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Lagent secret (Секретный агент)

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Lagent secret (Секретный агент)
Название: Lagent secret (Секретный агент)
Дата добавления: 15 январь 2020
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Lagent secret (Секретный агент) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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Fandor, sans la moindre hésitation, tourna vers Barentin…

Il faisait beau, le jour se levait très pur. Fandor goûtait le charme de cette promenade matinale à travers la campagne normande. Il la goûtait d’ailleurs avec d’autant plus de tranquillité d’âme qu’il se rendait compte qu’il allait échapper définitivement aux redoutables conséquences que pouvait lui valoir sa substitution au caporal Vinson.

— Évidemment, se disait-il, il va falloir maintenant que j’abandonne sans retour mon rôle de militaire… Mais, après tout, cela n’a pas grand inconvénient. Le vrai Vinson, d’une part, est à coup sûr à l’étranger, hors d’atteinte… il n’a donc plus rien à craindre… Et quant à moi, maintenant, je connais de vue les principaux chefs espions, les frères Noret, de Verdun, l’élégant touriste et le faux curé… Je continuerai donc tout aussi bien mon enquête dans la peau de Fandor, en me faisant aider par Juve.

Et soudain repris par les inquiétudes de la veille, Fandor se demandait encore :

— Par exemple, je donnerais bien dix sous et même onze pour savoir exactement qui est ce curé ?…

Il venait de traverser en trombe le petit village de Barentin.

— Faudrait voir, murmura-t-il, à m’orienter tant soit peu… Inutile que j’aille beaucoup plus loin…

 Une carriole de paysans le croisait quelques minutes après. Fandor stoppa et demanda au conducteur :

— Dites-moi, monsieur, je suis un peu perdu ; voudriez-vous avoir l’amabilité de m’indiquer la première gare, la gare la plus proche.

L’homme, le courrier de Maronne, obligeamment le renseigna :

— Il faut que vous alliez à Motteville, mon caporal, vous n’avez qu’à tourner au premier carrefour et à suivre tout droit, vous parviendrez tout juste à la gare…

Le journaliste remercia, embraya à nouveau :

— Je n’ai plus, pensait-il, qu’à découvrir un petit endroit, bien gentil, bien désert pour…

Quelques minutes après, profitant d’un bosquet assez couvert occupant l’un des côtés de la route, Fandor donnant de l’élan à sa machine, vira carrément en plein champ…

L’automobile, lancée, n’enfonça pas trop dans les terres labourées. Fandor accélérant le moteur finit par l’amener jusqu’au centre du bouquet d’arbres…

Une fois là, il arrêta, il descendit de voiture et considérant l’auto :

— Dommage tout de même, dit-il, la promenade était jolie et ça ronflait joliment bien… mais enfin si j’ai pu emprunter cette voiture, sans scrupules, ce serait véritablement exagéré et surtout exagérément dangereux que la conserver…

Et soudain Fandor se reprit à rire en songeant à la mine déconfite qu’en cet instant précis, devaient faire le prêtre et le mécanicien, si bel et bien abandonnés par lui à l’hôtel…

***

Le journaliste se trompait en supposant que le prêtre faisait, à l’hôtel du Carrefour Fleuri, une mine stupéfaite en constatant sa disparition…

Lorsque le mécanicien s’éveilla et vit à sa montre qu’il était neuf heures du matin, il poussa un grand soupir en songeant :

— Bon Dieu ! qu’est-ce qu’ils vont me chanter mes bourgeois ! on devait se mettre en route à huit heures, voilà qu’il en est neuf et que je ne suis même pas prêt à partir…

Le brave mécano s’habilla en hâte, dégringola dans la cour de l’hôtel. Il pensa rêver encore en ne trouvant plus sa voiture…

Le patron du Carrefour Fleuriétait parti faire ses provisions à Rouen. Les valets d’écurie, que le mécanicien interrogea successivement, ne purent lui fournir le moindre renseignement.

— Probable, faisait l’un d’eux qu’il y a un de vos patrons qui s’en est allé faire un tour… ?

