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Bug-Jargal

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Bug-Jargal
Название: Bug-Jargal
Автор: Hugo Victor
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 242
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Bug-Jargal читать книгу онлайн

Bug-Jargal - читать бесплатно онлайн , автор Hugo Victor

En 1818, l 'auteur de ce livre avait seize ans et il paria qu'il ?crirait un volume en quinze jours. Il fit Bug-Jargal. C'est un roman d'aventures d?crivant les p?rip?ties de L?opold d'Auvernay, jeune officier de l'arm?e fran?aise, qui part pour Saint-Domingue, colonie fran?aise ? l'?poque, pour retrouver sa promise, fille d'un colon fran?ais, et l'?pouser. Cependant la veille de son mariage les esclaves, men?s par le myst?rieux Bug-Jargal, se r?voltent contre la domination des colons, et sa future ?pouse se fait enlever par un esclave, de qui L?opold pensait ?tre l'ami. Commence ensuite pour L?opold une course-poursuite ? travers l'?le pour retrouver sa bien-aim?e et pour assouvir sa vengeance…

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XXXI

Une autre scène, dont l'obi voilé était encore le principal acteur, succéda à celle-ci; le médecin avait remplacé le prêtre, le sorcier remplaça le médecin.

– Hombres, escuchate! [32] s'écria l'obi, sautant avec une incroyable agilité sur l'autel improvisé, où il tomba assis les jambes repliées dans son jupon bariolé, escuchate, hombres! Que ceux qui voudront lire au livre du destin le mot de leur vie s'approchent, je le leur dirai; hé estudiado la ciencia de las gitanos [33] .

Une foule de noirs et de mulâtres s'avancèrent précipitamment.

– L'un après l'autre! dit l'obi, dont la voix sourde et intérieure reprenait quelquefois cet accent criard qui me frappait comme un souvenir; si vous venez tous ensemble, vous entrerez tous ensemble au tombeau.

Ils s'arrêtèrent. En ce moment, un homme de couleur, vêtu d'une veste et d'un pantalon blanc, coiffé d'un madras, à la manière des riches colons, arriva près de Biassou. La consternation était peinte sur sa figure.

– Eh bien! dit le généralissime à voix basse, qu'est-ce? qu'avez-vous, Rigaud?

C'était ce chef mulâtre du rassemblement des Cayes, depuis connu sous le nom de général Rigaud , homme rusé sous des dehors candides, cruel sous un air de douceur. Je l'examinai avec attention.

– Général, répondit Rigaud (et il parlait très bas, mais j'étais placé près de Biassou, et j'entendais), il y a là, aux limites du camp, un émissaire de Jean-François. Boukmann vient d'être tué dans un engagement avec M. de Touzard; et les blancs ont dû exposer sa tête comme un trophée dans leur ville.

– N'est-ce que cela? dit Biassou; et ses yeux brillaient de la secrète joie de voir diminuer le nombre des chefs, et, par conséquent, croître son importance.

– L'émissaire de Jean-François a en outre un message à vous remettre.

– C'est bon, reprit Biassou. Quittez cette mine de déterré, mon cher Rigaud.

– Mais, objecta Rigaud, ne craignez-vous pas, général, l'effet de la mort de Boukmann sur votre armée?

– Vous n'êtes pas si simple que vous le paraissez, Rigaud, répliqua le chef; vous allez juger Biassou. Faites retarder seulement d'un quart d'heure l'admission du messager.

Alors il s'approcha de l'obi, qui, durant ce dialogue, entendu de moi seul, avait commencé son office de devin, interrogeant les nègres émerveillés, examinant les signes de leurs fronts et de leurs mains, et leur distribuant plus ou moins de bonheur à venir, suivant le son, la couleur et la grosseur de la pièce de monnaie jetée par chaque nègre à ses pieds dans une patène d'argent doré. Biassou lui dit quelques mots à l'oreille. Le sorcier, sans interrompre, continua ses opérations métoposcopiques.

«- Celui, disait-il, qui porte au milieu du front, sur la ride du soleil, une petite figure narrée ou un triangle, fera une grande fortune sans peine et sans travaux.

«La figure de trois S rapprochés, en quelque endroit du front qu'ils se trouvent, est un signe bien funeste: celui qui porte te signe se noiera infailliblement, s'il n'évite l'eau avec le plus grand soin.

«Quatre lignes partant du nez, et se recourbant deux à deux sur le front au-dessus des yeux, annoncent qu'on sera un jour prisonnier de guerre, et qu'on gémira captif aux mains de l'étranger.»

Ici l'obi fit une pause.

– Compagnons, ajouta-t-il gravement, j'avais observé ce signe sur le front de Bug-Jargal, chef des braves du Morne-Rouge.

Ces paroles, qui me confirmaient encore la prise de Bug-Jargal, furent suivies des lamentations d'une horde qui ne se composait que de noirs, et dont les chefs portaient des caleçons écarlates; c'était la bande du Morne-Rouge.

Cependant l'obi recommençait: «- Si vous avez, dans la partie droite du front, sur la ligne de la lune, quelque figure qui ressemble à une fourche, craignez de demeurer oisif ou de trop rechercher la débauche.

«Un petit signe bien important, la figure arabe du chiffre 3, sur la ligne du soleil, vous présage des loups de bâton…»

Un vieux nègre espagnol-domingois interrompit le sorcier. Il se traînait vers lui en implorant un pansement. Il avait été blessé au front, et l'un de ses yeux, arraché de son orbite, pendait tout sanglant. L'obi l'avait oublié dans sa revue médicale. Au moment où il l'aperçut il s'écria:

– Des figures rondes dans la partie droite du front, sur la ligne de la lune, annoncent des maladies aux yeux. – Hombre , dit-il au misérable blessé, ce signe est bien apparent sur ton front; voyons ta main.

