Les Pardaillan – Livre IV – Fausta Vaincue
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Fausta vaincue est la suite de La Fausta, la subdivision en deux tomes ayant ?t? faite lors de la publication en volume, en 1908. Nous sommes donc toujours en 1588, sous le r?gne d'Henri III, en lutte contre le duc de Guise et la Sainte ligue, le premier soutenu par Pardaillan, et le second par Fausta… Sans vous d?voiler les p?rip?ties multiples et passionnantes de cette histoire, nous pouvons vous dire que le duc de Guise et Henri III mourront tous deux (Z?vaco, malgr? son imagination, ne peut changer l'Histoire…), et que Pardaillan vaincra Fausta…
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– Ou plutôt, c’était une créature perverse, dit sourdement Fausta. Une de ces filles qui n’ont pitié de rien ni de personne, puisqu’elle n’avait pas pitié de votre malheur…
– C’est vrai, dit Saïzuma avec un soupir, il fallait que ce fût une créature bien perverse pour dénoncer et livrer le bienfaiteur de ma fille… Tenez, madame, ne parlons plus d’elle!…
– Elle mérite pourtant un châtiment!…
– Oui! oh! un châtiment terrible!…
– Vous le disiez; elle mérite de mourir sur une croix comme le malheureux Fourcaud, puisqu’elle a causé le malheur de votre fille Jeanne!…
– Malheur à cette fille du démon si mon enfant a souffert par elle!
– Certes elle a souffert, puisqu’elle-même a été en prison!… Elle vous le dira…
– Elle me le dira! murmura la bohémienne extasiée. Je la verrai donc?
– Je vous l’ai promis…
– Quand?… Ah! madame… si cela était!… Si je pouvais seulement savoir le jour…
– Dès demain, dit Fausta, si c’est possible. Certainement d’ici quelques jours…
– Vous dites certainement… Oh! prenez garde de me rendre folle… folle de joie!…
– Je vous jure que vous reverrez aussi la Violetta maudite… Seulement, il faut faire ce que je vous dirai…
– Tout ce qu’on voudra! s’écria Saïzuma avec exaltation.
– Il est nécessaire que pendant ces quelques jours, tandis que j’irai chercher votre Jeanne pour l’amener… il est nécessaire qu’on ne vous voie pas… vous comprenez?…
– Je resterai cachée!…
– Mais où?
Saïzuma sourit.
– Là, sur le haut de la montagne, je connais des braves gens qui me donnent à manger quand j’ai faim, à boire quand j’ai soif, et qui me laissent dormir la nuit chez eux… C’est là que je me retirerai… j’y serai bien cachée, et nul ne me verra…
– Et c’est là que je vous amènerai votre fille Jeanne!
– Venez donc! dit Saïzuma radieuse, transfigurée, venez que je vous montre la demeure de ces gens…
La bohémienne s’élança, repassa par la brèche, fit le tour des murs du couvent et arriva enfin à la chaumière où Fausta était entrée tout à l’heure…
«Maintenant, gronda Fausta en elle-même, je crois que Dieu même ne pourrait pas les sauver… je les tiens tous!…»