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Les Pauvres Gens

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Les Pauvres Gens
Название: Les Pauvres Gens
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Pauvres Gens - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

Dosto?evski d?crit lui-m?me la gen?se de ce roman ?pistolaire, premi?re oeuvre qu'il a publi?e: «La fum?e sortait des naseaux des chevaux, des colonnes de fum?e montaient des toits des deux rives et il semblait que de nouveaux ?difices surgissaient au-dessus des anciens, qu'une nouvelle ville se b?tissait dans l'air… Il me semblait que toute cette ville, avec tous ses habitants, puissants et faibles, avec toutes leurs habitations, asiles de mendiants ou palais dor?s, ressemblait en cette heure de cr?puscule ? une r?verie fantastique, enchant?e, qui dispara?trait et se dissiperait en fum?e montant vers le ciel sombre. Je me suis mis ? regarder et je vis soudain des figures ?tranges. C'?taient des figures ?tranges, bizarres, tout ? fait prosa?ques, qui n'avaient rien de Don Carlos ni de Posa, rien que de simples conseillers titulaires, mais en m?me temps des conseillers titulaires fantastiques. Quelqu'un grima?ait devant moi, en se dissimulant derri?re cette foule fantastique et tirait des ficelles, des ressorts. Les poup?es se mouvaient, et il riait, il riait! C'est alors que m'apparut une autre histoire, dans quelque coin sombre, un c?ur de conseiller titulaire, honn?te et pur, candide et d?vou? ? ses chefs, et, avec lui, une jeune fille, offens?e et triste, et leur ?mouvante histoire me d?chira le c?ur.»

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Voilà que je me suis mise à pleurer tout à coup comme une enfant, entraînée que j'ai été par tant de souvenirs. J'ai revu tout cela avec tant de netteté, tant de précision, et ce passé a surgi en moi dans une telle clarté, tandis que le présent est si sombre, si terne… Comment cela finira-t-il, comment cela finira-t-il? Il me vient par moments, savez-vous, une sorte de certitude, comme une intuition que je mourrai cet automne. Je suis en réalité très, très malade. Je songe souvent à la mort, mais je ne voudrais pas, tout de même, mourir ici, être ensevelie dans cette terre inhospitalière. Qui sait, je serai peut-être obligée de m'aliter bientôt, comme l'autre fois, au printemps, alors que je n'ai pas encore eu le temps de me rétablir pleinement. En cet instant, par exemple, je me sens très mal. Fédora s'est absentée toute la journée pour des affaires qui la concernent, et je suis restée seule à la maison. Or je redoute la solitude depuis un certain temps. J'ai constamment l'impression que quelqu'un d'invisible est là, dans la chambre, près de moi, et qu'il me parle. Cela m'arrive surtout après de longues méditations, quand je reviens brusquement à la réalité présente. Une lourde angoisse m'envahit dans ces moments, je prends peur. C'est pourquoi je vous envoie une si longue lettre aujourd'hui. Quand j'écris, ces craintes se dissipent. Adieu, j'achève cette lettre, car le papier me manque, et je n'ai pas le temps de la continuer d'ailleurs. De ce qu'avait rapporté la vente de mes robes et de mon petit chapeau, il ne me reste qu'un rouble d'argent. Vous avez donné deux roubles en argent à votre logeuse. Vous avez bien fait; elle va se tenir tranquille pendant quelque temps.

Vous devriez vous arranger pour réparer un peu votre costume. Adieu, je me sens si lasse. Je ne comprends pas pourquoi je deviens si faible. Le moindre effort me fatigue. Comment ferai-je si je recevais un peu de travail? Tout cela me tue en vérité.

V. D.

* * * * *

5 septembre.

Ma tourterelle, ma chère Varinka!

