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Les Quarante-Cinq Tome II

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Les Quarante-Cinq Tome II
Название: Les Quarante-Cinq Tome II
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Quarante-Cinq Tome II - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Les Quarante-Cinq constitue le troisi?me volet du grand triptyque que Dumas a consacr? ? l'histoire de France de la Renaissance. Il ach?ve le r?cit de cette d?cadence de la seigneurie commenc? par La Reine Margot et poursuivi avec La Dame de Monsoreau. A cette ?poque d?chir?e, tout se joue sur fond de guerre : guerres de Religion, guerres dynastiques, guerres amoureuses. Aussi les h?ros meurent-ils plus souvent sur l'?chafaud que dans leur lit, et les h?ro?nes sont meilleures ma?tresses que m?res de famille. Ce qui fait la grandeur des personnages de Dumas, c'est que chacun suit sa pente jusqu'au bout, sans concession, mais avec panache. D'o? l'invincible sympathie qu'ils nous inspirent. Parmi eux, Chicot, le c?l?bre bouffon, qui prend la place du roi. C'est en lui que Dumas s'est reconnu. N'a-t-il pas tir? ce personnage enti?rement de son imagination ? Mais sa v?racit? lui permet d'?voluer avec aisance au milieu des personnages historiques dont il lie les destins. Dumas ayant achev? son roman ? la veille de la r?volution de 1848, Chicot incarne par avance la bouffonnerie de l'histoire.

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Et Henri étendit la main.

– Voilà le malheur, sire, reprit Chicot; j'avais une lettre comme je viens d'avoir l'honneur de le dire à Votre Majesté, et peu de gens l'eussent eue meilleure.

– Vous l'avez perdue?

– Je me suis hâté de l'anéantir, sire, car M. de Mayenne courait après moi pour me la voler.

– Le cousin Mayenne?

– En personne.

– Heureusement il ne court pas bien fort. Engraisse-t-il toujours?

– Ventre de biche! pas en ce moment, je suppose.

– Et pourquoi cela?

– Parce qu'en courant, comprenez-vous, sire, il a eu le malheur de me rejoindre, et dans la rencontre, ma foi, il a attrapé un bon coup d'épée.

– Et de la lettre?

– Pas l'ombre, grâce à la précaution que j'avais prise.

– Bravo! vous aviez tort de ne pas vouloir me raconter votre voyage, monsieur Chicot, dites-moi cela en détail, cela m'intéresse vivement.

– Votre Majesté est bien bonne.

– Seulement une chose m'inquiète.

– Laquelle?

– Si la lettre est anéantie pour mons de Mayenne, elle est de même anéantie pour moi; comment donc saurai-je alors quelle chose m'écrivait mon bon frère Henri, puisque sa lettre n'existe plus?

– Pardon, sire! elle existe dans ma mémoire.

– Comment cela?

– Avant de la déchirer, je l'ai apprise par cœur.

– Excellente idée, monsieur Chicot, excellente, et je reconnais bien là l'esprit d'un compatriote. Vous allez me la réciter, n'est-ce pas?

– Volontiers, sire.

– Telle qu'elle était, sans y rien changer?

– Sans y faire un seul contre-sens.

– Comment dites-vous?

– Je dis que je vais vous la dire fidèlement; quoique j'ignore la langue, j'ai bonne mémoire.

– Quelle langue?

– La langue latine donc.

– Je ne vous comprends pas, dit Henri avec son clair regard à l'adresse de Chicot. Vous parlez de langue latine, de lettre…

– Sans doute.

– Expliquez-vous; la lettre de mon frère était-elle donc écrite en latin?

– Eh! oui, sire.

– Pourquoi en latin?

– Ah! sire, sans doute parce que le latin est une langue audacieuse, la langue qui sait tout dire, la langue avec laquelle Perse et Juvénal ont éternisé la démence et les erreurs des rois.

– Des rois?

– Et des reines, sire.

Le sourcil du roi se plissa sur sa profonde orbite.

– Je veux dire des empereurs et des impératrices, reprit Chicot.

– Vous savez donc le latin, vous, monsieur Chicot? reprit froidement Henri.

– Oui et non, sire.

– Vous êtes bienheureux si c'est oui, car vous avez un avantage immense sur moi, qui ne le sais pas; aussi je n'ai jamais pu me mettre sérieusement à la messe à cause de ce diable de latin; donc vous le savez, vous?

– On m'a appris à le lire, sire, comme aussi le grec et l'hébreu.

– C'est très commode, monsieur Chicot, vous êtes un livre vivant.

– Votre Majesté vient de trouver le mot, un livre vivant. On imprime quelques pages dans ma mémoire, on m'expédie où l'on veut, j'arrive, on me lit et l'on me comprend.

– Ou l'on ne vous comprend pas.

– Comment cela, sire?

– Dame! si l'on ne sait pas la langue dans laquelle vous êtes imprimé.

– Oh! sire, les rois savent tout.

– C'est ce que l'on dit au peuple, monsieur Chicot, et ce que les flatteurs disent aux rois.

– Alors, sire, il est inutile que je récite à Votre Majesté cette lettre que j'avais apprise par cœur, puisque ni l'un ni l'autre de nous n'y comprendra rien.

– Est-ce que le latin n'a pas beaucoup d'analogie avec l'italien?

– On assure cela, sire.

– Et avec l'espagnol?

– Beaucoup, à ce qu'on dit.

– Alors, essayons; je sais un peu l'italien, mon patois gascon ressemble fort à l'espagnol, peut-être comprendrai-je le latin sans jamais l'avoir appris. Chicot s'inclina.

– Votre Majesté ordonne donc?

– C'est-à-dire que je vous prie, cher monsieur Chicot.

Chicot débuta par la phrase suivante, qu'il enveloppa de toutes sortes de préambules:

«Frater carissime,

«Sincerus amor quo te prosequebatur germanus noster Carolus nonus, functus nuper, colet usque regiam nostram et pectori meo pertinaciter adhaeret.»

Henri ne sourcilla point, mais au dernier mot il arrêta Chicot du geste.

– Ou je me trompe fort, dit-il, ou l'on parle dans cette phrase d'amour, d'obstination et de mon frère Charles IX.

– Je ne dirais pas non, dit Chicot, c'est une si belle langue que le latin, que tout cela tiendrait dans une seule phrase.

– Poursuivez, dit le roi.

Chicot continua.

Le Béarnais écouta avec le même flegme tous les passages où il était question de sa femme et du vicomte de Turenne; mais au dernier nom:

– Turennius ne veut-il pas dire Turenne? demanda-t-il.

– Je pense que oui, sire.

– Et Margota, ne serait-ce pas le petit nom d'amitié que mes frères Charles IX et Henri III donnaient à leur sœur, ma bien-aimée épouse Marguerite?

– Je n'y vois rien d'impossible, répliqua Chicot. Et il poursuivit son récit jusqu'au bout de la dernière phrase, sans qu'une seule fois le visage du roi eût changé d'expression.

Enfin il s'arrêta sur la péroraison, dont il avait caressé le style avec des ronflements si sonores, qu'on eût dit un paragraphe des Verrines ou du discours pour le poète Archias.

– C'est fini? demanda Henri.

– Oui, sire.

– Eh bien! ce doit être superbe.

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