VINGT ANS APRES

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VINGT ANS APRES
Название: VINGT ANS APRES
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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VINGT ANS APRES - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

20 ans apr?s leurs aventures d’Artagnan et les trois mousquetaires sont ? nouveau entrain?s dans l’aventure. Les temps ont chang?: le Cardinal s’appelle Mazarin et n’est gu?re aim?, Porthos est install? et cherche un titre de baron, Aramis est devenu abb? mais aime toujours ? ferrailler et Athos s’occupe de son "filleul", le Vicomte de Bragelonne.Seul d’Artagnan est rest? lieutenant des Mousquetaires du Roi... Leurs aventures se d?roulent au milieu de la Fronde, p?riode qui voit vaciller le pouvoir royal sous la r?gence d’Anne d’Autriche et de Mazarin. Les mousquetaires iront m?me jusqu’en Angeleterre pour essayer de sauver Charles Ier.... Si les personnages ont toujours les qualit?s de coeur et d’esprit qui ont fait le succ?s des Trois Mousquetaires, ils ont acquis une plus grande ?paisseur et leurs doutes sont l? pour en t?moigner... On retrouve donc nos h?ros mais avec une dimension suppl?mentaire, chaque mousquetaire ?tant un symbole ou une tendance et ma fois comme cela ne nuit pas ? la qualit? des batailles... pourquoi se priver?

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Pendant ce temps d’Artagnan s’acheminait vers la rue Tiquetonne, où il demeurait à l’hôtel de La Chevrette

Disons en peu de mots comment d’Artagnan avait été amené à faire choix de cette demeure.

VI. D’Artagnan à quarante ans

Hélas! depuis l’époque où, dans notre roman des Trois Mousquetaires, nous avons quitté d’Artagnan, rue des Fossoyeurs, 12, il s’était passé bien des choses, et surtout bien des années.

D’Artagnan n’avait pas manqué aux circonstances, mais les circonstances avaient manqué à d’Artagnan. Tant que ses amis l’avaient entouré, d’Artagnan était resté dans sa jeunesse et sa poésie; c’était une de ces natures fines et ingénieuses qui s’assimilent facilement les qualités des autres. Athos lui donnait de sa grandeur, Porthos de sa verve, Aramis de son élégance. Si d’Artagnan eût continué de vivre avec ces trois hommes, il fût devenu un homme supérieur. Athos le quitta le premier, pour se retirer dans cette petite terre dont il avait hérité du côté de Blois; Porthos, le second, pour épouser sa procureuse; enfin, Aramis, le troisième, pour entrer définitivement dans les ordres et se faire abbé. À partir de ce moment, d’Artagnan, qui semblait avoir confondu son avenir avec celui de ses trois amis, se trouva isolé et faible, sans courage pour poursuivre une carrière dans laquelle il sentait qu’il ne pouvait devenir quelque chose qu’à la condition que chacun de ses amis lui céderait, si cela peut se dire, une part du fluide électrique qu’il avait reçu du ciel.

Ainsi, quoique devenu lieutenant de mousquetaires, d’Artagnan ne s’en trouva que plus isolé; il n’était pas d’assez haute naissance, comme Athos, pour que les grandes maisons s’ouvrissent devant lui; il n’était pas assez vaniteux, comme Porthos, pour faire croire qu’il voyait la haute société; il n’était pas assez gentilhomme, comme Aramis, pour se maintenir dans son élégance native, en tirant son élégance de lui-même. Quelque temps le souvenir charmant de madame Bonacieux avait imprimé à l’esprit du jeune lieutenant une certaine poésie; mais comme celui de toutes les choses de ce monde, ce souvenir périssable s’était peu à peu effacé; la vie de garnison est fatale, même aux organisations aristocratiques. Des deux natures opposées qui composaient l’individualité de d’Artagnan, la nature matérielle l’avait peu à peu emporté, et tout doucement, sans s’en apercevoir lui-même, d’Artagnan, toujours en garnison, toujours au camp, toujours à cheval, était devenu (je ne sais comment cela s’appelait à cette époque) ce qu’on appelle de nos jours un véritable troupier.

Ce n’est point que pour cela d’Artagnan eût perdu de sa finesse primitive; non pas. Au contraire, peut-être, cette finesse s’était augmentée, ou du moins paraissait doublement remarquable sous une enveloppe un peu grossière; mais cette finesse il l’avait appliquée aux petites et non aux grandes choses de la vie; au bien-être matériel, au bien-être comme les soldats l’entendent, c’est-à-dire à avoir bon gîte, bonne table, bonne hôtesse.

Et d’Artagnan avait trouvé tout cela depuis six ans rue Tiquetonne, à l’enseigne de La Chevrette.

