Les Pardaillan – Livre I
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En 1553, Jeanne, fille du seigneur de Piennes, ?pouse secr?tement Fran?ois, le fils a?n? du conn?table de Montmorency. La guerre qui s'ach?ve contre Charles Quint s?pare le jeune couple. Jeanne se retrouvant seule, met au monde une petite fille Lo?se. Mais Henri, fr?re de Fran?ois, est amoureux lui aussi de Jeanne et d?vor? par la jalousie. Lors du retour de Fran?ois, Henri fait enlever la petite Lo?se par le vieux chevalier Honor? de Pardaillan et oblige Jeanne ? s'accuser d'adult?re devant son ?poux qui la quitte effondr?…
Z?vaco, auteur anarchiste et populaire, nous propose, avec ce cycle de dix romans, dans un style alerte, vif et piquant, une histoire pleine d'action et de rebondissements qui ne pourra que plaire, par exemple, aux amoureux de Dumas. Comme dans le cycle des Valois – La Reine Margot, La Dame de Monsoreau et Les Quarante-cinq – la trame historique, tr?s bien m?l?e ? la fiction, nous fait vivre avec les grands personnages que sont Catherine de M?dicis, Charles IX, Henri III, Henri de Guise, etc.
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– Je voudrais, dit Pardaillan, vous poser une question… Rassurez-vous, madame, elle m’est toute personnelle… Vous avez dû parfois vous entretenir avec elles?…
– Deux ou trois fois seulement.
– Eh bien, reprit le chevalier, dans ces circonstances… ou d’autres… enfin, tenez, madame, je veux savoir si jamais mon nom a été prononcé par Loïse…
– Jamais! dit Alice.
Un nuage passa sur le front du jeune homme. Ses yeux se troublèrent. Un profond soupir gonfla sa poitrine.
– Pourquoi aurait-elle parlé de moi? songea-t-il. Elle m’a oublié depuis longtemps… Et pourtant… c’est bien moi qu’elle appela à son secours le matin où je fus arrêté.
Pardaillan n’avait plus rien à faire chez Alice de Lux. Il prit donc congé. Mais la jeune femme le supplia de la revenir voir. Il promit. Cette infortunée lui inspirait un profond intérêt. Elle lui apparaissait comme un sphinx dont il eût été l’Œdipe.
En quittant la maison de la rue de la Hache, Pardaillan se rendit rue Tiquetonne, au cabaret des Deux morts qui parlent . C’est là, on ne l’a pas oublié, que l’attendait le vieux Pardaillan. À tout, prendre, la visite qu’il venait de faire lui laissait une bonne impression: Loïse n’était plus au pouvoir de Damville, et c’était un point essentiel.
En songeant à ces choses, le chevalier s’avançait rapidement vers la rue Tiquetonne; et il arriva ainsi dans la rue de Beauvais, qui était l’une des artères du vieux Paris aboutissant à ce cœur de pierre qu’était le Louvre. Là, il trouva un tel encombrement de populaire qu’il dut s’arrêter.
Il regarda vers le Louvre, et vit qu’on avait baissé le pont-levis de la porte qui regardait la rue de Beauvais. Or, en l’absence du roi, toutes les portes du Louvre levaient leurs ponts-levis. Non seulement le pont était baissé, mais une compagnie d’arquebusiers prenait position dans la rue, en grande tenue de parade, pourpoint aux armes de France, casques à plumets ondoyants.
Vers sa gauche, dans Paris, le chevalier entendait une grande rumeur, ce bruit de houle qui est le bruit de la foule. Autour de lui, le peuple était endimanché; des femmes accouraient pour tâcher de prendre une place le long de la rue où des hommes du guet, à coups de hallebarde, s’efforçaient de maintenir un passage libre.
– Qu’y a-t-il? demanda Pardaillan à une jolie fille qui s’accrochait à son bras pour ne pas être bousculée.
– Eh! ne le savez-vous pas, dit la fille. C’est notre sire le roi qui rentre en son Louvre!…
Mais à ce moment une débandade se produisit dans la foule: le bruit venait de se répandre que le roi et son escorte ne passeraient pas par la rue de Beauvais, mais feraient un détour par la rue Montmartre. En un clin d’œil, la rue se vida comme un fleuve un instant trop gonflé qui se déverse par mille ruisseaux, et le peuple se mit à courir vers la rue Montmartre. Le chevalier reprit son chemin vers la rue Tiquetonne.
