Les Pardaillan – Livre IV – Fausta Vaincue

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Les Pardaillan – Livre IV – Fausta Vaincue
Название: Les Pardaillan – Livre IV – Fausta Vaincue
Автор: Z?vaco Michel
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Pardaillan – Livre IV – Fausta Vaincue - читать бесплатно онлайн , автор Z?vaco Michel

Fausta vaincue est la suite de La Fausta, la subdivision en deux tomes ayant ?t? faite lors de la publication en volume, en 1908. Nous sommes donc toujours en 1588, sous le r?gne d'Henri III, en lutte contre le duc de Guise et la Sainte ligue, le premier soutenu par Pardaillan, et le second par Fausta… Sans vous d?voiler les p?rip?ties multiples et passionnantes de cette histoire, nous pouvons vous dire que le duc de Guise et Henri III mourront tous deux (Z?vaco, malgr? son imagination, ne peut changer l'Histoire…), et que Pardaillan vaincra Fausta…

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– Eh bien!, voici, messieurs: je me fais fort, dans dix jours, non seulement de vous dire où se trouve la jeune fille, mais de vous mettre en sa présence… Dix jours, messieurs, cela peut vous sembler long. Mais c’est juste le temps qu’il me faut pour aller dans une ville où je suis sûr de trouver l’indication cherchée, et d’en revenir.

– Quelle est cette ville? demanda Pardaillan.

– C’est Blois, répondit Maurevert du ton le plus naturel. L’homme à qui la jeune fille a été confiée est à Blois. Pourquoi? Ceci, messieurs, est un secret politique. Or, si je puis trahir le duc sur une question d’amour, j’aimerais mieux être tué sur place que de le trahir sur une question d’État…

Ceci était admirable… Ceci confirmait si bien la bonne volonté de Maurevert, cela concordait si exactement avec tout ce que pouvait supposer Pardaillan de nouvelles tentatives que ferait Guise contre Henri III, qu’en effet la chose parut limpide au chevalier et au jeune duc.

– Que la jeune fille soit à Blois, continua Maurevert, ceci est de toute impossibilité. Le duc ne l’aurait pas envoyée si loin de lui, ni en un lieu où peuvent surgir… des dangers de toute nature. Mais à Blois, messieurs, je trouverai l’homme qui sait. Or cet homme, messieurs, n’a rien à me refuser, et quand je lui aurai dit que ma vie dépend du renseignement que je lui demande, à l’instant même j’aurai l’indication voulue… Et alors, messieurs, je vous le répète; je me fais fort de vous conduire auprès de celle que vous cherchez…

Charles regarda Pardaillan. Et ce regard voulait dire:

– Il n’y a pas à hésiter…

C’était aussi l’avis du chevalier.

– Vous dites dix jours? demanda-t-il à Maurevert.

– Jour pour jour… dans dix jours à partir d’aujourd’hui, à midi sonnant, vous me reverrez à Paris… tenez… je vous attendrai hors des murs, aux environs de la porte Montmartre.

– Nous sommes au douze d’octobre… le vingt et un, à midi, aux environs de la porte Montmartre, nous y serons, monsieur…

– Puis donc partir, messieurs? demanda Maurevert avec une sorte d’humilité.

– Partez, monsieur, répondit Pardaillan, de cette voix rude qu’il avait depuis quelques minutes.

Maurevert sauta en selle.

– À vous revoir, messieurs, le vingt et un d’octobre à midi, dit-il alors. J’entreprends une besogne difficile et périlleuse. Mais y eût-il mille difficultés, mille dangers, ce serait encore avec joie que je l’entreprendrai car le souvenir de la journée d’hier ne s’effacera jamais de mon cœur.

Aussitôt, il mit son cheval au petit galop et s’éloigna pour rejoindre directement la route de Blois. Pardaillan, pensif, le regarda tant qu’il put le voir.

– Que dites-vous de cela? lui demanda alors le jeune duc.

– Je dis, fit Pardaillan en passant une main sur son front, que cet homme est moins mauvais que je n’avais supposé…

– Il prend bien la route de Blois…

– La route du pardon! murmura Pardaillan.

Maurevert, en effet, avait bien pris la route de Blois… Il n’était nullement pressé d’arriver… Pour la première fois depuis de longues années, il respirait librement… Il s’en allait donc tantôt au pas, tantôt au petit galop de chasse, parfois tombant dans une méditation profonde, tantôt considérant avec une sorte d’étonnement joyeux la campagne inondée par le beau soleil d’automne, les frondaisons d’un vert sombre où déjà apparaissaient quelques feuilles cuivrées qui faisaient des taches de rouille sur les feuillages… Il découvrait la nature. Il se surprenait à arrêter son cheval pour contempler quelque site… Et tout cela, c’était la joie de se sentir vivant, de comprendre qu’il avait longtemps à vivre encore… vivre sans terreur!…

Le soir, à l’auberge où il s’arrêta pour passer la nuit, il se montra plein de gaieté, tapota les joues de la servante, paya généreusement, but des meilleurs vins, en sorte que les gens de l’auberge se dirent:

– Voilà, certes, un galant gentilhomme; c’est bénédiction de servir des gens aussi heureux de vivre et qui mettent du bonheur partout où ils passent…

À peine au lit, Maurevert s’endormit profondément. Il eut ce sommeil charmant où l’on se sent dormir sans crainte. Il ne mit ni pistolet ni poignard sur une table près de lui. Il laissa sa porte ouverte. Il ne se réveilla pas en sursaut le visage inondé de sueur en criant d’une voix rauque: «Qui va là!»… Il ne s’assura pas qu’on ne pouvait pas le surprendre tandis qu’il dormait. Enfin, il s’endormit sans soucis…

Lorsqu’il se réveilla, le soleil inondait sa chambre. Il s’habilla sans hâte, sifflotant entre ses dents. Et il repartit.

En route, il saluait le bûcheron qui passait, ou la paysanne traînant son âne par la bride, d’un mot joyeux et quelquefois d’une pièce de monnaie. Jamais il ne s’était vu ainsi… Ce furent les jours les plus charmants de sa vie. Seulement, parfois il frissonnait tout à coup; ses yeux s’ensanglantaient; un rire abominable crispait ses lèvres… Et alors il murmurait:

– Le vingt et un d’octobre, à midi! Ah! comme c’est encore loin!…

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