Mais petit à petit la colère gagnait le chauffeur…

— Ah ! je voudrais bien voir ça, hurla-t-il, d’abord c’est pas à eux cette bagnole, je ne suis même pas à leur service, moi. C’est le curé qui est venu hier à mon garage et qui a loué la voiture et moi avec, soi-disant pour faire une excursion… je voudrais bien voir que lui ou son militaire ils se soient seulement permis de faire tourner mon moteur… je leur apprendrais comment c’est que je me nomme !…

Dans la cour, les garçons de ferme, les garçons d’écurie rirent de bon cœur de la fureur du brave homme. On lui conseilla :

— Tu sais quelle chambre ils avaient ? Va donc voir d’abord s’ils sont là ?

Le chauffeur, quatre à quatre, grimpa les escaliers, il heurta à la porte de la chambre où ses patrons occasionnels avaient passé la nuit… Mais il eut beau frapper, taper du poing, il n’obtint aucune réponse… De plus en plus angoissé, ne comprenant rien à ce qui arrivait, le chauffeur se décida à ouvrir la porte.

La chambre était vide…

Le chauffeur redescendit en hâte l’escalier, pestant, sacrant, faisant un vacarme de tous les diables. Il se heurta au patron de l’hôtel qui rentrait :

— Où est mon curé ? interrogea-t-il.

Le brave homme le regardait, stupéfié :

— Votre curé ?

— Oui, mon curé ! ou son caporal ?… où c’est qu’ils sont ?…

— Le caporal est parti avec l’automobile, il y a bientôt deux heures… il allait faire un essai qu’il m’a dit…

— Et le curé était avec lui ?

— Non, le curé est parti quasiment derrière lui, il m’a dit comme ça, qu’il allait jusqu’à la poste, envoyer une dépêche. Ça serait-il que ça ne serait point vrai ?

— Bon sang de sort ! dit le chauffeur, ces saligauds-là, m’ont chauffé ma bagnole…

Tandis que l’on s’effarait dans l’hôtel, que chacun perdait la tête un peu plus, on suggérait au chauffeur les plans les plus ineptes pour arriver à rattraper les fugitifs. Un valet de ferme proposait d’atteler une voiture et de leur donner la chasse… Par bonheur, le chauffeur, petit à petit, recouvrait ses esprits.

Il se releva, appela l’hôtelier qui, machinalement, cherchait dans la cour l’auto disparue…

— Dites donc, où c’qu’est la gendarmerie ? Faut que je prévienne la police, des fois, par télégraphe, on pourrait arriver à les pincer ?… en deux heures ils doivent pas être très loin… d’autant que comme ils ne sont pas partis ensemble, il a fallu qu’ils se rejoignent…

— Je vous accompagne, déclarait-il, l’air important, j’m’en vas porter plainte, moi aussi…

À la gendarmerie, les deux hommes furent reçus par le brigadier en personne qui, dès le premier mot d’explication les interrompit l’air réjoui :

— Censément que vous avez perdu une voiture automobile ? ça serait-y pas une voiture rouge, une grosse voiture à quatre places ?

— Oui, c’est ça, vous l’avez vue ?

— Censément qu’elle n’aurait point comme numéro 1430 G-7…

— Juste !… elle est passée ici ?

— Attendez donc ! N’y avait-y point d’abord des couvertures en peau de chèvre ?

— Oui !… oui !…

— Eh bien, dit le gendarme, c’est-à-dire censément comme ça que vous avez de la veine !… moi j’m’en vais vous dire où qu’elle est vot’ voiture…

— Vous savez où elle est ?

— Pour le sûr… censément que ce matin, il y a juste un p’tit quart d’heure, on vient d’la retrouver en pleins champs, dans la terre au père Flory, à quinze cents mètres de la gare de Motteville… censément comme ça que l’père Flory, qui l’a vue en venant paître ses bêtes.

L’hôtelier suggéra :

— Ça serait donc qu’ils se sont sauvés, une fois rendus, tout bonnement pour ne point payer ni la voiture, ni l’hôtel ?…

***

Lorsque deux heures après le mécanicien, au trot fatigué d’une énorme jument blanche qu’il avait été, dix ans de suite impossible de faire acheter par la Remonte et que force avait été de conserver, arriva au champ du père Flory, il poussa un véritable soupir de satisfaction en reconnaissant sa voiture.

Elle était en très bon état, et même à la position des manettes, le mécanicien déclara :

— Celui-là qui l’a conduite, c’était un malin… il a tout de suite vu qu’il fallait la ralentir au gaz et la mener à l’avance… c’est-y le curé ? c’est-y le caporal ?… Le caporal, sans doute ! le curé avait les mains trop blanches, il aurait eu peur de s’esquinter les ongles…

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