Le Compagnon Du Tour De France
Le Compagnon Du Tour De France читать книгу онлайн
Pierre Huguenin et son p?re sont compagnons. Le Comte de Villepreux les a engag?s pour qu'ils restaurent les boiseries de sa chapelle. Le Comte vit avec deux jeunes femmes: sa fille Yseult, tr?s cultiv?e et ?prise d'id?al, et la Marquise Jos?phine des Fresnays, qui est passionn?e et romantique. Pierre Huguenin quitte le manoir pour aller chercher des ouvriers capables de remplacer son p?re qui a eu un accident le rendant inapte au travail. Il ram?ne son ami nantais, le Corinthien qui abandonne son amie La Savinienne au profit de Jos?phine. Le Comte de Villepreux refuse de voir des roturiers, m?me cultiv?s, entrer dans sa famille. Il exp?die le Corinthien en Italie. Pierre et Yseult doivent, eux aussi, renoncer ? leur amour, bien qu'il soit pur et calme.
Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала
CHAPITRE XXII
– Qu’a-t-il donc à dormir ainsi les yeux ouverts? Il a l’air de rêvasser dans la fièvre. Réveille-toi tout à fait, mon Pierre, cela te vaudra mieux que de trembler et de soupirer comme tu fais.
Ainsi parlait le père Huguenin, et il secouait son fils pour l’éveiller. Pierre obéit machinalement, et se souleva; mais les cieux n’étaient pas encore refermés pour lui. Il ne dormait plus; mais il voyait encore passer autour de lui des formes idéales, et les accords des lyres sacrées résonnaient à ses oreilles. Il était debout et sa vision était à peine dissipée. Il était surtout frappé du parfum des fleurs qui le suivait jusque dans la réalité. – Est-ce que vous ne sentez pas l’odeur des roses et des lis? dit-il à son père qui le regardait d’un air inquiet.
– Je le crois bien, dit le père Huguenin, tu as des fleurs plein ta chemise; on dirait que tu as voulu faire de ta poitrine un reposoir de la Fête-Dieu.
Pierre vit en effet les fleurs d’Yseult s’échapper de son sein et tomber à ses pieds.
– Ah! dit-il en les ramassant, voilà ce qui m’a procuré ce beau rêve! Et, sans se plaindre d’avoir été interrompu, il se remit à l’ouvrage plein de force et d’ardeur.