VINGT ANS APRES

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VINGT ANS APRES
Название: VINGT ANS APRES
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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VINGT ANS APRES - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

20 ans apr?s leurs aventures d’Artagnan et les trois mousquetaires sont ? nouveau entrain?s dans l’aventure. Les temps ont chang?: le Cardinal s’appelle Mazarin et n’est gu?re aim?, Porthos est install? et cherche un titre de baron, Aramis est devenu abb? mais aime toujours ? ferrailler et Athos s’occupe de son "filleul", le Vicomte de Bragelonne.Seul d’Artagnan est rest? lieutenant des Mousquetaires du Roi... Leurs aventures se d?roulent au milieu de la Fronde, p?riode qui voit vaciller le pouvoir royal sous la r?gence d’Anne d’Autriche et de Mazarin. Les mousquetaires iront m?me jusqu’en Angeleterre pour essayer de sauver Charles Ier.... Si les personnages ont toujours les qualit?s de coeur et d’esprit qui ont fait le succ?s des Trois Mousquetaires, ils ont acquis une plus grande ?paisseur et leurs doutes sont l? pour en t?moigner... On retrouve donc nos h?ros mais avec une dimension suppl?mentaire, chaque mousquetaire ?tant un symbole ou une tendance et ma fois comme cela ne nuit pas ? la qualit? des batailles... pourquoi se priver?

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– Alors, dit Aramis à l’oreille de son voisin, la paix est faite et les conférences sont inutiles. Il n’y a plus qu’à envoyer sous bonne garde M. Mazarini à la frontière la plus éloignée, et à veiller à ce qu’il ne rentre ni par celle-là, ni par les autres.

– Un instant, monsieur, un instant, dit l’homme de robe auquel Aramis s’adressait. Peste! comme vous y allez! On voit bien que vous êtes des hommes d’épée. Il y a le chapitre des rémunérations et des indemnités à mettre au net.

– Monsieur le chancelier, dit la reine en se tournant vers ce même Séguier, notre ancienne connaissance, vous ouvrirez les conférences; elles auront lieu à Rueil. M. le cardinal a dit des choses qui m’ont fort émue. Voilà pourquoi je ne vous réponds pas plus longuement. Quant à ce qui est de rester ou de partir, j’ai trop de reconnaissance à M. le cardinal pour ne pas le laisser libre en tous points de ses actions. M. le cardinal fera ce qu’il voudra.

Une pâleur fugitive nuança le visage intelligent du premier ministre. Il regarda la reine avec inquiétude. Son visage était tellement impassible, qu’il en était, comme les autres, à ne pouvoir lire ce qui se passait dans son cœur.

– Mais, ajouta la reine, en attendant la décision de M. de Mazarin, qu’il ne soit, je vous prie, question que du roi.

Les députés s’inclinèrent et sortirent.

– Eh quoi! dit la reine quand le dernier d’entre eux eut quitté la chambre, vous céderiez à ces robins et à ces avocats!

– Pour le bonheur de Votre Majesté, Madame, dit Mazarin en fixant sur la reine son œil perçant, il n’y a point de sacrifice que je ne sois prêt à m’imposer.

Anne baissa la tête et tomba dans une de ces rêveries qui lui étaient si habituelles. Le souvenir d’Athos lui revint à l’esprit. La tournure hardie du gentilhomme, sa parole ferme et digne à la fois, les fantômes qu’il avait évoqués d’un mot, lui rappelaient tout un passé d’une poésie enivrante: la jeunesse, la beauté, l’éclat des amours de vingt ans, et les rudes combats de ses soutiens, et la fin sanglante de Buckingham, le seul homme qu’elle eût aimé réellement, et l’héroïsme de ses obscurs défenseurs qui l’avaient sauvée de la double haine de Richelieu et du roi.

Mazarin la regardait, et maintenant qu’elle se croyait seule et qu’elle n’avait plus tout un monde d’ennemis pour l’épier, il suivait ses pensées sur son visage, comme on voit dans les lacs transparents passer les nuages, reflets du ciel comme les pensées.

– Il faudrait donc, murmura Anne d’Autriche, céder à l’orage, acheter la paix, attendre patiemment et religieusement des temps meilleurs?

Mazarin sourit amèrement à cette proposition, qui annonçait qu’elle avait pris la proposition du ministre au sérieux.

Anne avait la tête inclinée et ne vit pas ce sourire; mais remarquant que sa demande n’obtenait aucune réponse, elle releva le front.

– Eh bien! vous ne me répondez point, cardinal; que pensez-vous?

