Les Mysteres De Paris Tome II

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Les Mysteres De Paris Tome II
Название: Les Mysteres De Paris Tome II
Автор: Sue Eug?ne
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Mysteres De Paris Tome II - читать бесплатно онлайн , автор Sue Eug?ne

Voici un roman mythique, presque ? l'?gal du Comte de Monte-Cristo ou des Trois mousquetaires, un grand roman d'aventures, foisonnant, qui nous d?crit un Paris myst?rieux et inconnu, d?voil? dans ses recoins les plus secrets, un Paris exotique o? les apaches de Paris remplacent ceux de l'Am?rique.

Errant dans les rues sombres et dangereuses de la Cit?, d?guis? en ouvrier, le prince Rodolphe de G?rolstein sauve une jeune prostitu?e, Fleur-de-Marie, dite la Goualeuse, des brutalit?s d'un ouvrier, le Chourineur. Sans rancune contre son vainqueur, le Chourineur entra?ne Rodolphe et Fleur-de-Marie dans un tripot, Au Lapin Blanc. L?, le Chourineur et Fleur-de-Marie content leur triste histoire ? Rodolphe. Tous deux, livr?s d?s l'enfance ? l'abandon et ? la mis?re la plus atroce, malgr? de bons instincts, sont tomb?s dans la d?gradation: le meurtre pour le Chourineur, dans un moment de violence incontr?l?e, la prostitution pour Fleur-de-Marie. Rodolphe se fait leur protecteur et entreprend de les r?g?n?rer en les arrachant ? l'enfer du vice et de la mis?re o? ils sont plong?s…

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– Vous entendez bien, ma voisine, que, puisque les voilà à leur aise, ils vous les rembourseront.

– C’est vrai, ça ne sera pas de refus… ça sera toujours un commencement pour acheter une garniture de cheminée… C’est mon rêve!

– Et puis, enfin, il faut toujours songer un peu à l’avenir.

– À l’avenir?

– Si vous tombiez malade, par exemple…

– Moi… malade?

Et Rigolette de rire aux éclats.

De rire si fort qu’un gros homme qui marchait devant elle, portant un chien sous son bras, se retourna tout interloqué, croyant qu’il s’agissait de lui.

Rigolette, sans discontinuer de rire, lui fit une demi-révérence accompagnée d’une petite mine si espiègle que Rodolphe ne put s’empêcher de partager l’hilarité de sa compagne.

Le gros homme continua son chemin en grommelant.

– Êtes-vous folle!… allez, ma voisine! dit Rodolphe en reprenant son sérieux.

– C’est votre faute aussi…

– Ma faute?

– Oui, vous me dites des bêtises…

– Parce que je vous dis que vous pourriez tomber malade?

– Malade, moi?

Et de rire encore.

– Pourquoi pas?

– Est-ce que j’ai l’air de ça?

– Jamais je n’ai vu figure plus rose et plus fraîche.

– Eh bien! alors… pourquoi voulez-vous que je tombe malade?

– Comment?

– À dix-huit ans, avec la vie que je mène… est-ce que c’est possible? Je me lève à cinq heures, hiver comme été; je me couche à dix ou onze; je mange à ma faim, qui n’est pas grande, c’est vrai; je ne souffre pas du froid, je travaille toute la journée, je chante comme une alouette, je dors comme une marmotte, j’ai le cœur libre, joyeux, content; je suis sûre de ne jamais manquer d’ouvrage, à propos de quoi voulez-vous que je sois malade?… ce serait par trop drôle aussi…

Et de rire encore.

Rodolphe, frappé de cette aveugle et bienheureuse confiance dans l’avenir, se reprocha d’avoir risqué de l’ébranler… Il songeait avec une sorte d’effroi qu’une maladie d’un mois pouvait ruiner cette riante et paisible existence.

Cette foi profonde de Rigolette dans son courage et dans ses dix-huit ans… ses seuls biens… semblait à Rodolphe respectable et sainte…

De la part de la jeune fille…, ce n’était plus de l’insouciance, de l’imprévoyance; c’était une créance instinctive à la commisération et à la justice divines, qui ne pouvaient abandonner une créature laborieuse et bonne, une pauvre fille dont le seul tort était de compter sur la jeunesse et sur la santé qu’elle tenait de Dieu…

Au printemps, quand d’une aile agile les oiseaux du ciel, joyeux et chantants, effleurent les luzernes roses, ou fendent l’air tiède et azuré, s’inquiètent-ils du sombre hiver?

