Сочинения в двенадцати томах. Том 2
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Les exposants obéiront à tout ce que vous leur prescrirez, mais les uns doivent aux chefs d’atteliers, les autres à divers fournisseurs, faut il bien qu’ils puissent trouver dans leur travail le moyen de s’acquitter.
Obligés de se rendre chez eux, comment pourraient-ils le faire sans moyens, ni ressource. La situation de l’homme laborieux et affamé par le besoin est dechirante, lorsqu’il se voit privé du travail qui seul le fait subsister.
Enfin, messieurs, s’il faut que les exposants s’éloignent de Marseille, daignez venir à leur secours. Ils mettent en vous, messieurs, leur confiance, et leur sort ils attendent vos ordres et ils espèrent de votre justice que jamais vos resolutions ne pourront contredire les droits de l’homme et la vœu de la loi.
(Подписи).
III
Архив города Марселя, регистр «Conseil municipal».
«№ 3, 23 février 1792 — 8 février 1793.
Протокол заседания 22 марта 1792 г., стр. 33.
Il a été fait lecture au conseil d’une pétition présentée à la Municipalité par les ouvriers tonneliers, originaires français, qui travaillent en cette ville et qui n’y sont pas nés. Ils se plaignent d’avoir été congédiés forcement de leurs atteliers sous pretexte qu’ils sont étrangers, et que les chefs d’atteliers ont été invités officielement à donner la préférence aux ouvriers de cette profession nés à Marseille. Ces petitionaires, qui n’ont de ressource que dans leur bras et dans leur industrie, craignent d’être réduits à périr de faim, si la Municipalité ne leur tend une main secourable.
Le conseil Municipal, touché des plaintes arrachées par l’infortune à des citoyens laborieux.
Considérant que tous les citoyens de l’Empire doivent jouir de la liberté et de l’égalité de droits que la loi leur assure.
Que le droit de travailler et de faire valoir son industrie ne peut être exclusivement attribué aux ouvriers nés à Marseille, sans violer tous les principes de justice, de liberté et d’égalité solennellement reconnus et proclamés par la déclaration des droits de l’homme.
Que la révolution ayant fait de tous les français un peuple de frères, par l’abolition de toutes les distinctions, et de toutes les prérogatives, la confiance doit être le seul arbitre, et les talons personnels, le seul prix de ces distinctions.
Que si dans certaines circonstances la Municipalité a invité les chefs d’atteliers à préférer les citoyens qui font le service de la garde nationale aux Etrangers, elle a entendu parler des Etrangers du Royaume, et non des citoyens français.
Jaloux d’adoucir la pénible situation où une foule d’hommes utiles et precieux à la société se trouvent réduits par l’effet d’une distinction arbitraire et que les nouvelles lois ont fait disparaître;
Après avoir ouï M-r le Procureur de la Commune, invite les chefs d’atteliers en cette ville, de quelque profession qu’ils soient, à regarder tous les ouvriers français comme frères et citoyens, ayant les mêmes droits à leur confiance, et à n’établir d’autre distinction entre eux que celle que donnent le mérité et les talens.
Rappelle à tous les ouvriers Marseillais, quelle que soit leur profession, l’observation des loix et les principes ci-dessus énoncés, les invite à ne plus faire revivre, sous le règne de la liberté et de l’égalité, des prétentions injustes et des prérogatives inconciliables avec les principes qui forment la base de la constitution, ainsi que du bonheur public.
Enfin il exhorte les uns et les autres au nom de la Patrie dont ils sont tous enfants, et au nom des loix qui protègent tous les citoyens à l’union à la concorde et à la paix, sans les quelles il ne peut exister de veritable liberté.
Arrête que la présente sera imprimée et affichée aux lieux accoutumés, charge M-r le Procureur de la commune de veiller à son execution.
IV
29 марта 1792 г.
Архив города Марселя, картон «Corporations».
A Messieurs le Maire et officiers municipaux de Marseille
Messieurs,
Les ouvriers tonneliers de la ville de Marseille et de son territoire ont eu l’honneur de se présenter le dix neuf du courant devant les pères de la patrie à l’effect d’être maintenus dans les différents ateliers d’où ils avaient été renvoyés sous pretexte que le travail manquait et vous avez accueilli leur demande. Mais quelle a été leur surprise de voir un grand nombre d’ouvriers tonneliers étrangers travailler à leur place. Ils vous ont porté de nouveau leurs justes réclamations et vous avez eu la bonté, Messieurs de les charger d’une lettre pour les chefs d’atteliers par laquelle vous les avez invités à leur donner la préférence.