Dans les premiers temps de son séjour dans cet hôtel, la maîtresse de la maison, belle et fraîche Flamande de vingt-cinq à vingt-six ans, s’était singulièrement éprise de lui; et après quelques amours fort traversées par un mari incommode, auquel dix fois d’Artagnan avait fait semblant de passer son épée au travers du corps, ce mari avait disparu un beau matin, désertant à tout jamais, après avoir vendu furtivement quelques pièces de vin et emporté l’argent et les bijoux. On le crut mort; sa femme surtout, qui se flattait de cette douce idée qu’elle était veuve, soutenait hardiment qu’il était trépassé. Enfin, après trois ans d’une liaison que d’Artagnan s’était bien gardé de rompre, trouvant chaque année son gîte et sa maîtresse plus agréables que jamais, car l’une faisait crédit de l’autre, la maîtresse eut l’exorbitante prétention de devenir femme, et proposa à d’Artagnan de l’épouser.

– Ah! fi! répondit d’Artagnan. De la bigamie, ma chère! Allons donc, vous n’y pensez pas!

– Mais il est mort, j’en suis sûre.

– C’était un gaillard très contrariant et qui reviendrait pour nous faire pendre.

– Eh bien, s’il revient, vous le tuerez; vous êtes si brave et si adroit!

– Peste! ma mie! autre moyen d’être pendu.

– Ainsi vous repoussez ma demande?

– Comment donc! mais avec acharnement!

La belle hôtelière fut désolée. Elle eût fait bien volontiers de M. d’Artagnan non seulement son mari, mais encore son Dieu: c’était un si bel homme et une si fière moustache!

Vers la quatrième année de cette liaison vint l’expédition de Franche-Comté. D’Artagnan fut désigné pour en être et se prépara à partir. Ce furent de grandes douleurs, des larmes sans fin, des promesses solennelles de rester fidèle; le tout de la part de l’hôtesse, bien entendu. D’Artagnan était trop grand seigneur pour rien promettre; aussi promit-il seulement de faire ce qu’il pourrait pour ajouter encore à la gloire de son nom.

Sous ce rapport, on connaît le courage de d’Artagnan; il paya admirablement de sa personne, et, en chargeant à la tête de sa compagnie, il reçut au travers de la poitrine une balle qui le coucha tout de son long sur le champ de bataille. On le vit tomber de son cheval, on ne le vit pas se relever, on le crut mort, et tous ceux qui avaient espoir de lui succéder dans son grade dirent à tout hasard qu’il l’était. On croit facilement ce qu’on désire; or, à l’armée depuis les généraux de division qui désirent la mort du général en chef, jusqu’aux soldats qui désirent la mort des caporaux, tout le monde désire la mort de quelqu’un.

Mais d’Artagnan n’était pas homme à se laisser tuer comme cela. Après être resté pendant la chaleur du jour évanoui sur le champ de bataille, la fraîcheur de la nuit le fit revenir à lui; il gagna un village, alla frapper à la porte de la plus belle maison, fut reçu comme le sont partout et toujours les Français, fussent-ils blessés; il fut choyé, soigné, guéri, et, mieux portant que jamais, il reprit un beau matin le chemin de la France, une fois en France la route de Paris, et une fois à Paris la direction de la rue Tiquetonne.

Mais d’Artagnan trouva sa chambre prise par un portemanteau d’homme complet, sauf l’épée, installé contre la muraille.

– Il sera revenu, dit-il; tant pis et tant mieux!

Il va sans dire que d’Artagnan songeait toujours au mari.

Il s’informa: nouveau garçon, nouvelle servante; la maîtresse était allée à la promenade.

– Seule! demanda d’Artagnan.

– Avec monsieur.

– Monsieur est donc revenu?

– Sans doute, répondit naïvement la servante.

– Si j’avais de l’argent, se dit d’Artagnan à lui-même, je m’en irai; mais je n’en ai pas, il faut demeurer et suivre les conseils de mon hôtesse, en traversant les projets conjugaux de cet importun revenant.

Il achevait ce monologue, ce qui prouve que dans les grandes circonstances rien n’est plus naturel que le monologue, quand la servante, qui guettait à la porte, s’écria tout à coup:

– Ah, tenez! justement voici madame qui revient avec monsieur.

D’Artagnan jeta les yeux au loin dans la rue et vit en effet, au tournant de la rue Montmartre, l’hôtesse qui revenait suspendue au bras d’un énorme Suisse, lequel se dandinait en marchant avec des airs qui rappelèrent agréablement Porthos à son ancien ami.

– C’est là monsieur? se dit d’Artagnan. Oh! oh! il a fort grandi, ce me semble!

Et il s’assit dans la salle, dans un endroit parfaitement en vue.

L’hôtesse en entrant aperçut tout d’abord d’Artagnan et jeta un petit cri.

À ce petit cri, d’Artagnan se jugeant reconnu se leva, courut à elle et l’embrassa tendrement.

Le Suisse regardait d’un air stupéfait l’hôtesse qui demeurait toute pâle.

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