Justine Ou Les Malheurs De La Vertu

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Justine Ou Les Malheurs De La Vertu
Название: Justine Ou Les Malheurs De La Vertu
Дата добавления: 16 январь 2020
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Justine Ou Les Malheurs De La Vertu - читать бесплатно онлайн , автор de Sade Marquis Alphonse Francois

Rejetant la douce nature rousseauiste, Sade d?voile le mal qui est en nous et dans la vie. La vertueuse Justine fait la confidence de ses malheurs et demeure jusque dans les plus scabreux d?tails l'incarnation de la vertu. Apologie du crime, de la libert? des corps comme des esprits, de la cruaut? 'extr?me sensibilit? des organes connue seulement des ?tres d?licats', l'oeuvre du marquis de Sade ?tonne ou scandalise. C'est aussi une oeuvre d'une po?sie d?lirante et pleine d'humour noir.

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– Hélas! dis-je en apprenant ces particularités, la providence sera juste une fois, elle ne permettra pas les succès d'un tel monstre, et nous serons toutes vengées…

Grand Dieu! après l'expérience que j'avais acquise, était-ce à moi de raisonner ainsi!

Vers midi, on nous donnait deux heures de repos dont nous profitions pour aller toujours séparément respirer et dîner dans nos chambres; à deux heures, on nous rattachait et l'on nous faisait travailler jusqu'à la nuit, sans qu'il nous fût jamais permis d'entrer dans le château. Si nous étions nues, c'était non seulement à cause de la chaleur, mais plus encore afin d'être mieux à même de recevoir les coups de nerf de bœuf que venait de temps en temps nous appliquer notre farouche maître. L'hiver, on nous donnait un pantalon et un gilet tellement serrés sur la peau, que nos corps n'en étaient pas moins exposés aux coups d'un scélérat dont l'unique plaisir était de nous rouer.

Huit jours se passèrent sans que je visse Roland; le neuvième, il parut à notre travail, et prétendant que Suzanne et moi tournions la roue avec trop de mollesse, il nous distribua trente coups de nerf de bœuf à chacune, depuis le milieu des reins jusqu'au gras des jambes.

A minuit de ce même jour, le vilain homme vint me trouver dans mon cachot, et s'enflammant du spectacle de ses cruautés, il introduisit encore sa terrible massue dans l'antre ténébreux que je lui exposais par la posture où il me tenait en considérant les vestiges de sa rage. Quand ses passions furent assouvies, je voulus profiter de l'instant de calme pour le supplier d'adoucir mon sort. Hélas! j'ignorais que si dans de telles âmes le moment du délire rend plus actif le penchant qu'elles ont à la cruauté, le calme ne les en ramène pas davantage pour cela aux douces vertus de l'honnête homme; c'est un feu plus ou moins embrasé par les aliments dont on le nourrit, mais qui ne brûle pas moins quoique sous la cendre.

– Et de quel droit, me répondit Roland, prétends-tu que j'allège tes chaînes? Est-ce en raison des fantaisies que je veux bien me passer avec toi? Mais vais-je à tes pieds demander des faveurs de l'accord desquelles tu puisses implorer quelques dédommagements? Je ne te demande rien, je prends, et je ne vois pas que, de ce que j'use d'un droit sur toi, il doive en résulter qu'il me faille abstenir d'en exiger un second. Il n'y a point d'amour dans mon fait: l'amour est un sentiment chevaleresque souverainement méprisé par moi, et dont mon cœur ne sentit jamais les atteintes; je me sers d'une femme par nécessité, comme on se sert d'un vase rond et creux dans un besoin différent, mais n'accordant jamais à cet individu, que mon argent et mon autorité soumettent à mes désirs, ni estime ni tendresse; ne devant ce que j'enlève qu'à moi-même, et n'exigeant jamais de lui que de la soumission, je ne puis être tenu d'après cela à lui accorder aucune gratitude. Je demande à ceux qui voudraient m'y contraindre si un voleur qui arrache la bourse d'un homme dans un bois, parce qu'il se trouve plus fort que lui, doit quelque reconnaissance à cet homme du tort qu'il vient de lui causer? Il en est de même de l'outrage fait à une femme: ce peut être un titre pour lui en faire un second, mais jamais une raison suffisante pour lui accorder des dédommagements.

