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Lagent secret (Секретный агент)

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Lagent secret (Секретный агент)
Название: Lagent secret (Секретный агент)
Дата добавления: 15 январь 2020
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Lagent secret (Секретный агент) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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***

— Dix heures du soir ! peste ! il ne faut plus que je perde de temps si je ne veux pas rater mon train…

Le caporal Vinson, en hâte, achevait de se vêtir. L’appartement de Fandor n’était pas des plus luxueux ni des plus vastes. Le militaire s’habillait dans la propre chambre du journaliste.

— Où diable est mon pantalon d’uniforme ?

Le jeune homme bouleversa toute une pile de vêtements posée sur les rayons d’une armoire et finit par atteindre le pantalon qu’il devait revêtir pour arriver en tenue à sa nouvelle garnison. Il acheva de s’habiller en un tour de main.

Soudain, un violent coup de sonnette avait retenti…

Après quelques minutes, l’importun qui attendait à la porte de l’appartement sonna de nouveau.

Il fallait prendre un parti. Des gouttes de sueur perlaient au front du militaire.

Rapidement, le jeune soldat retira ses chaussures, pour ne pas faire de bruit, et, sur la pointe des pieds, il gagna le vestibule de l’appartement. Par le trou de la serrure, il regarda qui sonnait une quatrième fois.

Mais, à peine avait-il collé son œil à la porte, que le caporal Vinson parut complètement affolé…

Il étouffa un juron.

— Nom de Dieu ! c’est ce que je craignais… Ce bonhomme-là, c’est l’agent du Deuxième Bureau… je le reconnais… pas de doute à conserver. J’ai été indiqué, on m’a vendu… qui, par exemple ?… Ah ! je suis frais !

Le caporal Vinson vit que le visiteur mettait la main à sa poche, choisissait une clé à son trousseau.

— Ça y est. Cet individu possède des passe-partout… Ah ! une idée…

Au moment même où l’agent, qui venait sans doute pour l’arrêter, introduisait sa clé dans la serrure, le caporal Vinson, sautant en arrière, bondissait vers le cabinet de Jérôme Fandor. Il ferma à clé la porte à l’instant précis où l’agent pénétrait dans l’appartement…

— Halte, cria celui-ci en entendant Vinson…

Le caporal, en réponse, fermait à double tour…

— C’est enfantin, ce que vous faites, cria l’agent, j’ai des passe-partout. Rendez-vous donc…

Et, s’armant d’une nouvelle clé, il ouvrit la porte que Vinson venait de clore. Le caporal n’était plus dans la pièce… L’agent se précipita à une autre porte qui faisait communiquer le cabinet de travail avec la salle à manger.

Il l’ouvrit, pénétra dans cette nouvelle pièce : elle était encore vide.

— Allez toujours, cria l’agent, vous voyez bien que vos portes ne me résistent pas une seconde et que je vais finir par vous acculer au fond de l’appartement !…

Mais, en disant cela, l’agent ne prévoyait pas la manœuvre qu’avait imaginée le caporal Vinson…

Reculant de pièce en pièce, en effet, celui-ci n’avait eu d’autre but que d’attirer l’homme qui le poursuivait au bout de l’appartement. Dès que l’agent eut pénétré dans la salle à manger, le caporal Vinson bondit dans le corridor, traversa d’un saut le vestibule, ouvrit la porte de l’escalier, qu’il claqua derrière lui… Fallait-il descendre ?

Il était évident que l’agent allait se précipiter sur ses traces. Une poursuite s’engagerait et, en voyant un soldat en uniforme, des passants se mêleraient à la chasse ; fatalement Vinson serait pris…

— Rusons ! pensa-t-il…

Et précipitamment, au lieu de descendre l’escalier, il le monta, gagnant l’étage supérieur, le troisième… Il n’était pas arrivé sur le palier qui dominait l’appartement de Fandor, que l’agent, à son tour, arrivait sur l’escalier et courait à la rampe, pour tâcher d’apercevoir Vinson, qu’il supposait en train de descendre, de s’enfuir dans la direction de la rue…

L’agent, ne voyant personne allait descendre lorsque quelqu’un, habitant la maison probablement, se mit en devoir de monter.

Très probablement, l’agent n’avait point le désir d’être reconnu, car, entendant que l’on venait à sa rencontre, il s’arrêta net de descendre… rebroussa chemin, traversa le palier où débouchait l’appartement de Fandor, et voulut gagner le troisième…

Cela ne faisait pas l’affaire du caporal Vinson !