J'ai connu, durant cette journée, tant d'impressions diverses. Tout d'abord, j'ai eu mal à la tête, mon doux ange, sans discontinuer. Pour me rafraîchir un peu, je suis allé faire une promenade sur la Fontanka. La soirée était sombre et humide. À six heures il fait déjà obscur – c'est la saison. Il ne pleuvait pas, mais il y avait un brouillard qui valait une bonne pluie. De grands nuages allongés glissaient sur le ciel, il y avait foule sur le quai du canal. Mais tous ces gens montraient, comme exprès, d'affreux visages tristes et moroses qui vous plongeaient dans la mélancolie et la désolation: des moujiks ivres, des femmes bavardes au nez camus, chaussées mais têtes nues, des ouvriers, des cochers, çà et là un monsieur qui se hâtait pour quelque affaire, des gamins, un apprenti serrurier en manteau rayé, au visage chétif et maigre, noirci par la fumée, qui tenait un cadenas à la main. Un peu plus loin, un soldat retraité, une sorte de géant, attendait l'occasion de vendre à un passant un canif ou une bague de bronze. Voilà le public que j'y ai trouvé. Ce n'était sans doute pas l'heure où sortent les gens distingués. Après tout, la Fontanka n'est qu'un canal pour la circulation des bateaux. Quel désordre! On se demande comment tant de choses peuvent y trouver place, c'est à n'y rien comprendre. Des paysannes se tiennent sur les ponts devant leurs étalages de biscuits trempés et de pommes à moitié pourries. Elles sont si sales, ces femmes, avec leurs vêtements mouillés d'eau. C'est plutôt triste, une promenade sur la Fontanka. Des pavés humides sous les pieds, et de chaque côté de hautes et sombres bâtisses, noircies par la fumée. Devant moi le brouillard, au-dessus de ma tête le brouillard également. C'était une soirée sombre et si mélancolique.

