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Un Heros De Notre Temps – Le Demon

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Un Heros De Notre Temps – Le Demon
Название: Un Heros De Notre Temps – Le Demon
Дата добавления: 16 январь 2020
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Un Heros De Notre Temps – Le Demon - читать бесплатно онлайн , автор Lermontov Mikhail Iourievitch

Un h?ros de notre temps est constitu? de cinq r?cits. Dans le premier texte, B?la, un vieil officier, Maximitch, conte les aventures de Petchorin qui enleva B?la, la fille d'un prince tartare. Dans le second texte, le narrateur et Maximitch croisent Petchorin en route vers la Perse. C'est l'occasion pour le narrateur de r?cup?rer des extraits du journal tenu par Petchorin. Ayant appris la mort de P?tchorin, le narrateur publie ces extraits qui constituent les trois textes suivants: Taman, une histoire de contrebandiers, La Princesse Marie, dans lequelle le h?ros s?duit deux femmes, ce qui le conduit ? se battre en duel, et enfin Le Fataliste, o? le h?ros s'interroge sur la force de la destin?e.

Le D?mon est l'histoire du d?mon qui, survolant le Caucase, s'?prend d'une jeune fille, Tamara, qui attend son fianc?. Celui-ci n'arrivera jamais. Tamara se r?fugie ans un monast?re, mais le d?mon la poursuit, et sa vision hante les pens?es de la jeune fille.

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Après le dîner, à six heures, je suis allé sur le boulevard. Il y avait foule; les deux princesses étaient assises sur un banc, entourées de jeunes gens qui faisaient tous leurs efforts pour paraître aimables. J’ai trouvé place à quelque distance sur un autre banc. J’ai arrêté deux officiers de ma connaissance et leur ai raconté quelque histoire. Évidemment c’était drôle, car ils se sont mis à rire comme des fous. La curiosité a attiré vers moi quelques-uns de ceux qui entouraient la jeune princesse; peu à peu ils l’ont tous abandonnée et se sont réunis à mon groupe. Je ne tarissais pas, mes anecdotes étaient spirituelles jusqu’à la sottise, mes railleries sur les passants originales et méchantes jusqu’à la violence. J’ai continué d’égayer ce public jusqu’au soleil couchant. Plusieurs fois la jeune princesse, au bras de sa mère, accompagnée de quelques vieillards boiteux, a passé près de moi. Son regard, en tombant sur moi, exprimait du dépit, quoiqu’elle s’efforçât de prendre un air indifférent.

«Que racontait-il? a-t-elle demandé à l’un des jeunes gens qui était retourné vers elle par politesse; c’était sûrement une histoire très intéressante? Ses exploits à la guerre?»

Elle a dit tout cela assez haut, et avec l’intention de me piquer.

Ah! ai-je pensé, vous vous fâchez tout de bon, chère princesse; permettez! vous en verrez bien d’autres.

Groutchnitski la suivait comme une bête féroce suit sa proie, et ne la quittait pas des yeux; je parierais que demain il demandera à quelqu’un de le présenter à la princesse. Elle en sera fort heureuse; car elle s’ennuie.

16 Mai.

Pendant les deux jours suivants, mes affaires ont fait d’énormes progrès. Décidément la jeune princesse me déteste. On m’a répété deux ou trois épigrammes décochées à mon adresse assez vives, mais aussi très flatteuses. C’est affreux et étrange pour elles que moi habitué à l’élégante société, qui ai été reçu au milieu de leurs parents à Pétersbourg, je ne cherche point à faire connaissance avec elles. Nous nous rencontrons chaque jour au puits, sur le boulevard et j’emploie toutes mes ressources à éloigner d’elles leurs adorateurs et le brillant aide-de-camp et les pâles moscovites et les autres: et presque toujours j’y réussis. Ordinairement je n’aime point à recevoir du monde chez moi; mais maintenant, ma maison est pleine chaque jour; on soupe, on joue chez moi et mon champagne a plus d’attraits que les feux magnétiques de leurs beaux yeux.

Hier je les ai rencontrées dans le magasin de Tchelakow; elles marchandaient un admirable tapis persan. La jeune princesse suppliait sa mère de ne pas hésiter sur le prix. Ce tapis ornerait si bien son boudoir!… J’ai donné quarante roubles en sus et l’ai obtenu. Pour cela j’ai été gratifié d’un coup d’œil où brillait le plus ravissant dépit. Avant le dîner, j’ai à dessein donné l’ordre de promener près de leurs fenêtres mon cheval tcherkesse couvert de ce tapis. Verner était chez elles en ce moment, et m’a dit que l’effet produit par cette scène avait été fort dramatique. La jeune princesse veut recruter contre moi une armée, et plus tard j’ai remarqué que deux aides-de-camp placés auprès d’elles me saluaient très sèchement! et cependant tous les jours ils dînent chez moi.

