VINGT ANS APRES

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VINGT ANS APRES
Название: VINGT ANS APRES
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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VINGT ANS APRES - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

20 ans apr?s leurs aventures d’Artagnan et les trois mousquetaires sont ? nouveau entrain?s dans l’aventure. Les temps ont chang?: le Cardinal s’appelle Mazarin et n’est gu?re aim?, Porthos est install? et cherche un titre de baron, Aramis est devenu abb? mais aime toujours ? ferrailler et Athos s’occupe de son "filleul", le Vicomte de Bragelonne.Seul d’Artagnan est rest? lieutenant des Mousquetaires du Roi... Leurs aventures se d?roulent au milieu de la Fronde, p?riode qui voit vaciller le pouvoir royal sous la r?gence d’Anne d’Autriche et de Mazarin. Les mousquetaires iront m?me jusqu’en Angeleterre pour essayer de sauver Charles Ier.... Si les personnages ont toujours les qualit?s de coeur et d’esprit qui ont fait le succ?s des Trois Mousquetaires, ils ont acquis une plus grande ?paisseur et leurs doutes sont l? pour en t?moigner... On retrouve donc nos h?ros mais avec une dimension suppl?mentaire, chaque mousquetaire ?tant un symbole ou une tendance et ma fois comme cela ne nuit pas ? la qualit? des batailles... pourquoi se priver?

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Enfin six heures sonnèrent; quoiqu’on ne dût se mettre à table qu’à sept heures, le dîner se trouvait prêt et servi. Sur un buffet était le pâté colossal aux armes du duc et paraissant cuit à point, autant qu’on en pouvait juger par la couleur dorée qui enluminait sa croûte.

Le reste du dîner était à l’avenant.

Tout le monde était impatient, les gardes d’aller boire, La Ramée de se mettre à table, et M. de Beaufort de se sauver.

Grimaud seul était impassible. On eût dit qu’Athos avait fait son éducation dans la prévision de cette grande circonstance.

Il y avait des moments où, en le regardant, le duc de Beaufort se demandait s’il ne faisait point un rêve, et si cette figure de marbre était bien réellement à son service et s’animerait au moment venu.

La Ramée renvoya les gardes en leur recommandant de boire à la santé du prince; puis, lorsqu’ils furent partis, il ferma les portes, mit les clefs dans sa poche, et montra la table au prince d’un air qui voulait dire:

– Quand Monseigneur voudra.

Le prince regarda Grimaud, Grimaud regarda la pendule: il était six heures un quart à peine, l’évasion était fixée à sept heures, il y avait donc trois quarts d’heure à attendre.

Le prince, pour gagner un quart d’heure, prétexta une lecture qui l’intéressait et demanda à finir son chapitre. La Ramée s’approcha, regarda par-dessus son épaule quel était ce livre qui avait sur le prince cette influence de l’empêcher de se mettre à table quand le dîner était servi.

C’étaient les Commentaires de César, que lui-même, contre les ordonnances de M. de Chavigny, lui avait procurés trois jours auparavant.

La Ramée se promit bien de ne plus se mettre en contravention avec les règlements du donjon.

En attendant, il déboucha les bouteilles et alla flairer le pâté.

À six heures et demie, le duc se leva en disant avec gravité:

– Décidément, César était le plus grand homme de l’antiquité.

– Vous trouvez, Monseigneur, dit La Ramée.

– Oui.

– Eh bien! moi, reprit La Ramée, j’aime mieux Annibal.

– Et pourquoi cela, maître La Ramée? demanda le duc.

– Parce qu’il n’a pas laissé de Commentaires, dit La Ramée avec son gros sourire.

Le duc comprit l’allusion et se mit à table en faisant signe à La Ramée de se placer en face de lui.

L’exempt ne se le fit pas répéter deux fois.

Il n’y a pas de figure aussi expressive que celle d’un véritable gourmand qui se trouve en face d’une bonne table; aussi, en recevant son assiette de potage des mains de Grimaud, la figure de La Ramée présentait-elle le sentiment de la parfaite béatitude.

Le duc le regarda avec un sourire.

– Ventre-saint-gris! La Ramée, s’écria-t-il, savez-vous que si on me disait qu’il y a en ce moment en France un homme plus heureux que vous, je ne le croirais pas!

– Et vous auriez, ma foi, raison, Monseigneur, dit La Ramée. Quant à moi, j’avoue que lorsque j’ai faim, je ne connais pas de vue plus agréable qu’une table bien servie, et si vous ajoutez, continua La Ramée, que celui qui fait les honneurs de cette table est le petit-fils de Henri le Grand, alors vous comprendrez, Monseigneur, que l’honneur qu’on reçoit double le plaisir qu’on goûte.

Le prince s’inclina à son tour, et un imperceptible sourire parut sur le visage de Grimaud, qui se tenait derrière La Ramée.

– Mon cher La Ramée, dit le duc, il n’y a en vérité que vous pour tourner un compliment.