– Oh! monsieur, lui dis-je, à quel point vous portez la scélératesse!

– Au dernier période, me répondit Roland: il n'est pas un seul écart dans le monde où je ne me sois livré, pas un crime que je n'aie commis, et pas un que mes principes n'excusent ou ne légitiment. J'ai ressenti sans cesse au mal une sorte d'attrait qui tournait toujours au profit de ma volupté; le crime allume ma luxure; plus il est affreux, plus il m'irrite; je jouis en le commettant de la même sorte de plaisir que les gens ordinaires ne goûtent que dans la lubricité, et je me suis trouvé cent fois, pensant au crime, m'y livrant, ou venant de le commettre, absolument dans le même état qu'on est auprès d'une belle femme nue; il irritait mes sens dans le même genre, et je le commettais pour m'enflammer, comme on s'approche d'un bel objet dans les intentions de l'impudicité.

– Oh! monsieur, ce que vous dites est affreux, mais j'en ai vu des exemples.

– Il en est mille, Thérèse. Il ne faut pas s'imaginer que ce soit la beauté d'une femme qui irrite le mieux l'esprit d'un libertin: c'est bien plutôt l'espèce de crime qu'ont attaché les lois à sa possession. La preuve en est que, plus cette possession est criminelle, et plus on en est enflammé; l'homme qui jouit d'une femme qu'il dérobe à son mari, d'une fille qu'il enlève à ses parents, est bien plus délecté sans doute que le mari qui ne jouit que de sa femme; et plus les liens qu'on brise paraissent respectables, plus la volupté s'agrandit. Si c'est sa mère, si c'est sa sœur, si c'est sa fille, nouveaux attraits aux plaisirs éprouvés; a-t-on goûté tout cela, on voudrait que les digues s'accrussent encore pour donner plus de peines et plus de charmes à les franchir. Or, si le crime assaisonne une jouissance, détaché de cette jouissance, il peut donc en être une lui-même; il y aura donc alors une jouissance certaine dans le crime seul. Car il est impossible que ce qui prête du sel n'en soit pas très pourvu soi-même. Ainsi, je le suppose, le rapt d'une fille pour son propre compte donnera un plaisir très vif, mais le rapt pour le compte d'un autre donnera tout le plaisir dont la jouissance de cette fille se trouvait améliorée par le rapt; le rapt d'une montre, d'une bourse en donneront également, et si j'ai accoutumé mes sens à se trouver émus de quelque volupté au rapt d'une fille, en tant que rapt, ce même plaisir, cette même volupté se retrouvera au rapt de la montre, à celui de la bourse, etc. Et voilà ce qui explique la fantaisie de tant d'honnêtes gens qui volaient sans en avoir besoin. Rien de plus simple, de ce moment-là, et que l'on goûte les plus grands plaisirs à tout ce qui sera criminel, et que l'on rende, par tout ce que l'on pourra imaginer, les jouissances simples aussi criminelles qu'il sera possible de les rendre; on ne fait, en se conduisant ainsi, que prêter à cette jouissance la dose de sel qui lui manquait et qui devenait indispensable à la perfection du bonheur. Ces systèmes mènent loin, je le sais, peut-être même te le prouverai-je avant peu, Thérèse, mais qu'importe pourvu qu'on jouisse? Y avait-il, par exemple, chère fille, quelque chose de plus simple et de plus naturel que de me voir jouir de toi? Mais tu t'y opposes, tu me demandes que cela ne soit pas; il semblerait par les obligations que je t'ai, que je dusse t'accorder ce que tu exiges. Cependant je ne me rends à rien, je n'écoute rien, je brise tous les nœuds qui captivent les sots, je te soumets à mes désirs, et de la plus simple, de la plus monotone jouissance, j'en fais une vraiment délicieuse. Soumets-toi donc, Thérèse, soumets-toi; et si jamais tu reviens au monde sous le caractère du plus fort, abuse même de tes droits, et tu connaîtras de tous les plaisirs le plus vif et le plus piquant.