Groutchnitski a pris un air mystérieux; il va les mains croisées derrière lui et ne reconnaît plus personne. Sa jambe s’est rétablie subitement et il boîte à peine; il a trouvé l’occasion d’entamer une conversation avec la princesse-mère et a pu débiter quelques compliments à sa fille. Elle n’est pas évidemment très difficile, car depuis lors elle répond à ses salutations par un sourire fort aimable.

– Tu ne veux décidément pas faire connaissance avec les dames Ligowska? m’a-t-il dit hier.

– Non, décidément!

– C’est cependant la maison la plus agréable des eaux! et l’on y trouve la meilleure société!

– Mon cher, la société m’ennuie affreusement ici. Mais toi, vas-tu chez elles?

– Pas encore! J’ai causé deux fois avec la jeune princesse, pas davantage. Tu sais qu’il est gênant de se présenter soi-même dans une maison où l’on n’est pas connu, c’est en dehors des usages. Ce serait une autre affaire si j’avais des épaulettes…

– Pardon! mais tu es ainsi bien plus intéressant vraiment! Tu ne sais pas profiter des avantages de ta situation. Ton manteau de soldat fait de toi aux yeux d’une jeune fille sentimentale, un héros et un martyr.

Groutchnitski m’a envoyé un sourire de contentement.

– Quelle bêtise! a-t-il dit.

– Je suis sûr, ai-je continué, que la jeune princesse est déjà amoureuse de toi.

Il a rougi jusqu’aux oreilles et s’est rengorgé. Ô amour-propre! tu es le levier que demandait Archimède pour soulever le monde.

– Tu plaisantes toujours, a-t-il dit, en ayant l’air de se fâcher; d’abord elle me connaît si peu.

– Les femmes n’aiment que ceux qu’elles ne connaissent pas.

– Oui! mais je n’ai aucune prétention à plaire, je désire tout simplement faire connaissance avec une famille agréable, et ce serait ridicule si je nourrissais quelques espérances. Vous autres, par exemple, c’est une autre affaire, vous avez eu des succès à Saint-Pétersbourg! vous n’avez qu’à regarder une femme pour qu’elle s’éprenne de vous… Sais-tu, Petchorin que la jeune fille a parlé de toi?

– Comment! Elle t’a parlé de moi?

– Oui, mais ne t’en réjouis pas! j’avais par hasard entamé une conversation avec elle auprès du puits. Voici les quelques mots qu’elle m’a dit: «Quel est ce monsieur qui a le regard si désagréable et si dur? il était avec vous le jour où…» Elle a rougi et n’a pas osé rappeler le jour, où elle a eu pour moi cette attention qui m’est si chère.

– Elle n’avait pas besoin de rappeler cela; le souvenir en sera éternellement gravé dans ton cœur.

– Mon cher Petchorin, je ne te félicite, pas, tu as vraiment une mauvaise réputation auprès d’elle; et je le regrette, car Marie est charmante!»

Il faut vous faire observer que Groutchnitski est de ces hommes qui, en parlant de femmes qu’ils connaissent à peine, les appellent ma Marie, ma Sophie, si elle a le bonheur de leur plaire.

J’ai pris un air sérieux et lui ai répondu:

– Elle n’est donc pas méchante!… Prends-y garde, Groutchnitski! Les jeunes filles russes, en grande partie, ne vivent que d’amour platonique, sachant ne pas le confondre avec le mariage. Et cet amour platonique est ce qu’il y a de plus effrayant. La jeune princesse me paraît être de ces femmes qui veulent être amusées; si elles s’ennuient deux minutes de suite auprès de vous, vous êtes irrévocablement perdu. Votre silence doit éveiller leur curiosité; votre conversation ne doit jamais les satisfaire complètement. Il faut les troubler à chaque instant; dix fois elles braveront pour vous l’opinion publique et elles appelleront cela un sacrifice. Mais pour se payer de ce sacrifice, elles se mettront à vous tourmenter et puis vous diront tout crûment un jour, que vous leur êtes insupportable. Si vous ne prenez pas de pouvoir sur elles, leur premier baiser ne vous donnera pas droit à un second. Elles seront assez coquettes, avec vous, mais au bout d’un an elles se marieront à un monstre, qu’elles ne prendront que pour obéir à leur mère et se mettront à vous persuader qu’elles sont malheureuses; qu’elles n’ont aimé qu’un seul homme, qui est vous; et que le ciel n’a pas voulu les unir à cet homme, par ce qu’il portait un vêtement de soldat, quoique sous ce grossier manteau gris battît un cœur ardent et noble.»

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