Том 38. Полное собрание сочинений.
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Первая страница доклада, приготовленного для конгресса мира на французском языке
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*[ДОКЛАД, ПРИГОТОВЛЕННЫЙ ДЛЯ КОНГРЕССА МИРА
НА ФРАНЦУЗСКОМ ЯЗЫКЕ.]
Chers frères,
Nous sommes réunis ici pour lutter contre 74 quoi, contre la guerre, contre la guerre c. àd. contre une organisation pour laquelle des millions et millions d’hommes donnent plus ou moins volontairement non seulement le produit de leur travail des milliards et des milliards de francs, de roubles, de ienes, mais qui se donnent eux mêmes, leur vies 75 à quelques dizaines d’hommes qui disposent du produit du travail et de la vie de millions et de millions d’hommes.
76Et nous voilà nous une dizaine de particuliers 77 ne possedant 78 aucune qualité exceptionelle, aucune prérogative, aucun pouvoir qui avons l’audace de lutter — et une fois que nous voulons lutter nous espérons de vaincre qui? quoi? cette immense force non pas d’un seul gouvernement 79 mais des tous les gouvernements du monde, gouvernements qui ont à leur disposition des milliards d’argent et millio[ns] de troupes et qui savent parfaitement que leur position exceptionelle n’est basée, comme cela ne peut pas être autrement, que sur 80 leurs 81 armées et que la seule raison d’être des armées c’est la guerre, la guerre que nous voulons détruire, 82 nous une dizaine d’individus 83 n’ayant aucune force à opposer aux immens[es] forces de[s] gouvernements.
Lutter dans ces conditions doit paraître 84 étrange. Et cependant 85 si nous considérons et pesons bien les moyens de lutte qui se trouvent 86 au pouvoir de ceux avec qui nous 87 voulions lutter et de ceux qui sont en notre pouvoir, il paraîtra au contraire étrange non pas que nous voulions lutter mais que celui 88 contre qui nous voulons lutter existe et peut être envisagé comme un objet de lutte.
De son côté des milliards d’argent, des millions de tro[u]pes, de notre côté rien que la vérité, mais la vérité. Et quelque minime 89 ne paraisse notre force en comparaison de celle de notre adversaire, notre victoire est tout aussi assurée comme la victoire de la lumière du soleil sur les ténèbres de la nuit.
Notre victoire est assurée, mais seulement à une condition, celle de dire la vérité entière sans aucuns accomodements, concessions, adoucissements. 90
La vérité que n[ou]s avons à dire est tellement simple, tellement claire, tellement évidente, 91 a été 92 si généralement reconnue 93 qu’il n’y a qu’à l’énoncer 94 dans toute sa 95 vraie signification pour que les hommes de notre temps, surtout les chrétiens, ne puissent plus agir contrairement à cette vérité, depuis des siècles reconnue comme obligatoire pour tous les hommes. Cette vérité, sans parler de la doctrine Evangélique de l’amour pour son prochain, ni même du 7-ème [?] 96 commandement de la Bible, cette vérité 97 inscrite dans le coeur de chaque homme 98 n’est autre que le respect pour la vie de son prochain et que chaque attentat à la vie humaine est un des plus grands crime[s] 99 que puisse commetre un homme, — crime contre la loi de Dieu pour ceux qui croyent en Dieu, crime contre la conscience et la morale la plus primitive, pour ceux qui ne croyent pas en Dieu. Cette vérité est 100 si simple et si obligatoire 101 qu’il suffirait aux hommes de notre monde de se libérer seulement des superstitions produites par les tromperies et les suggestions des gouvernements pour que cette vérité nécessaire pour le bien-être de l’humanité rende impossible la répétition de ces crimes légalisé[s] qui se commettent à présent 102 sous le titre de guerre.
C’est à cause de cela que je crois que toutes les mesures diplomatiques, 103 toutes espèces de congrès et de traités entre les pouvoirs, toutes ces mesures 104 ne peuvent aboutir. En nous occupant des traités diplomati[ques] entre pouvoir[s] sans nous, occuper de détruire la superstition de la nécessité et de la légalité de la guerre, nous ressemblons 105 à des gens qui ayant en leur pouvoir la clef de la porte par laquelle ils peuvent entrer dans l’intérieur de la maison font des efforts qu’ils savent être inutiles pour briser les murs. 106
Nous avons devant nous des gens armés jusqu’aux dents se préparant à tuer 107 et tuant quand cela leur paraît nécessaire leurs semblables, et en discutant les moyens d’agir contre ce mal, nous cherchons midi à quatorze heure[s] nous inventons différents 108 moyens très fins et très spirituel[s] 109 pour réagir contre ce mal et ne voulons pas voir le moyen si simple qui devrait se présenter à nous le premier, celui qui est en notre pouvoir et qui consiste dans la destruction des armes qu’employent ces gens pour s’entredétruire.
Les armes qu’employent ces gens pour se battre n’est pas autre chose que la superstition, les tromperie[s] et les suggestions qui sont employées contre les gens qu’on oblige à faire partie des armées.
Ceux qui s’entregorgent ne sont pas les Nicolas, les Wilhelm[s], les Edouards et autres, mais ce sont les homme[s] du peuple amenés par différentes ancienne[s] traditions et nouvelles suggestions et tromperies à agir contrairement à la loi morale et religieuse qu’ils professent à la loi de l’amour et aux commandem[ents] de la Bible qui défend le meurtre, et devenir soldats.
Et voilà que nous, des gens éclaire[s] et proffessant ou bien la doctrine religieuse chrétienne ou bien la loi morale 110 séculaire qui comme toute loi morale ne peut pas aprouver le meurtre ayant la possibilité d’ôter des mains 111 des combattants les armes, nous ne trouvo[ns] pas autre chose à dire qu’à nous adresser aux gouvernements en leur proposant des mesures qui rendront la guerre moins cruelle ou moins fréquente en leur proposant de diminuer leurs armées c. à d. de diminuer ce pour quoi ils existent c. à d. en leur proposant le suicide. Il devrait cependant être parfaitement clair que le 112 gouvernement ne consentira jamais non seulement à anéantir mais à diminuer leurs armées.
