bruits de lutte, des cris comme si on entraînait quelqu’un ?

LES DEUX CONCIERGES, se regardant.

Non.

LE JUGE

Vous en êtes bien sûrs ?

LES DEUX CONCIERGES

Oui.

LE JUGE

Hum ! Il y a combien de temps que vous êtes au service de M. Gournay-Martin ?

LES DEUX CONCIERGES

Il y a un an.

LE JUGE

C’est bien, je vous reverrai tout à l’heure. (Les deux concierges se lèvent à ce moment, l’agent entre et remet une liasse de papiers au juge.) Attendez !… (D’un ton sévère, au concierge.) Ah ! mais, dites donc, je vois que vous avez été condamné deux fois…

LE CONCIERGE

Monsieur le Juge, mais…

LA CONCIERGE, vivement.

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