Le vingt de ce mois les ouvriers tonneliers étrangers, M-r Bergasse à leur tête vous ont présenté une pétition tendant à les faire jouir des droits des français, conformément à la loi. Leur pétition eut un accueil si favorable que la municipalité fit une délibération le vingt deux sur la liberté du travail en faveur de tous les ouvriers français.
Pénétrés du plus grans respect pour les pères de la patrie, soumis aveuglement à leurs ordres sacrés, persuadés d’avance que leur but tend toujours au bien de la chose publique et à l’avantage de ses enfants, sans vouloir aprofondir les intentions du S-r Bergasse qui s’est toujours fait un vrai plaisir de favoriser les ouvriers étrangers au detriment des marseillais qui n’ont cessé et ne cesseront jamais de defendre avec energie notre sainte constitution depuis le principe de la révolution et qui se sont montrés dignes du nom des français, osent, messieurs, reclamer de votre bonté et de votre justice une nouvelle invitation aux chefs d’atteliers; ils vous supplient d’avoir égrad à la position des citoyens, pères de famille, qui n’ont d’autre ressource que celle de leurs bras.
Nous esperons, messieurs, que vous prendrez en grande considération la pétition que nous avons l’honneur de vous présenter et pleinement persuadés que vous ne voulez que le bien de vos enfants, nous nous livrons avec enthousiasme aux moyens que vous trouverez convenables pour leur procurer une subsistance pour eux et leurs familles.
(Подписи).
V
(Май 1792 г.)
Архив города Марселя, регистр «Délibérations du Conseil municipal»,
1792.
Délibération de la Municipalité.
Relative aux Coalitions et Altroupemens des ouvriers, connus sous le nom de Garçons du Devoir.
L’an quatrième de la Liberté, le 30 Mai 1792, à onze heures avant midi, le Conseil Municipal de cette Ville de Marseille s’est assemblé dans une des Salles de la Maison Commune où il tient ses Séances ordinaires; auquel Conseil ont été présens M. M. Mourraille, Maire; Corail Nitard, Bertrand, Robert, Manent, Boyer, Boulouvard, Gaillard, P. Bernard, Baudoin, Langlade, Vernet, Pourcelli, Barthelemy-Benoit, Petre, Mossy, Audibert, Officiers Municipaux, et Séytres, Procureur de la Commune.
M. le Maire ayant ouvert la Séance, M. le Procureur de la Commune a exposé au Conseil que plusieurs Citoyens actifs, exerçant la profession de Menuisier et munis d’une Patente ont présenté à la Municipalité une Pétition revêtue de toutes les formes légales, par laquelle ils se plaignent des vexations arbitraires qu’ils éprouvent de la part d’une classe d’ouvriers dans la Menuiserie, connus sous le nom de garçons du Devoir. Ces individus méconnaissant les lois régénératices qui ont supprimé toute espèce de corporations en France, ne cessent de se considérer comme corporation; ils continuent à s’assembler en corps, tantôt dans les auberges, sous prétexte de repas, tantôt dans les Eglises, où ils font célébrer des messes sous pretexte que c’est leur ancien usage. S’est dans ces assemblées, illicites et formellement proscrites par la constitution, qu’ils ont conçu le projet d’un règlement qui impose des lois dures aux menuisiers patentés; et c’est par une suite de cette coalition criminelle, qu’ils sont parvenus à forcer quelques uns d’entr’eux de souscrire à un tarif où ils ont fixé les divers articles de menuiserie à des prix arbitraires et excessifs. On les a vus parcourir les atteliers, employant les menaces, et les violences, intimidant les citoyens paisibles, extorquer leurs signatures au bas du tarif, et faire cesser tout travail aux ouvriers qui ne voulaient pas partager leurs coupables excès. C’est par une suite de pareil attentat que les atteliers des menuisiers sont actuelement déserts. Ceux memes d’entre les ouvriers qui étaient disposés à un arragement à l’amiable, sur une augmentation proportionnée et nécessaire, ont été forcés de quitter l’ouvrage sur les menaces qui leurs ont été faites; de sorte qu’ils se trouvent ainsi privés des seules ressources qui servent à leur subsistance et à cette de leur famille. Il est du devoir de la Municipalité de réprimer des abus d’autant plus dangereux que s’ils restaient impunis ils pourraient se propager sur les autres professions, — paraliser des branches d’industrie infiniment précieuses à la société, et reduire à la misère une infinité d’individus paisibles et honnêtes. C’est sur quoi le conseil doit prendre dans sa sagesse une détermination prompte, rigoureuse, et propre à faire rentrer dans le sentier des lois, ceux qui osent s’en écarter d’une manière aussi hardie.