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La main coupee (Отрезанная рука)

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La main coupee (Отрезанная рука)
Название: La main coupee (Отрезанная рука)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La main coupee (Отрезанная рука) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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Mais l’inspecteur Nalorgne intervint :

— Monsieur, fit-il d’une voix harmonieuse et posée, tout en désignant d’un geste bénisseur Ivan Ivanovitch, plus que jamais affalé dans son fauteuil, monsieur n’a pas joué en effet, mais il était assis à côté d’un ponte qui a perpétuellement misé sur le sept, et qui a gagné une grosse somme.

— Ce ponte, interrogea M. de Vaugreland, qui était-ce, le connaissez-vous ?

M meGérar intervint :

— C’était Norbert du Rand.

Malgré son flegme, le directeur ne put s’empêcher de lâcher un formidable juron :

— Ah ! nom de Dieu.

Puis, il devint très pâle et son regard soudain durci se fixa sur l’officier russe, qui paraissait ne prêter aucune attention à ce qui venait de se passer.

M. de Vaugreland, cependant, avait congédié d’un geste M meGérar et les deux croupiers.

Il avait fait signe aux inspecteurs de rester et les avait mis au courant de l’étrange proposition qu’était venu lui faire le commandant du Skobeleff. D’autre part, il avait rappelé le drame épouvantable qui avait coûté la vie à Norbert du Rand et que Pérouzin venait de porter à sa connaissance.

Nalorgne eut un sursaut.

Il joignit les mains et abaissant son regard sur Ivan Ivanovitch, il murmura :

— Il n’y a pas de doute, c’est un crime. Que Dieu pardonne au pécheur.

— M. Ivan Ivanovitch, interpella le directeur, je suis désolé d’être obligé de solliciter votre obéissance… votre obéissance passive… mais…

Le directeur insista sur ces derniers mots.

— Mais ces messieurs que voici, inspecteurs des services des jeux de Monaco, vont être contraints de vous fouiller.

Ivan Ivanovitch se redressa d’un bond : il toisa son interlocuteur avec mépris :

— Vous prétendez me faire fouiller, monsieur déclara-t-il, de quel droit ? à quel titre ?

— Je vous en prie, poursuivit le directeur, n’insistez pas, il est indispensable que vous subissiez cette formalité.

Rien qu’à cette idée, le Russe se révoltait. Instinctivement il porta la main à sa ceinture.

En dépit de sa rapidité, son intention avait été prévenue.

Deux huissiers, deux colosses, demeurés impassibles au fond de la pièce, s’étaient précipités sur lui et l’immobilisaient.

Ivan Ivanovitch essaya de se dégager, mais il avait affaire à plus forts que lui.

Écumant de rage, le Russe hurla :

— Ah ça, monsieur, mais c’est une arrestation ?

— Pas encore, dit M. de Vaugreland, qui ajouta :

— Je n’ai d’ailleurs pas qualité pour prendre une semblable mesure… c’est simplement le commencement d’une enquête à laquelle je dois me livrer, à laquelle, il faut vous prêter. Vous avez de l’argent sur vous ?

Dompté malgré tout par le ton autoritaire du directeur, Ivan Ivanovitch s’humanisait un peu ; il modérait sa colère pour répondre :

— J’ai de l’argent, beaucoup d’argent.

— Et vous n’avez pas joué, ce soir ?

— Je n’ai pas joué.

— Où se trouve cet argent ?

Ivan Ivanovitch, toujours immobilisé, maintenu aux épaules et aux bras par les huissiers, répondit d’une voix sourde :

— Dans les poches intérieures de mon smoking.

Pérouzin, l’ancien notaire, plongea, sans vergogne, ses mains velues dans les poches de l’officier. Il en tira, en effet, plusieurs liasses de billets qu’il déposa sur le bureau directorial, puis, machinalement, en homme d’ordre habitué aux choses exactes, il mouilla son doigt, s’apprêta à compter les billets. M. de Vaugreland l’arrêta :

— Un instant, fit-il…

Puis appelant Nalorgne, il ajoutait :

— Dites-moi, Nalorgne, et vous Pérouzin, quelle somme estimez-vous que M. Norbert du Rand a pu emporter ce soir lorsqu’il a quitté le Casino ?

— Environ six cent mille francs, monsieur, on a dû arroser la banque trois fois dans la soirée.

