-->

Le Proces

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Le Proces, Kafka Franz-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Le Proces
Название: Le Proces
Автор: Kafka Franz
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 326
Читать онлайн

Le Proces читать книгу онлайн

Le Proces - читать бесплатно онлайн , автор Kafka Franz

Joseph K., employ? de banque mod?le et sans probl?me, est arr?t? un matin par des inconnus v?tus d'un uniforme de voyage. K. reste pourtant libre de continuer ? vivre comme si rien ne s'?tait produit, mais il est sans arr?t surveill? et ?pi? par trois de ses coll?gues de travail. Pensant, au d?but, que tout cela n'?tait qu'une vile plaisanterie, K. ne tient pas compte de ce qui se passe. Intrigu? par l'absurdit? de la situation, il interroge les policiers sur son arrestation et n'obtient aucune r?ponse: c'est alors qu'un sentiment de culpabilit? s'empare de lui. Pour montrer que tout le monde se trompe ? son sujet, il accepte de venir ? toutes les convocations et de compara?tre devant le tribunal. Angoiss?, il cherche par tous les moyens ? s'innocenter et commence alors ? n?gliger son travail. Sur le conseil de son oncle, il engage un avocat qu'il va renvoyer par la suite ? cause de son inefficacit?, ce qui le contraint ? assurer lui-m?me sa propre d?fense devant la Cour de Justice…

Un roman d'une modernit? absolue, la grande Oeuvre kafka?enne: les situations sont impossibles, les personnages irr?els, l'histoire peu plausible, et pourtant nous savons tous, lorsque nous lisons ce texte, que Kafka nous parle profond?ment, v?ridiquement, de nous, de la soci?t?, de ce dr?le d'animal social qu'est l'homme.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 ... 50 51 52 53 54 55 56 57 58 ... 66 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

«J’y vais», dit K.

Il enfonça un petit dictionnaire dans sa poche, mit sous son bras un album des curiosités de la ville qu’il avait déjà préparé à l’intention de l’étranger et se dirigea vers le bureau du directeur en passant par celui de l’adjoint. Il se félicitait d’être venu si tôt et de pouvoir se trouver sur-le-champ à la disposition de la banque, car on ne devait pas s’attendre sérieusement à le rencontrer là ce matin.

Naturellement, le bureau du directeur adjoint était encore aussi désert qu’en pleine nuit; le domestique avait dû venir chercher son chef et ne pas trouver âme qui vive.

Lorsque K. entra au salon, les deux messieurs quittèrent les fauteuils profonds dans lesquels ils étaient assis; le directeur sourit aimablement, visiblement charmé de l’arrivée de K., et opéra immédiatement les présentations: l’Italien serra énergiquement la main de K. et parla en riant de quelqu’un qui se levait au chant du coq. K. ne comprit pas bien à qui se rapportait cette allusion; l’Italien avait employé un mot étrange dont il ne saisit le sens qu’au bout d’un instant. Il répondit par quelques phrases de politesse; l’étranger les prit encore en riant, il caressait nerveusement sa grosse moustache gris-bleu. Cette moustache devait être parfumée, on était presque tenté de la toucher et de la sentir. Quand ils furent tous assis et qu’on eut abordé les préliminaires, K. s’aperçut avec un grand malaise qu’il ne comprenait l’Italien que par moments. Quand ce monsieur parlait lentement, il saisissait à peu près tout; mais ce n’était qu’une exception; la plupart du temps, les discours coulaient de sa bouche comme d’une source; il agitait la tête en même temps comme s’il en eût été ravi. Quand il parlait à cette vitesse il s’embrouillait régulièrement dans un dialecte qui n’avait plus rien d’italien pour K. mais que le directeur comprenait et parlait même couramment, ce que K. aurait dû prévoir, car le client était du sud de l’Italie où le directeur avait passé quelques années. K. s’aperçut qu’il lui serait très difficile de s’entendre avec l’étranger dont le français n’était pas plus intelligible que l’italien; et puis sa barbe empêchait de voir le mouvement des lèvres qui aurait peut-être aidé l’auditeur. K. commença donc à prévoir une foule de désagréments, mais renonça provisoirement à essayer de comprendre en présence du directeur qui le faisait si facilement, l’effort était bien inutile, et il se contenta de regarder d’un air chagrin l’aisance que l’Italien gardait tout en restant plongé au fond de son fauteuil; il tiraillait fréquemment son petit veston collant et une fois, en levant les bras et en faisant tourner les mains, il essaya de représenter quelque chose [18] que K. n’arriva pas à comprendre bien qu’il se penchât en avant pour observer plus attentivement. Finalement, la fatigue reprit K.; il ne suivit plus que passivement, en observant machinalement les yeux, les alternances du discours, et, à son grand effroi, il se surprit à temps sur le point de se lever, de tourner le dos et de partir tant il était distrait et las. Mais l’Italien, ayant enfin regardé sa montre, se leva rapidement et, après avoir pris congé du directeur, s’approcha de K. si près que celui-ci dut reculer son fauteuil pour conserver la liberté de ses mouvements. Le directeur, lisant certainement dans ses yeux la détresse où il se trouvait en face de cet Italien, se mêla alors à la conversation, et si finement qu’il eut l’air de ne donner que de petits conseils alors qu’en réalité il expliquait brièvement à K. tout ce que disait le client qui ne cessait de lui couper la parole.