– Je pense, Madame, que cet insolent gentilhomme que nous avons fait arrêter par Comminges a fait allusion à M. de Buckingham, que vous laissâtes assassiner; à madame de Chevreuse, que vous laissâtes exiler; à M. de Beaufort, que vous fîtes emprisonner. Mais s’il a fait allusion à moi, c’est qu’il ne sait pas ce que je suis pour vous.

Anne d’Autriche tressaillit comme elle faisait lorsqu’on la frappait dans son orgueil; elle rougit et enfonça, pour ne pas répondre, ses ongles acérés dans ses belles mains.

– Il est homme de bon conseil, d’honneur et d’esprit, sans compter qu’il est homme de résolution. Vous en savez quelque chose, n’est-ce pas, Madame? Je veux donc lui dire, c’est une grâce personnelle que je lui fais, en quoi il s’est trompé à mon égard. C’est que, vraiment, ce qu’on me propose, c’est presque une abdication, et une abdication mérite qu’on y réfléchisse.

– Une abdication! dit Anne; je croyais, monsieur, qu’il n’y avait que les rois qui abdiquaient.

– Eh bien! reprit Mazarin, ne suis-je pas presque roi, et roi de France même? Jetée sur le pied d’un lit royal, je vous assure, Madame, que ma simarre de ministre ressemble fort, la nuit, à un manteau royal.

C’était là une des humiliations que lui faisait le plus souvent subir Mazarin, et sous lesquelles elle courbait constamment la tête. Il n’y eut qu’Élisabeth et Catherine II qui restèrent à la fois maîtresses et reines pour leurs amants.

Anne d’Autriche regarda donc avec une sorte de terreur la physionomie menaçante du cardinal, qui, dans ces moments-là, ne manquait pas d’une certaine grandeur.

– Monsieur, dit-elle, n’ai-je point dit, et n’avez-vous point entendu que j’ai dit à ces gens-là que vous feriez ce qu’il vous plairait?

– En ce cas, dit Mazarin, je crois qu’il doit me plaire de demeurer. C’est non seulement mon intérêt, mais encore j’ose dire que c’est votre salut.

– Demeurez donc, monsieur, je ne désire pas autre chose, mais alors ne me laissez pas insulter.

– Vous voulez parler des prétentions des révoltés et du ton dont ils les expriment? Patience! Ils ont choisi un terrain sur lequel je suis général plus habile qu’eux, les conférences. Nous les battrons rien qu’en temporisant. Ils ont déjà faim; ce sera bien pis dans huit jours.

– Eh! mon Dieu! oui, monsieur, je sais que nous finirons par là. Mais ce n’est pas d’eux seulement qu’il s’agit; ce n’est pas eux qui m’adressent les injures les plus blessantes pour moi.

– Ah! je vous comprends. Vous voulez parler des souvenirs qu’évoquent perpétuellement ces trois ou quatre gentilshommes. Mais nous les tenons prisonniers, et ils sont juste assez coupables pour que nous les laissions en captivité tout le temps qu’il nous conviendra; un seul est encore hors de notre pouvoir et nous brave. Mais, que diable! nous parviendrons bien à le joindre à ses compagnons. Nous avons fait des choses plus difficiles que cela, ce me semble. J’ai d’abord et par précaution fait enfermer à Rueil, c’est-à-dire près de moi, c’est-à-dire sous mes yeux, à la portée de ma main, les deux plus intraitables. Aujourd’hui même le troisième les y rejoindra.

– Tant qu’ils seront prisonniers, ce sera bien, dit Anne d’Autriche, mais ils sortiront un jour.

– Oui, si Votre Majesté les met en liberté.

– Ah! continua Anne d’Autriche répondant à sa propre pensée, c’est ici qu’on regrette Paris!

– Et pourquoi donc?

– Pour la Bastille, monsieur, qui est si forte et si discrète.

– Madame, avec les conférences nous avons la paix; avec la paix nous avons Paris; avec Paris nous avons la Bastille! nos quatre matamores y pourriront.

Anne d’Autriche fronça légèrement le sourcil, tandis que Mazarin lui baisait la main pour prendre congé d’elle.

Mazarin sortit après cet acte moitié humble, moitié galant. Anne d’Autriche le suivit du regard, et à mesure qu’il s’éloignait on eût pu voir un dédaigneux sourire se dessiner sur ses lèvres.

– J’ai méprisé, murmura-t-elle, l’amour d’un cardinal qui ne disait jamais «Je ferai», mais «J’ai fait». Celui-là connaissait des retraites plus sûres que Rueil, plus sombres et plus muettes encore que la Bastille. Oh! le monde dégénère!

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