Roland sortit en disant ces mots, et me laissa dans des réflexions qui, comme vous croyez bien, n'étaient pas à son avantage.

Il y avait six mois que j'étais dans cette maison, servant de temps en temps aux insignes débauches de ce scélérat, lorsque je le vis entrer un soir dans ma prison avec Suzanne.

– Viens, Thérèse, me dit-il, il y a longtemps, ce me semble, que je ne t'ai fait descendre dans ce caveau qui t'a tant effrayée. Suivez-y-moi toutes les deux, mais ne vous attendez pas à remonter de même, il faut absolument que j'en laisse une, nous verrons sur laquelle tombera le sort.

Je me lève, je jette des yeux alarmés sur ma compagne, je vois des pleurs rouler dans les siens… nous marchons.

Dès que nous fûmes enfermées dans le souterrain, Roland nous examina toutes deux avec des yeux féroces; il se plaisait à nous redire notre arrêt et à nous bien convaincre l'une et l'autre qu'il en resterait assurément une des deux.

– Allons, dit-il en s'asseyant et nous faisant tenir droites devant lui, travaillez chacune à votre tour au désenchantement de ce perclus, et malheur à celle qui lui rendra son énergie.

– C'est une injustice, dit Suzanne; celle qui vous irritera le mieux doit être celle qui doit obtenir sa grâce.

– Point du tout, dit Roland; dès qu'il sera prouvé que c'est elle qui m'enflamme le mieux, il devient constant que c'est elle dont la mort me donnera le plus de plaisir… et je ne vise qu'au plaisir. D'ailleurs, en accordant la grâce à celle qui va m'enflammer le plus tôt, vous y procéderiez l'une et l'autre avec une telle ardeur, que vous plongeriez peut-être mes sens dans l'extase avant que le sacrifice ne fût consommé, et c'est ce qu'il ne faut pas.

– C'est vouloir le mal pour le mal, monsieur, dis-je à Roland; le complément de votre extase doit être la seule chose que vous deviez désirer, et si vous y arrivez sans crime, pourquoi voulez-vous en commettre?

– Parce que je n'y parviendrai délicieusement qu'ainsi, et parce que je ne descends dans ce caveau que pour en commettre un. Je sais parfaitement bien que j'y réussirais sana cela, mais je veux ça pour y réussir.

Et, pendant ce dialogue, m'ayant choisie pour commencer, je l'excite d'une main par-devant, de l'autre par-derrière, tandis qu'il touche à loisir toutes les parties de mon corps qui lui sont offertes au moyen de ma nudité.

– Il s'en faut encore de beaucoup, Thérèse, me dit-il en touchant mes fesses, que ces belles chairs-là soient dans l'état de callosité, de mortification où voilà celles de Suzanne; on brûlerait celles de cette chère fille, qu'elle ne le sentirait pas; mais toi, Thérèse, mais toi… ce sont encore des roses qu'entrelacent des lys: nous y viendrons, nous y viendrons.

Vous n'imaginez pas, madame, combien cette menace me tranquillisa: Roland ne se doutait pas sans doute, en la faisant, du calme qu'il répandait dans moi, mais n'était-il pas clair que puisqu'il projetait de me soumettre à de nouvelles cruautés, il n'avait pas envie de m'immoler encore? Je vous l'ai dit, madame, tout frappe dans le malheur, et dès lors je me rassurai. Autre surcroît de bonheur! Je n'opérais rien, et cette masse énorme, mollement repliée sous elle-même, résistait à toutes mes secousses; Suzanne, dans la même attitude, était palpée dans les mêmes endroits; mais comme les chairs étaient bien autrement endurcies, Roland ménageait beaucoup moins; Suzanne était pourtant plus jeune.

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