Lorsque j'ai obliqué vers la rue Gorohovaïa, il faisait déjà nuit et on commençait à allumer les réverbères. Il y avait si longtemps que je ne m'étais trouvé à la Gorohovaïa, l'occasion ne s'en présentait pas. Quelle artère bruyante! Les magasins ont des devantures si riches. Tout brille, tout reluit, les étoffes, les fleurs derrière les vitres, les petits chapeaux ornés de rubans coloriés. On pourrait croire que tout cela n'est là que pour le décor. Mais non: il existe des gens qui achètent ces objets pour les offrir à leur femme. C'est une rue luxueuse. On trouve de nombreuses boulangeries allemandes à la Gorohovaïa, et ce sont probablement des gens très riches qui les exploitent. Que de voitures passent à chaque instant! Comment la chaussée peut-elle y résister? Ce sont des équipages grandioses, les vitres brillent comme des miroirs, dedans tout n'est que velours et soie, et les laquais ont l'allure si aristocratique, avec des épaulettes et l'épée au côté. Je regardais dans chaque voiture. C'était plein de dames, si bien vêtues, des princesses probablement et des comtesses. C'était sans doute l'heure où tout ce beau monde se hâtait pour se rendre à des bals ou à des assemblées. Ce serait si intéressant de voir de près une princesse ou une grande dame. Je suppose que cela doit être bien agréable, car je n'en ai jamais vu pour ma part, si ce n'est de loin, comme ce soir en jetant un coup d'œil dans les voitures. J'ai songé à vous en ce moment – oh! ma tourterelle, ma chère amie! Dès que je pense à vous, mon cœur se met à saigner. Pourquoi, Varinka, êtes-vous si malheureuse? Mon doux ange! En quoi seriez-vous pire que toutes ces dames? Vous êtes bonne, belle, instruite, pourquoi faut-il qu'un si triste sort vous soit échu? D'où cela vient-il que les bonnes âmes vivent dans la détresse et l'abandon, tandis que d'autres n'ont même pas besoin de chercher le bonheur: il se jette dans leurs bras. C'est mal, ma petite mère, de raisonner ainsi, c'est mal, je le sais, c'est du libéralisme et de l'athéisme. En toute sincérité cependant, et au nom de la sainte vérité, je me le demande: pourquoi certaines femmes ont-elles été vouées au bonheur, par un décret du destin, alors qu'elles gisaient encore dans le ventre de leur mère, tandis que d'autres voient le jour dans des orphelinats? Il arrive si souvent que le bonheur échoit à un quelconque Ivan le simple. «Tu n'es qu'Ivan le simple, semble lui dire le destin, mais je veux que tu vives dans la joie, jouissant des revenus de tes grands-parents, buvant, mangeant et t'amusant. Va, tends la main vers tous ces plaisirs. C'est pour cela que tu es fait, mon bon, voilà comment tu es, mon brave.» C'est un péché, ma petite mère, un grand péché de faire des réflexions de ce genre, mais c'est involontairement qu'on tombe par moments dans ce péché-là. Pourquoi ne possédez-vous pas également des équipages luxueux, ma douce hirondelle? Des généraux mendieraient, en passant, vos regards indulgents – pas comme nous autres, pauvres bougres. Vous seriez vêtue de soie et d'or, au lieu de porter comme maintenant de vieilles robes en gros drap. Vous ne seriez pas maigre, pas chétive, mais pareille à une statuette de porcelaine, fraîche, rondelette, avec des joues roses. Je me contenterais en ce cas, pour mon bonheur, de vous apercevoir, de la rue, derrière une fenêtre brillamment éclairée, d'entrevoir votre ombre glissant sur un mur. La seule pensée que vous seriez heureuse et gaie, mon adorable oisillon, me remplirait de joie déjà. Mais qu'en est-il aujourd'hui? Comme s'il ne suffisait pas que de méchantes gens vous aient conduite au malheur, il faut encore qu'un misérable, un fêtard éhonté vienne vous insulter! Du moment qu'il porte un habit élégant et qu'il vous regarde, l'impudent, à travers un lorgnon cerclé d'or, tout lui est permis, pense-t-il; vous devez écouter avec indulgence ses discours infâmes! N'est-ce pas ainsi, voyons, mes bons amis! Et pourquoi tout cela? Parce que vous êtes une orpheline, un être sans défense, et que vous n'avez pas d'ami assez puissant pour vous défendre. Qu'est-ce donc que cet homme, que sont donc ces gens qui ne craignent pas d'offenser une pauvre enfant comme vous? Ce sont des misérables, en réalité, et non pas des êtres humains: ils ne sont que néant. Ils font seulement semblant d'exister pour qu'on tienne compte d'eux, mais au fond ils ne sont rien, j'en ai la conviction profonde. Voilà ce qu'ils sont, ces gens-là! Selon moi, ma chère amie, le joueur d'orgue de Barbarie que j'ai vu aujourd'hui à la rue Gorohovaïa mérite plus de respect qu'eux. Il a beau se traîner dans les rues du matin au soir, en se démenant pour obtenir quelques vieux kopecks usés qui lui permettront de manger; il est son propre maître et subvient à son existence sans rien demander à personne. Il ne veut pas d'aumône; il peine, au contraire, pour le plaisir d'autrui, comme une bonne machine bien remontée. «Voilà, a-t-il l'air de dire, je me rends utile comme je peux, je m'efforce de vous distraire de mon mieux.» C'est un miséreux, je l'admets, un miséreux, et sa fierté n'enlève rien à sa misère. Mais c'est un miséreux plein de noblesse. Il est fatigué, il se sent geler, mais il travaille, il continue de travailler, bien qu'à sa façon, c'est vrai. Il y en a beaucoup en ce monde, de ces hommes honnêtes, ma petite mère, de ces hommes qui gagnent peu certes, selon la grandeur et l'utilité de leur travail, mais ne doivent rien à personne, n'ont besoin de rechercher les bonnes grâces de personne, et ne mangent pas le pain d'autrui. Je suis comme eux, moi aussi, comme ce joueur d'orgue de Barbarie. C'est-à-dire que je ne suis pas pareil à lui, non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, pas du tout comme lui. En un certain sens toutefois, je lui ressemble, du point de vue de la noblesse de l'effort. Comme lui je peine selon mes forces, et je fais ce que je peux. Ce n'est pas beaucoup, je le sais, mais on ne peut donner que ce qu'on a!

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