— Bigre ! pensa-t-il, s’il monte de la sorte, j’aurai beau reculer, il va me pincer au sixième…

Le caporal Vinson eut une idée de génie.

Tout en restant sur place, il marcha d’un pas pesant, imitant le bruit de quelqu’un qui descend…

Immédiatement, l’agent qui montait vers lui s’arrêta.

S’il ne tenait pas à être vu par le locataire qui montait, il n’avait pas non plus le désir d’être reconnu par la personne qui descendait, croyait-il.

Or, entre un locataire entrant et un locataire partant, l’homme qui poursuivait le caporal Vinson n’avait pas le choix des moyens.

Il venait de sortir de l’appartement de Fandor, il possédait un passe-partout… il ouvrit la porte à nouveau et rentra chez le journaliste.

Vinson, qui n’avait pas perdu un geste de l’agent, poussa un soupir de satisfaction.

— Et allez donc, mes petits amis. Je ne sais pas si vous vous connaissez, mais, en tout cas, vous êtes presque confrères, par conséquent, vous ne serez pas empruntés l’un en face de l’autre. Vous allez pouvoir causer à votre aise… Là ! sonne donc !… Attends qu’on t’ouvre… Au fait, tu as aussi ton passe-partout… Mais entre donc, cher ami il y a du monde…

Le caporal Vinson paraissait s’amuser follement.

Le personnage qui montait l’escalier et avait, par son arrivée imprévue, contraint l’agent du Deuxième Bureau à rentrer dans l’appartement de Fandor avait à son tour sonné à la porte du journaliste, puis, n’obtenant aucune réponse, prit le plus naturellement du monde une clé à son trousseau et, à son tour, s’introduisit chez le journaliste… Il refermait la porte au moment où Vinson lui adressait ironiquement un grand salut :

— Je regrette de ne pouvoir vous présenter l’un à l’autre… En revanche, je vous remercie pour le service que vous me rendez, sans vous en douter…

Le chemin était libre, en effet ; le caporal Vinson rapidement chaussa ses godillots, gagna la rue, héla un fiacre :

— J’ai raté le rapide, mais j’aurai l’express. Chauffeur, à la gare de l’Est !…

Tandis que le caporal Vinson se félicitait de la tournure prise par les événements, l’agent, demeuré chez Fandor, se croyait victime d’un cauchemar…

Entré précipitamment pour éviter de rencontrer le locataire qui montait, il avait entendu sonner et n’avait pu s’empêcher de tressaillir.

Qui diable était-ce ? Assurément pas l’inconnu qui s’était si mystérieusement enfui… qui alors ?…

Au second coup de sonnette, l’homme avait réfléchi. Que faire ?

Après tout, le mieux était d’attendre dans le cabinet de travail du journaliste. Il était plus que probable que, n’obtenant aucune réponse, le visiteur se retirerait.

Or, ce n’était point ce qui se passait.

Celui qui arrivait introduisit une clé dans la serrure et entra lui aussi, avec beaucoup d’assurance.

Aucune lampe ne brûlait dans le cabinet de travail de Fandor. À la seule lueur des becs de gaz de la rue, l’agent du Deuxième Bureau distinguait mal les traits du personnage qui entra…

Ce n’était pas le journaliste, mais bien un homme d’une quarantaine d’années, coiffé d’un chapeau mou dont les bords dissimulaient à moitié le visage, engoncé dans un pardessus.

L’homme adressa un petit salut à l’agent d’un air très naturel, puis, fit quelques pas dans la pièce, gagna la fenêtre, regarda au dehors, à la façon de quelqu’un qui n’est pas chez lui et qui attend que le maître de la maison soit de retour.

— Ah ça ! pensa l’agent du Deuxième Bureau, qu’est-ce que cela signifie ? On jurerait que ce bonhomme est en visite !…

Quelques minutes passèrent… Les deux hommes, fatigués de leur première pause, prirent des sièges, s’assirent.

— Ce bonhomme se lassera, pensa l’agent ; il s’en ira et je m’en irai après !…

Mais alors, toujours à la façon de quelqu’un qui se considère comme un peu chez lui, l’individu entré quelques minutes auparavant et trouvant sans doute qu’il avait trop chaud, dépouilla son pardessus, le posa sur une chaise, enleva son chapeau et, tirant une boîte d’allumettes de sa poche, avisant une lampe posée sur la cheminée, se disposa à faire de la lumière.

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