Ce chiffre était évidemment une révélation pour Ivan Ivanovitch, car au mot de six cent mille francs, il poussa un cri d’horreur :

— Mais c’est la somme que j’ai sur moi.

— C’est un peu ce que je pensais, déclara le directeur. Comptez, messieurs.

— Ah çà ! Ah ça ! hurlait Ivan Ivanovitch, que signifie donc cette enquête, cet interrogatoire, je crois commencer à comprendre. Je comprends. Auriez-vous l’intention, par hasard de m’accuser d’avoir volé Norbert du Rand ? qui sait même, de l’avoir tué ? Ah ! non, ça serait trop ridicule. Ne vous avisez pas de le faire, songez que je suis officier russe et que vous auriez maille à partir avec mon gouvernement.

Sans se laisser intimider, M. de Vaugreland, toujours d’une froideur déconcertante, posait au commandant cette simple question :

— Comment expliquez-vous, monsieur, la présence dans vos poches d’une somme d’environ six cent mille francs, somme coïncidant exactement avec celle que portait sur lui, tout à l’heure, l’infortuné Norbert du Rand, votre compagnon de toute la soirée ?

Ivan Ivanovitch se rendait bien compte de la gravité de la question, des effroyables conséquences qui pouvaient résulter du quiproquo dont il paraissait devoir être la victime.

Il était si troublé que les idées se pressaient en foule devant lui, mais sans qu’il parvînt à coordonner ses pensées.

Après avoir balbutié quelques mots inintelligibles, après avoir comprimé son front entre ses mains, Ivan Ivanovitch releva la tête.

— Messieurs, déclara-t-il en s’efforçant d’être calme, écoutez ; voici la vérité. C’est moi, en effet, qui ai poussé Norbert du Rand à jouer ce soir, à jouer sur le sept. J’ai été d’ailleurs bien inspiré. Il a gagné. Il était convenu que nous devions partager le bénéfice. Norbert a quitté la salle de jeu avec six cent mille francs : il y en avait trois cent mille pour moi. Il me les a donnés avant de partir prendre son train. Ce sont les trois cent mille francs que vous avez trouvés dans la poche gauche de mon vêtement.

— Et les trois cent mille francs de la poche droite ? interrogea M. de Vaugreland.

— Je vous l’ai déjà dit tout à l’heure, c’est la somme qui m’a été prêtée hier soir par l’administration du Casino.

— Pourquoi vous aurait-on prêté cette somme, monsieur ?

Ivan Ivanovitch se tut un instant, puis il articula péniblement :

— Je ne puis vous l’avouer, j’ai donné ma parole de me taire, mais je vous jure que c’est la vérité…

— Qui vous aurait prêté cette somme ? poursuivit le directeur, impassible.

— Je vous l’ai déjà dit, reprit Ivan Ivanovitch, j’ai cherché toute la soirée cette personne et n’ai pas pu la trouver, elle se cache. Je sais trop pourquoi.

D’autres pensées, un autre aveu peut-être semblaient prêts d’éclore sur les lèvres de l’officier russe.

Mais Pérouzin intervint dans la conversation, au moment où peut-être il ne le fallait pas.

Il posa cependant une question raisonnable et opportune :

— Monsieur, demanda-t-il en s’adressant à Ivan Ivanovitch, il est minuit et demie, vous avez quitté la table de jeu numéro sept avec M. Norbert du Rand à onze heures et quart. Vous êtes entré dans le cabinet de M. le Directeur à environ minuit un quart. Pourriez-vous nous donner votre emploi du temps pendant cet intervalle ?

— Mais parfaitement, répondit Ivan Ivanovitch.

On avait lâché l’officier et celui-ci se tenait debout devant le bureau du directeur, cependant qu’autour de lui inspecteurs et huissiers faisaient cercle, prêts à prévenir la moindre velléité de fuite.

— Voyons, commença Ivan Ivanovitch, j’ai reconduit Norbert du Rand jusqu’à l’entrée du Casino. Nous avons effectué notre partage près du vestiaire. Malheureusement, il n’y avait personne pour nous voir à ce moment, puis, je suis entré dans l’Atrium, j’ai écouté la musique pendant une dizaine de minutes environ.

Pérouzin prenait des notes sur un calepin :

— Onze heures vingt-cinq, déclara-t-il, c’est exact en effet je vous ai vu.

— Ensuite, monsieur, interrogea le directeur, qu’avez-vous fait ?

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