Vie De Jesus

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Vie De Jesus
Название: Vie De Jesus
Автор: Renan Ernest
Дата добавления: 16 январь 2020
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Cette pratique était le baptême ou la totale immersion. Les ablutions étaient déjà familières aux Juifs, comme à toutes les religions de l'Orient [287]. Les Esséniens leur avaient donné une extension particulière [288]. Le baptême était devenu une cérémonie ordinaire de l'introduction des prosélytes dans le sein de la religion juive, une sorte d'initiation [289]. Jamais pourtant, avant notre baptiste, on n'avait donné à l'immersion cette importance ni cette forme. Jean avait fixé le théâtre de son activité dans la partie du désert de Judée qui avoisine la mer Morte [290]. Aux époques où il administrait le baptême, il se transportait aux bords du Jourdain [291], soit à Béthanie ou Béthabara [292], sur la rive orientale, probablement vis-à-vis de Jéricho, soit à l'endroit nommé Ænon ou «les Fontaines [293],» près de Salim, où il y avait beaucoup d'eau [294]. Là des foules considérables, surtout de la tribu de Juda, accouraient vers lui et se faisaient baptiser [295]. En quelques mois, il devint ainsi un des hommes les plus influents de la Judée, et tout le monde dut compter avec lui.

Le peuple le tenait pour un prophète [296], et plusieurs s'imaginaient que c'était Élie ressuscité [297]. La croyance à ces résurrections était fort répandue [298]; on pensait que Dieu allait susciter de leurs tombeaux quelques-uns des anciens prophètes pour servir de guides à Israël vers sa destinée finale [299]. D'autres tenaient Jean pour le Messie lui-même, quoiqu'il n'élevât pas une telle prétention [300]. Les prêtres et les scribes, opposés à cette renaissance du prophétisme, et toujours ennemis des enthousiastes, le méprisaient. Mais la popularité du baptiste s'imposait à eux, et ils n'osaient parler contre lui [301]. C'était une victoire que le sentiment de la foule remportait sur l'aristocratie sacerdotale. Quand on obligeait les chefs des prêtres à s'expliquer nettement sur ce point, on les embarrassait fort [302].

Le baptême n'était du reste pour Jean qu'un signe destiné à faire impression et à préparer les esprits à quelque grand mouvement. Nul doute qu'il ne fût possédé au plus haut degré de l'espérance messianique, et que son action principale ne fût en ce sens. «Faites pénitence, disait-il, car le royaume de Dieu approche [303].» Il annonçait une «grande colère,» c'est-à-dire de terribles catastrophes qui allaient venir [304], et déclarait que la cognée était déjà à la racine de l'arbre, que l'arbre serait bientôt jeté au feu. Il représentait son Messie un van à la main, recueillant le bon grain, et brûlant la paille. La pénitence, dont le baptême était la figure, l'aumône, l'amendement des mœurs [305], étaient pour Jean les grands moyens de préparation aux événements prochains. On ne sait pas exactement sous quel jour il concevait ces événements. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il prêchait avec beaucoup de force contre les mêmes adversaires que Jésus, contre les prêtres riches, les pharisiens, les docteurs, le judaïsme officiel en un mot, et que, comme Jésus, il était surtout accueilli par les classes méprisées [306]. Il réduisait à rien le titre de fils d'Abraham, et disait que Dieu pourrait faire des fils d'Abraham avec les pierres du chemin [307]. Il ne semble pas qu'il possédât même en germe la grande idée qui a fait le triomphe de Jésus, l'idée d'une religion pure; mais il servait puissamment cette idée en substituant un rite privé aux cérémonies légales, pour lesquelles il fallait des prêtres, à peu près comme les Flagellants du moyen âge ont été des précurseurs de la Réforme, en enlevant le monopole des sacrements et de l'absolution au clergé officiel. Le ton général de ses sermons était sévère et dur. Les expressions dont il se servait contre ses adversaires paraissent avoir été des plus violentes [308]. C'était une rude et continuelle invective. Il est probable qu'il ne resta pas étranger à la politique. Josèphe, qui le toucha presque par son maître Banou, le laisse entendre à mots couverts [309], et la catastrophe qui mit fin à ses jours semble le supposer. Ses disciples menaient une vie fort austère [310], jeûnaient fréquemment et affectaient un air triste et soucieux. On voit poindre par moments la communauté des biens et cette pensée que le riche est obligé de partager ce qu'il a [311]. Le pauvre apparaît déjà comme celui qui doit bénéficier en première ligne du royaume de Dieu.

Quoique le centre d'action de Jean fût la Judée, sa renommée pénétra vite en Galilée et arriva jusqu'à Jésus, qui avait déjà formé autour de lui par ses premiers discours un petit cercle d'auditeurs. Jouissant encore de peu d'autorité, et sans doute aussi poussé par le désir de voir un maître dont les enseignements avaient beaucoup de rapports avec ses propres idées, Jésus quitta la Galilée et se rendit avec sa petite école auprès de Jean [312]. Les nouveaux venus se firent baptiser comme tout le monde. Jean accueillit très-bien cet essaim de disciples galiléens, et ne trouva pas mauvais qu'ils restassent distincts des siens. Les deux maîtres étaient jeunes; ils avaient beaucoup d'idées communes; ils s'aimèrent et luttèrent devant le public de prévenances réciproques. Un tel fait surprend au premier coup d'œil dans Jean-Baptiste, et on est porté à le révoquer en doute. L'humilité n'a jamais été le trait des fortes âmes juives. Il semble qu'un caractère aussi roide, une sorte de Lamennais toujours irrité, devait être fort colère et ne souffrir ni rivalité ni demi-adhésion. Mais cette manière de concevoir les choses repose sur une fausse conception de la personne de Jean. On se le représente comme un vieillard; il était au contraire de même âge que Jésus [313], et très-jeune selon les idées du temps. Il ne fut pas, dans l'ordre de l'esprit, le père de Jésus, mais bien son frère. Les deux jeunes enthousiastes, pleins des mêmes espérances et des mêmes haines, ont bien pu faire cause commune et s'appuyer réciproquement. Certes un vieux maître voyant un homme sans célébrité venir vers lui et garder à son égard des allures d'indépendance, se fût révolté; on n'a guère d'exemples d'un chef d'école accueillant avec empressement celui qui va lui succéder. Mais la jeunesse est capable de toutes les abnégations, et il est permis d'admettre que Jean, ayant reconnu dans Jésus un esprit analogue au sien, l'accepta sans arrière-pensée personnelle. Ces bonnes relations devinrent ensuite le point de départ de tout un système développé parles évangélistes, et qui consista à donner pour première base à la mission divine de Jésus l'attestation de Jean. Tel était le degré d'autorité conquis par le baptiste qu'on ne croyait pouvoir trouver au monde un meilleur garant. Mais, loin que le baptiste ait abdiqué devant Jésus, Jésus, pendant tout le temps qu'il passa près de lui, le reconnut pour supérieur et ne développa son propre génie que timidement.

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