Le Roman De La Momie

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Le Roman De La Momie
Название: Le Roman De La Momie
Автор: Gautier Th?ophile
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Roman De La Momie - читать бесплатно онлайн , автор Gautier Th?ophile

A la fin du XIX?me si?cle, deux ?gyptologues d?couvrent la momie miraculeusement conserv?e d'une jeune femme. Tandis que Lord Evandale tombe amoureux de la belle morte, Rumphius, plus ambitieux, va s'?vertuer ? d?chiffrer le papyrus qui raconte la vie de la myst?rieuse ?gyptienne. Evocation troublante de l'?gypte ancienne, amour et antiquit? sont au rendez-vous.

Commentaire d'une lectrice: Une tr?s belle histoire d'amour se d?roulant dans la fascinante Egypte ancienne.

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Thamar, qui pendant la scène précédente s’était tenue blottie dans un coin de la chambre comme une chauve-souris accrochée à un angle par les ongles de ses membranes, marmottant des paroles entrecoupées et contractant les rides de son front bas, déplia ses membres anguleux, se dressa sur ses pieds, et, se penchant vers le lit, écouta la respiration des deux dormeuses. Lorsqu’à la régularité de leur souffle elle fut convaincue que leur sommeil était profond, elle se dirigea du côté de la porte, suspendant ses pas avec des précautions infinies.

Arrivée dehors, elle s’élança d’un pas rapide dans la direction du Nil, secouant les chiens qui se suspendaient par les dents aux bords de sa tunique, ou les traînant quelques pas dans la poussière jusqu’à ce qu’ils lâchassent prise; d’autres fois elle les regardait avec des yeux si flamboyants qu’ils reculaient en poussant des abois plaintifs et la laissaient passer.

Elle eut bientôt franchi les espaces dangereux et déserts qu’habitent la nuit les membres de l’association des voleurs, et pénétra dans les quartiers opulents de Thèbes; trois ou quatre rues, bordées de hauts édifices dont les ombres se projetaient par grands angles, la conduisirent à l’enceinte du palais qui était le but de sa course.

Il s’agissait d’y entrer, et la chose n’était pas facile à cette heure de nuit pour une vieille servante israélite, les pieds blancs de poussière et vêtue de haillons douteux.

Elle se présenta au pylône principal, devant lequel veillent accroupis cinquante criosphinx rangés sur deux lignes, comme des monstres prêts à broyer entre leurs mâchoires de granit les imprudents qui voudraient forcer le passage.

Les sentinelles l’arrêtèrent et la frappèrent rudement du bois de leurs javelines, puis ils lui demandèrent ce qu’elle voulait.

«Je veux voir Pharaon, répondit la vieille en se frottant le dos.

– Très bien… c’est cela… déranger, pour cette sorcière, Pharaon, favori de Phré, préféré d’Ammon-Ra, conculcateur des peuples!» firent les soldats en se tenant les côtes de rire.

Thamar répéta opiniâtrement: «Je veux voir Pharaon tout de suite.

– Le moment est bien choisi! Pharaon a tué tantôt à coups de sceptre trois messagers; il se tient sur sa terrasse, immobile et sinistre comme Typhon, dieu du mal», dit un soldat daignant descendre à quelque explication.

La servante de Ra’hel essaya de forcer la consigne; les javelines lui tombèrent en cadence sur la tête comme des marteaux de l’enclume.

Elle se mit à pousser des cris d’orfraie plumée vive.

Au tumulte, un oëris accourut; les soldats cessèrent de battre Thamar.

«Que prétend cette femme, dit l’oëris, et pourquoi la frappez-vous de la sorte?

– Je veux voir Pharaon! s’écria Thamar se traînant aux genoux de l’officier.

– Impossible, répondit l’oëris, quand même, au lieu d’être une misérable, tu serais un des plus hauts personnages du royaume.

– Je sais où est Tahoser», lui chuchota la vieille, accentuant chaque syllabe.

L’oëris, à ces mots, prit Thamar par la main, lui fit franchir le premier pylône, et la conduisit, à travers l’allée de colonnes et la salle hypostyle, dans la seconde cour, où s’élève le sanctuaire de granit, précédé de deux colonnes à chapiteaux de lotus; là, appelant Timopht, il lui remit Thamar.

Timopht conduisit la servante sur la terrasse où se tenait Pharaon, morne et silencieux.

«Ne lui parle que hors de portée de son sceptre», recommanda Timopht à l’Israélite.

Dès qu’elle aperçut le roi dans l’ombre, Thamar se laissa tomber la face contre les dalles à côté des corps qu’on n’avait point relevés, et bientôt, se redressant, elle dit d’une voix assurée:

«O Pharaon! ne me tue pas, j’apporte une bonne nouvelle.

