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Les Mysteres De Paris Tome IV

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Les Mysteres De Paris Tome IV
Название: Les Mysteres De Paris Tome IV
Автор: Sue Eug?ne
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Mysteres De Paris Tome IV - читать бесплатно онлайн , автор Sue Eug?ne

Voici un roman mythique, presque ? l'?gal du Comte de Monte-Cristo ou des Trois mousquetaires, un grand roman d'aventures, foisonnant, qui nous d?crit un Paris myst?rieux et inconnu, d?voil? dans ses recoins les plus secrets, un Paris exotique o? les apaches de Paris remplacent ceux de l'Am?rique.

Errant dans les rues sombres et dangereuses de la Cit?, d?guis? en ouvrier, le prince Rodolphe de G?rolstein sauve une jeune prostitu?e, Fleur-de-Marie, dite la Goualeuse, des brutalit?s d'un ouvrier, le Chourineur. Sans rancune contre son vainqueur, le Chourineur entra?ne Rodolphe et Fleur-de-Marie dans un tripot, Au Lapin Blanc. L?, le Chourineur et Fleur-de-Marie content leur triste histoire ? Rodolphe. Tous deux, livr?s d?s l'enfance ? l'abandon et ? la mis?re la plus atroce, malgr? de bons instincts, sont tomb?s dans la d?gradation: le meurtre pour le Chourineur, dans un moment de violence incontr?l?e, la prostitution pour Fleur-de-Marie. Rodolphe se fait leur protecteur et entreprend de les r?g?n?rer en les arrachant ? l'enfer du vice et de la mis?re o? ils sont plong?s…

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– Parbleu, si vous croyez qu’on rencontre tous les jours une fièvre ataxique aussi merveilleusement bien compliquée, aussi curieuse à étudier que celle que vous aviez! C’était admirable… mon bon ami, admirable! Stupeur, délire, soubresauts des tendons, syncopes, elle réunissait les symptômes les plus variés, votre chère fièvre; vous avez même été, chose rare, très-rare et éminemment intéressante… vous avez même été affecté d’un état partiel et momentané de paralysie, s’il vous plaît… Rien que pour ce fait, votre maladie avait droit à tout mon dévouement; vous m’offriez une magnifique étude; car, franchement, mon cher ami, tout ce que je désire au monde, c’est de rencontrer encore une aussi belle fièvre… mais on n’a pas ce bonheur-là deux fois.

Le comte haussa les épaules avec impatience.

Ce fut à ce moment que Martial descendit appuyé sur le bras de la Louve, qui avait mis, on le sait, par-dessus ses vêtements mouillés, un manteau de tartan appartenant à Calebasse.

Frappé de la pâleur de l’amant de la Louve, et remarquant ses mains couvertes de sang caillé, le comte s’écria.

– Quel est cet homme?…

– Mon mari…, répondit la Louve en regardant Martial avec une expression de bonheur et de noble fierté impossible à rendre.

– Vous avez une bonne et intrépide femme, monsieur, lui dit le comte; je l’ai vue sauver cette malheureuse enfant avec un rare courage.

– Oh! oui, monsieur, elle est bonne et intrépide, ma femme, répondit Martial en appuyant sur ces derniers mots et en contemplant à son tour la Louve d’un air à la fois attendri et passionné. Oui, intrépide!… car elle vient de me sauver aussi la vie…

– À vous? dit le comte étonné.

– Voyez ses mains… ses pauvres mains! dit la Louve en essuyant les larmes qui adoucissaient l’éclat sauvage de ses yeux.

– Ah! c’est horrible! s’écria le comte, ce malheureux a les mains hachées… Voyez donc, docteur…

Détournant légèrement la tête et regardant par-dessus son épaule les plaies nombreuses que Calebasse avait faites aux mains de Martial, le docteur Griffon dit à ce dernier:

– Ouvrez et fermez la main.

Martial exécuta ce mouvement avec assez de peine. Le docteur haussa les épaules, continua de s’occuper de Fleur-de-Marie et dit dédaigneusement, comme à regret:

– Ces blessures n’ont absolument rien de grave… il n’y a aucun tendon de lésé; dans huit jours, le sujet pourra se servir de ses mains.

– Vrai, monsieur! Mon mari ne sera pas estropié? s’écria la Louve avec reconnaissance.

Le docteur secoua la tête négativement.