– Ainsi, dit Rodolphe à la grisette, vous n’ambitionnez rien?

– Rien…

– Absolument rien?…

– Non… C’est-à-dire, entendons-nous, ma garniture de cheminée… et je l’aurai… je ne sais pas quand… mais j’ai mis dans ma tête de l’avoir, et ce sera; je prendrai plutôt sur mes nuits…

– Et sauf cette garniture?…

– Je n’ambitionne rien… seulement depuis aujourd’hui.

– Pourquoi cela?

– Parce qu’avant-hier encore j’ambitionnais un voisin qui me plût… afin de faire avec lui, comme j’ai toujours fait, bon ménage… afin de lui rendre de petits services pour qu’il m’en rende à son tour.

– C’est déjà convenu, ma voisine; vous soignerez mon linge, et je cirerai votre chambre… sans compter que vous m’éveillerez de bonne heure, en frappant à ma cloison.

– Et vous croyez que ce sera tout?

– Qu’y a-t-il encore?

– Ah bien! vous n’êtes pas au bout. Est-ce qu’il ne faudra pas que le dimanche vous me meniez promener aux barrières ou sur les boulevards? Je n’ai que ce jour-là de récréation…

– C’est ça, l’été nous irons à la campagne.

– Non, je déteste la campagne; je n’aime que Paris. Pourtant, dans le temps, par complaisance, j’ai fait quelques parties à Saint-Germain avec une de mes camarades de prison, qu’on appelait la Goualeuse, parce qu’elle chantait toujours; une bien bonne petite fille!

– Et qu’est-elle devenue?

– Je ne sais pas; elle dépensait son argent de prison sans avoir l’air de s’amuser beaucoup; elle était toujours triste, mais douce et charitable… Quand nous sortions ensemble, je n’avais pas encore d’ouvrage; quand j’en ai eu, je n’ai pas bougé de chez moi; je lui ai donné mon adresse, elle n’est pas venue me voir; sans doute elle est occupée de son côté… C’est pour vous dire, mon voisin, que j’aimais Paris plus que tout. Aussi, quand vous le pourrez, le dimanche, vous me mènerez dîner chez le traiteur, quelquefois au spectacle… sinon, si vous n’avez pas d’argent, vous me mènerez voir les boutiques dans les beaux passages, ça m’amuse presque autant. Mais soyez tranquille, dans nos petites parties fines, je vous ferai honneur… Vous verrez comme je serai gentille avec ma jolie robe de levantine gros bleu, que je ne mets que le dimanche! Elle me va comme un amour; j’ai avec ça un petit bonnet garni de dentelles, avec des nœuds orange, qui ne font pas trop mal sur mes cheveux noirs, des bottines de satin turc que j’ai fait faire pour moi… un charmant châle de bourre de soie façon cachemire. Allez, allez, mon voisin, on se retournera plus d’une fois pour nous voir passer. Les hommes diront: «Mais c’est qu’elle est gentille, cette petite, parole d’honneur!» Et les femmes diront de leur côté: «Mais c’est qu’il a une très-jolie tournure, ce grand jeune homme mince… son air est très-distingué… et ses petites moustaches brimes lui vont très-bien…» Et je serai de l’avis de ces dames, car j’adore les moustaches… Malheureusement M. Germain n’en portait pas à cause de son bureau. M. Cabrion en avait, mais elles étaient rouges comme sa grande barbe, et je n’aime pas les grandes barbes; et puis il faisait par trop le gamin dans les rues, et tourmentait trop ce pauvre M. Pipelet. Par exemple, M. Giraudeau (mon voisin d’avant M. Cabrion) avait une très-bonne tenue, mais il était louche. Dans les commencements, ça me gênait beaucoup, parce qu’il avait toujours l’air de regarder quelqu’un à côté de moi, et, sans y penser, je me retournais pour voir qui.

Et de rire.

Rodolphe écoutait ce babil avec curiosité; il se demandait pour la troisième ou quatrième fois ce qu’il devait penser de la vertu de Rigolette.

Tantôt la liberté même des paroles de la grisette et le souvenir du gros verrou lui faisaient presque croire qu’elle aimait ses voisins en frères, en camarades, et que Mme Pipelet l’avait calomniée; tantôt il souriait de ses velléités de crédulité, en songeant qu’il était peu probable qu’une fille aussi jeune, aussi abandonnée, eût échappé aux séductions de MM. Giraudeau, Cabrion et Germain. Pourtant, la franchise, l’originale familiarité de Rigolette éveillaient en lui de nouveaux doutes.

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