– Parle sans crainte, répondit le roi, dont la fureur était calmée.

– Cette Tahoser, que tes messagers ont cherchée aux quatre points du vent, je connais sa retraite.» Au nom de Tahoser, Pharaon se leva tout d’une pièce et fit quelques pas vers Thamar toujours agenouillée.

«Si tu dis vrai, tu peux prendre dans mes chambres de granit tout ce que tu seras capable de soulever d’or et de choses précieuses.

– Je te la livrerai, sois tranquille», dit la vieille avec un rire strident.

Quel motif avait poussé Thamar à dénoncer au Pharaon la retraite où se cachait la fille du prêtre? Elle voulait empêcher une union qui lui déplaisait; elle avait pour la race d’Égypte une haine aveugle, farouche, irraisonnée, presque bestiale, et l’idée de briser le cœur de Tahoser lui souriait, une fois aux mains de Pharaon, la rivale de Ra’hel ne pouvait plus s’échapper; les murs de granit du palais sauraient garder leur proie.

«Où est-elle? dit Pharaon; désigne l’endroit, je veux la voir sur-le-champ.

– Majesté, moi seule peux te guider; je connais les détours de ces quartiers immondes où le plus humble de tes serviteurs dédaignerait de mettre le pied. Tahoser est là, dans une cabane de terre mêlée de paille, que rien ne distingue des huttes qui l’avoisinent, parmi les tas de briques que les Hébreux moulent pour toi, hors des habitations régulières de la ville.

– Bien, je me fie à toi; Timopht, fais atteler un char.» Timopht disparut.

Bientôt l’on entendit rouler les roues sur les dalles de la cour et piétiner les chevaux que les écuyers attachaient au joug.

Pharaon descendit, suivi de Thamar.

Il s’élança sur le char, prit les rênes, et, comme Thamar hésitait: «Allons, monte», dit-il; il clappa de la langue, et les chevaux partirent. Les échos, réveillés, répétèrent le bruit des roues, qui retentirent comme un tonnerre sourd, au milieu du silence nocturne, par les salles vastes et profondes.

Cette vieille hideuse, s’accrochant de ses doigts osseux au rebord du char, à côté de ce Pharaon de stature colossale et semblable à un dieu, formait un étrange spectacle qui, heureusement, n’avait pour témoin que les étoiles scintillant dans le bleu noir du ciel; placée ainsi, elle ressemblait à un de ces mauvais génies à configuration monstrueuse qui accompagnent les âmes coupables aux enfers. Les passions rapprochent ceux qui ne devraient jamais se rencontrer.

«Est-ce par ici? dit Pharaon à la servante, au bout d’une rue qui se bifurquait.

– Oui», répondit Thamar, en étendant sa main sèche dans la bonne direction.

Les chevaux, excités par le fouet, se précipitaient en avant, et le char sautait sur les pierres avec un bruit d’airain.

Pendant ce temps, Tahoser dormait près de Ra’hel: un rêve bizarre hantait son sommeil.

Il lui semblait être dans un temple d’une grandeur immense; d’énormes colonnes d’une hauteur prodigieuse soutenaient un plafond bleu constellé d’étoiles comme le ciel; d’innombrables lignes d’hiéroglyphes montaient et descendaient le long des murailles, entre les panneaux de fresques symboliques bariolés de couleurs lumineuses. Tous les dieux de l’Égypte s’étaient donné rendez-vous dans ce sanctuaire universel, non pas en effigies d’airain, de basalte ou de porphyre, mais sous les formes vivantes. Au premier rang étaient assis les dieux super-célestes, Knef, Bouto, Phta, PanMendès, Hâthor, Phré, Isis; ensuite venaient douze dieux célestes, six dieux mâles: Rempha, Pi-Zéous, Ertosi, Pi-Hermès, Imuthès; et six dieux femelles: la Lune, l’Ether, le Feu, l’Air, l’Eau, la Terre. Derrière eux fourmillaient, foule indistincte et vague, les trois cent soixante-cinq Décans ou démons familiers de chaque jour. Ensuite apparaissaient les divinités terrestres: le second Osiris Haroéri, Typhon, la deuxième Isis, Nephtys, Anubis à la tête de chien, Thoth, Busiris, Bubastis, le grand Sérapis. Au-delà, dans l’ombre, s’ébauchaient les idoles à formes animales: bœufs, crocodiles, ibis, hippopotames. Au milieu du temple, dans son cartonnage ouvert, gisait le grand prêtre, Pétamounoph, qui, la face démaillotée, regardait d’un air ironique cette assemblée étrange et monstrueuse. Il était mort, mais il vivait et parlait, comme cela arrive souvent en rêve, et il disait à sa fille:

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