– Et la Goualeuse, monsieur? elle vivra, n’est-ce pas? demanda la Louve. Oh! il faut qu’elle vive, moi et mon mari nous lui devons tant!… Puis se retournant vers Martial: Pauvre petite… la voilà, celle dont je te parlais… c’est elle pourtant qui sera peut-être la cause de notre bonheur; c’est elle qui m’a donné l’idée de venir à toi te dire tout ce que je t’ai dit… Vois donc le hasard qui fait que je la sauve… et ici encore!…

– C’est notre Providence…, dit Martial, frappé de la beauté de la Goualeuse. Quelle figure d’ange! Oh! elle vivra, n’est-ce pas, monsieur le docteur?

– Je n’en sais rien, dit le docteur; mais d’abord peut-elle rester ici? Aura-t-elle les soins nécessaires?

– Ici! s’écria la Louve, mais on assassine ici!

– Tais-toi! Tais-toi! dit Martial.

Le comte et le docteur regardèrent la Louve avec surprise.

– La maison de l’île est malfamée dans le pays… cela ne m’étonne guère, dit à demi-voix le médecin à M. de Saint-Remy.

– Vous avez donc été victime de violences? demanda le comte à Martial. Ces blessures, qui vous les a faites?

– Ce n’est rien, monsieur… j’ai eu ici une dispute… une batterie s’en est suivie… et j’ai été blessé… Mais cette jeune paysanne ne peut pas rester dans la maison, ajouta-t-il d’un air sombre, je n’y reste pas moi-même… ni ma femme ni mon frère, ni ma sœur que voilà… nous allons quitter l’île pour n’y plus jamais revenir.

– Oh! quel bonheur! s’écrièrent les deux enfants.

– Alors, comment faire? dit le docteur en regardant Fleur-de-Marie. Il est impossible de songer à transporter le sujet à Paris, dans l’état de prostration où il se trouve. Mais au fait, ma maison est à deux pas, ma jardinière et sa fille seront d’excellentes gardes-malades… Puisque cette asphyxiée par submersion vous intéresse, vous surveillerez les soins qu’on lui donnera, mon cher Saint-Remy, et je viendrai la voir chaque jour.

– Et vous jouez l’homme dur, impitoyable! s’écria le comte, lorsque vous avez le cœur le plus généreux, ainsi que le prouve cette proposition…

– Si le sujet succombe, comme cela est possible, il y aura lieu à une autopsie intéressante qui me permettra de confirmer encore une fois les assertions de Goodwin.

– Ce que vous dites est affreux! s’écria le comte.

– Pour qui sait lire, le cadavre est un livre où l’on apprend à sauver la vie des malades, dit stoïquement le docteur Griffon.

– Enfin vous faites le bien, dit amèrement M. de Saint-Remy, c’est l’important. Qu’importe la cause, pourvu que le bienfait subsiste! Pauvre enfant, plus je la regarde, plus elle m’intéresse.

– Et elle le mérite, allez, monsieur, reprit la Louve avec exaltation en se rapprochant.

– Vous la connaissez? s’écria le comte.

– Si je la connais, monsieur! C’est à elle que je devrai le bonheur de ma vie; en la sauvant, je n’ai pas fait autant pour elle qu’elle a fait pour moi.

Et la Louve regarda passionnément son mari; elle ne disait plus «son homme».

– Et qui est-elle? demanda le comte.

– Un ange, monsieur, tout ce qu’il y a de meilleur au monde. Oui, et quoiqu’elle soit mise en paysanne, il n’y a pas une bourgeoise, pas une grande dame pour parler aussi bien qu’elle, avec sa petite voix douce comme de la musique. C’est une fière fille, allez, et courageuse, et bonne!

– Par quel accident est-elle donc tombée à l’eau?

– Je ne sais, monsieur.

– Ce n’est donc pas une paysanne? demanda le comte.

– Une paysanne! Regardez donc ces petites mains blanches, monsieur.

– C’est vrai, dit M. de Saint-Remy; quel singulier mystère!… Mais son nom, sa famille?

– Allons, reprit le docteur en interrompant l’entretien, il faut transporter le sujet dans le bateau.

Une demi-heure après, Fleur-de-Marie, qui n’avait pas encore repris ses sens, était amenée dans la maison du médecin, couchée dans un bon lit et maternellement surveillée par la jardinière de M. Griffon, à laquelle s’adjoignit la Louve.

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