– Non, Monseigneur, dit La Ramée dans l’effusion de son âme; non, en vérité, je dis ce que je pense, il n’y a pas de compliment dans ce que je vous dis là.

– Alors, vous m’êtes attaché? demanda le prince.

– C’est-à-dire, reprit La Ramée, que je ne me consolerais pas si Votre Altesse sortait de Vincennes.

– Une drôle de manière de témoigner votre affliction. (Le prince voulait dire affection.)

– Mais, Monseigneur, dit La Ramée, que feriez-vous dehors? Quelque folie qui vous brouillerait avec la cour et vous ferait mettre à la Bastille au lieu d’être à Vincennes. M. de Chavigny n’est pas aimable, j’en conviens, continua La Ramée en savourant un verre de madère, mais M. du Tremblay, c’est bien pis.

– Vraiment! dit le duc, qui s’amusait du tour que prenait la conversation et qui de temps en temps regardait la pendule, dont l’aiguille marchait avec une lenteur désespérante.

– Que voulez-vous attendre du frère d’un capucin nourri à l’école du cardinal de Richelieu! Ah! Monseigneur, croyez-moi, c’est un grand bonheur que la reine, qui vous a toujours voulu du bien, à ce que j’ai entendu dire du moins, ait eu l’idée de vous envoyer ici, où il y a promenade, jeu de paume, bonne table, bon air.

– En vérité, dit le duc, à vous entendre, La Ramée, je suis donc bien ingrat d’avoir eu un instant l’idée de sortir d’ici?

– Oh! Monseigneur, c’est le comble de l’ingratitude, reprit La Ramée; mais Votre Altesse n’y a jamais songé sérieusement.

– Si fait, reprit le duc, et, je dois vous l’avouer, c’est peut-être une folie, je ne dis pas non, mais de temps en temps j’y songe encore.

– Toujours par un de vos quarante moyens, Monseigneur?

– Eh! mais, oui, reprit le duc.

– Monseigneur, dit La Ramée, puisque nous sommes aux épanchements, dites-moi un de ces quarante moyens inventés par Votre Altesse.

– Volontiers, dit le duc. Grimaud, donnez-moi le pâté.

– J’écoute, dit La Ramée en se renversant sur son fauteuil, en soulevant son verre et en clignant de l’œil, pour regarder le soleil à travers le rubis liquide qu’il contenait.

Le duc jeta un regard sur la pendule. Dix minutes encore et elle allait sonner sept heures.

Grimaud apporta le pâté devant le prince, qui prit son couteau à lame d’argent pour enlever le couvercle; mais La Ramée, qui craignait qu’il n’arrivât malheur à cette belle pièce, passa au duc son couteau, qui avait une lame de fer.

– Merci, La Ramée, dit le duc en prenant le couteau.

– Eh bien Monseigneur, dit l’exempt, ce fameux moyen?

– Faut-il que je vous dise, reprit le duc, celui sur lequel je comptais le plus, celui que j’avais résolu d’employer le premier?

– Oui, celui-là, dit La Ramée.

– Eh bien! dit le duc, en creusant le pâté d’une main et en décrivant de l’autre un cercle avec son couteau, j’espérais d’abord avoir pour gardien un brave garçon comme vous, monsieur La Ramée.

– Bien! dit La Ramée; vous l’avez, Monseigneur. Après?

– Et je m’en félicite.

La Ramée salua.

– Je me disais, continua le prince, si une fois j’ai près de moi un bon garçon comme La Ramée, je tâcherai de lui faire recommander par quelque ami à moi, avec lequel il ignorera mes relations, un homme qui me soit dévoué, et avec lequel je puisse m’entendre pour préparer ma fuite.

– Allons! allons! dit La Ramée, pas mal imaginé.

– N’est-ce pas? reprit le prince; par exemple, le serviteur de quelque brave gentilhomme, ennemi lui-même du Mazarin, comme doit l’être tout gentilhomme.

– Chut! Monseigneur, dit La Ramée, ne parlons pas politique.

– Quand j’aurai cet homme près de moi, continua le duc, pour peu que cet homme soit adroit et ait su inspirer de la confiance à mon gardien, celui-ci se reposera sur lui, et alors j’aurai des nouvelles du dehors.

– Ah! oui, dit La Ramée, mais comment cela, des nouvelles du dehors?

– Oh! rien de plus facile, dit le duc de Beaufort, en jouant à la paume, par exemple.

– En jouant à la paume? demanda La Ramée, commençant à prêter la plus grande attention au récit du duc.

– Oui, tenez, j’envoie une balle dans le fossé, un homme est là qui la ramasse. La balle renferme une lettre; au lieu de renvoyer cette balle que je lui ai demandée du haut des remparts, il m’en envoie une autre. Cette autre balle contient une lettre. Ainsi, nous avons échangé nos idées, et personne n’y a rien vu.

– Diable! diable! dit La Ramée en se grattant l’oreille, vous faites bien de me dire cela, Monseigneur, je surveillerai les ramasseurs des balles.

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