– Alas! exelentisimo señor , repartit l'autre, mir usted mi ojo! [34]

– Fatras [35] , répliqua l'obi avec humeur, j'ai bien besoin de voir son œil! – Ta main, te dis-je!

Le malheureux livra sa main, en murmurant toujours: mi ojo!

– Bon! dit le sorcier. – Si l'on trouve sur la ligne de vie un point entouré d'un petit cercle, on sera borgne, parce que cette figure annonce la perte d'un œil. C'est cela, voici le point et le petit cercle, tu seras borgne.

– Ya le soy [36] , répondit le fatras en gémissant pitoyablement.

Mais l'obi, qui n'était plus chirurgien, l'avait repoussé rudement, et poursuivait sans se soucier de la plainte du pauvre borgne:

«Escuchate, hombres! – Si les sept lignes du front sont petites, tortueuses, faiblement marquées, elles annoncent un homme dont la vie sera courte.

«Celui qui aura entre les deux sourcils sur la ligne de la lune la figure de deux flèches croisées mourra dans une bataille.

«Si la ligne de vie qui traverse la main présente une croix à son extrémité près de la jointure, elle présage qu'on paraîtra sur l'échafaud…»

– Et ici, reprit l'obi, je dois vous le dire, hermanos , l'un des plus braves appuis de l'indépendance, Boukmann, porte ces trois signes funestes.

À ces mots tous les nègres tendirent la tête, retinrent leur haleine; leurs yeux immobiles, attachés sur le jongleur, exprimaient cette sorte d'attention qui ressemble à la stupeur.

– Seulement, ajouta l'obi, je ne puis accorder ce double signe qui menace à la fois Boukmann d'une bataille et d'un échafaud. Pourtant mon art est infaillible.

Il s'arrêta, et échangea un regard avec Biassou. Biassou dit quelques mots à l'oreille d'un de ses aides de camp, qui sortit sur-le-champ de la grotte.

«- Une bouche béante et fanée, reprit l'obi, se retournant vers son auditoire avec son accent malicieux et goguenard, une attitude insipide, les bras pendants, et la main gauche tournée en dehors sans qu'on en devine le motif annoncent la stupidité naturelle, la nullité, le vide, une curiosité hébétée.»

Biassou ricanait. – En cet instant l'aide de camp revint; il ramenait un nègre couvert de fange et de poussière, dont les pieds, déchirés par les ronces et les cailloux, prouvaient qu'il avait fait une longue course. C'était le messager annoncé par Rigaud. Il tenait d'une main un paquet cacheté, de l'autre un parchemin déployé qui portait un sceau dont l'empreinte figurait un cœur enflammé. Au milieu était un chiffre formé des lettres caractéristiques M et N , entrelacées pour désigner sans doute la réunion des mulâtres libres et des nègres esclaves. À côté de ce chiffre je lus cette légende: «Le préjugé vaincu, la verge de fer brisée; vive le roi! » Ce parchemin était un passeport délivré par Jean-François.

L'émissaire le présenta à Biassou, et, après s'être incliné jusqu'à terre, lui remit le paquet cacheté. Le généralissime l'ouvrit vivement, parcourut les dépêches qu'il renfermait, en mit une dans la poche de sa veste, et, froissant l'autre dans ses mains, s'écria d'un air désolé:

– Gens du roi!…

Les nègres saluèrent profondément.

– Gens du roi! voilà ce que mande à Jean Biassou, généralissime des pays conquis, maréchal des camps et armées de sa majesté catholique, Jean-François, grand amiral de France, lieutenant général des armées de sa dite majesté, le roi des Espagnes et des Indes:

«Boukmann, chef de cent vingt noirs de la Montagne Bleue à la Jamaïque, reconnus indépendants par le gouvernement général de Belle-Combe, Boukmann vient de succomber dans la glorieuse lutte de la liberté et de l'humanité contre le despotisme et la barbarie. Ce généreux chef a été tué dans un engagement avec les brigands blancs de l'infâme Touzard. Les monstres ont coupé sa tête, et ont annoncé qu'ils allaient l'exposer ignominieusement sur un échafaud dans la place d'armes de leur ville du Cap. – Vengeance!»

Le sombre silence du découragement succéda un moment dans l'armée à cette lecture. Mais l'obi s'était dressé debout sur l'autel, et il s'écriait, en agitant sa baguette blanche, avec des gestes triomphants:

– Salomon, Zorobabel, Eléazar Thaleb, Cardan, Judas Bowtharicht, Averroès, Albert le Grand, Bohabdil, Jean de Hagen, Anna Baratro, Daniel Ogrumof, Rachel Flintz, Altornino! je vous rends grâces. La ciencia des voyants ne m'a pas trompé. Hijos, amigos, hermanos; muchachos, mozos, madres, y vosotros todos qui me escuchais aqui [37] , qu'avais-je prédit? que habia dicho? Les signes du front de Boukmann m'avaient annoncé qu'il vivrait peu, et qu'il mourrait dans un combat; les lignes de sa main, qu'il paraîtrait sur un échafaud. Les révélations de mon art se réalisent fidèlement, et les événements s'arrangent d'eux-mêmes pour exécuter jusqu'aux circonstances que nous ne pouvions concilier, la mort sur le champ de bataille, et l'échafaud! Frères, admirez!

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