K. apprit ainsi que l’Italien avait encore quelques affaires à régler et que, faute de temps pour tout, il abandonnait l’intention de visiter toutes les curiosités; il préférait se limiter – si K. était du même avis: le dernier mot lui revenait – à explorer la cathédrale, mais à fond. Il se disait extrêmement heureux d’avoir à faire cette visite en compagnie d’un homme aussi habile qu’érudit – c’était pour K., qui ne s’occupait malheureusement que de ne pas l’écouter pour pouvoir saisir au vol les paroles du directeur – et le priait de bien vouloir se trouver à la cathédrale deux heures plus tard, c’est-à-dire à dix environ, si ce moment lui convenait. Il espérait pouvoir venir sûrement à ce moment-là.

K. répondit dans le sens demandé, l’Italien serra la main du directeur, puis celle de K., puis encore celle du directeur, et partit escorté des deux hommes; il n’était plus tourné vers eux qu’à moitié, mais il continuait à parler; à la porte, K. resta encore un instant avec le directeur qui avait l’air plus souffrant ce jour-là et qui crut devoir s’excuser auprès de lui; il dit à K. en le gardant tout près qu’il avait eu d’abord l’intention d’accompagner lui-même l’Italien, mais – il ne donna pas de raison plus précise – qu’il avait mieux aimé ensuite lui envoyer K.

Si K. ne comprenait pas très bien dès le début, qu’il n’en fût pas déconcerté, il ne tarderait pas à le faire, et s’il ne pouvait pas tout saisir ce ne serait pas un grand malheur, car l’Italien n’attachait pas une telle importance à être compris. K. parlait d’ailleurs un italien excellent et se tirerait merveilleusement d’affaire. Ce fut là-dessus que K. partit. Il passa le temps qui lui restait encore à chercher dans le dictionnaire et à copier sur un carnet les mots rares dont il avait besoin pour l’explication de la cathédrale. C’était un travail horriblement ennuyeux; des domestiques apportaient le courrier, des employés venaient pour poser des questions, et, voyant K. plongé dans son labeur, restaient sur le seuil de la porte mais ne repartaient pas qu’on ne les eût entendus; quant au directeur adjoint, ne voulant pas perdre l’occasion de déranger K., il arrivait à chaque instant, lui prenait le dictionnaire de la main et le feuilletait visiblement sans aucun motif; des clients apparaissaient dans la pénombre de l’antichambre toutes les fois que la porte s’ouvrait et s’inclinaient en hésitant, car ils voulaient se faire apercevoir, mais ils n’étaient pas sûrs qu’on les vît. Ce petit univers dont K. était le centre évoluait autour de lui pendant qu’il rassemblait les mots dont il allait avoir besoin, les cherchait dans le dictionnaire, s’exerçait à les prononcer puis essayait finalement de les apprendre par cœur. Mais sa mémoire, si bonne autrefois, semblait l’avoir abandonné; il lui en venait par moments une telle fureur contre cet italien qui lui donnait pareil labeur qu’il enterrait son dictionnaire sous les papiers avec la ferme résolution de cesser de se préparer; mais il ne tardait pas à reconnaître qu’il ne pourrait tout de même pas rester en face des œuvres d’art de la cathédrale à faire les cent pas sans rien dire en compagnie de l’étranger et il ressortait le dictionnaire avec encore plus de fureur.

Juste au moment où il allait partir – il était neuf heures et demie – le téléphone l’appela; c’était Leni qui venait lui dire bonjour et lui demander de ses nouvelles; K. la remercia hâtivement et lui dit qu’il ne pouvait pas lui parler davantage parce qu’il était obligé de se rendre à la cathédrale.

«À la cathédrale! s’écria Leni.

– Mais oui, dit K., à la cathédrale.

– Pourquoi donc à la cathédrale?» dit Leni.

K. chercha à le lui expliquer rapidement, mais à peine avait-il commencé que Leni déclara brusquement:

«On te harcèle!»

Cette compassion qu’il ne demandait pas et qu’il n’avait pas attendue ne plut pas à K., il prit donc congé en deux mots; mais, en raccrochant le récepteur, il dit, moitié pour lui, moitié pour la jeune fille qui ne l’entendait plus:

1 ... 50 51 52 53 54 55 56 57 58 ... 66 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название