Le Joyau des sept etoiles
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Ils entrèrent donc tous les trois dans la bibliothèque; la fille serrait affectueusement le bras de son père; pendant ce temps je me hâtais vers Chancery Lane.
Nous avons dîné ensemble de bonne heure. Nous restâmes ensuite un bon moment à nous reposer, puis Mr. Trelawny dit:
– À présent, je crois que nous ferions mieux de nous séparer et d'aller nous coucher de bonne heure. Nous pourrons parler longuement demain; et ce soir, je désire réfléchir.
Le Dr Winchester partit, emmenant par une prévenance courtoise, Mr. Corbeck et me laissant seul en arrière. Quand les autres furent partis, Mr. Trelawny déclara:
– Je crois qu'il serait bon que, vous aussi, vous rentriez chez vous ce soir. Je désire être en tête à tête avec ma fille; il y a des choses dont je veux l'entretenir, et elle seule. Peut-être, dès demain, pourrai-je vous en parler à vous aussi; mais d'ici là; nous serons moins distraits si nous sommes seuls dans la maison.
Je comprenais très bien et je partageais ses sentiments. Mais les expériences de ces derniers jours étaient encore présentes à ma mémoire et je lui dis avec un peu d'hésitation:
– Mais, cela ne peut-il pas être dangereux? Si vous saviez comme nous…
À ma grande surprise, Margaret m'interrompit:
– Il n'y aura aucun danger, Malcolm. Je serai avec père!
En parlant, elle se serrait contre lui dans un geste de protection. Je ne dis plus rien, mais je me levai pour partir aussitôt. Mr. Trelawny dit avec chaleur:
– Venez d'aussi bonne heure que vous le désirez, Ross. Soyez-là pour le petit-déjeuner. Ensuite, nous pourrons parler tous les deux.
Il quitta la pièce en silence, nous laissant seuls. Je saisis les mains de Margaret et les couvris de baisers, puis elle vint tout près de moi, et nos lèvres se joignirent pour la première fois.
Avant neuf heures, j'étais à Kensington. Toute inquiétude semblait s'être envolée quand je vis Margaret. La pâleur de son visage avait déjà laissé la place au teint de fleur que je lui connaissais. Elle me dit que son père avait bien dormi, et qu'il n'allait pas tarder à nous rejoindre.
– Je crois bien, dit-elle à voix basse, que mon cher père, si attentionné, est resté en arrière exprès, pour que je sois la première à vous accueillir – et que je reste un peu seule avec vous!
Après le petit-déjeuner, Mr. Trelawny nous emmena dans le bureau. Il dit en entrant:
– J'ai demandé à Margaret de venir aussi.
Quand nous fûmes assis, il dit avec gravité:
– Je vous ai laissé entendre hier soir que nous aurions peut-être quelque chose à nous dire. J'ose croire que vous avez pu penser qu'il s'agissait de Margaret et de vous. N'est-ce pas?
– Je crois.
– Eh bien, mon garçon, c'est parfait. Margaret et moi, nous avons parlé, je connais ses désirs.
Il tendit la main. Quand je l'eus saisie et que j'eus embrassé Margaret, que celle-ci eut rapproché son siège du mien, pour que nous puissions, en écoutant, nous tenir par la main, il poursuivit, mais avec une certaine hésitation – on aurait pu presque parler de nervosité – qui était nouvelle pour moi:
– Vous connaissez beaucoup de choses sur ma chasse après cette momie et ce qui lui appartenait; et j'ose croire que vous avez deviné une grande partie de mes théories. Mais en tout cas, je les expliquerai plus tard, d'une manière concise et catégorique, si cela est nécessaire. Le point sur lequel je veux vous consulter à présent est celui-ci Margaret et moi, nous sommes en désaccord sur une question. Je suis sur le point de faire une expérience; l'expérience qui couronnera vingt années de recherches, de dangers courus, de travaux de préparation. Grâce à cette expérience nous pouvons apprendre des choses qui ont été tenues à l'écart des yeux et de la connaissance des hommes depuis des siècles – des dizaines de siècles. Je ne désire pas que ma fille soit présente; car je ne peux pas m'aveugler sur un point: il peut y avoir du danger – un grave danger, et d'une nature inconnue. Cependant, j'en ai déjà affronté de tels, de même que le courageux savant qui m'a aidé dans mon œuvre. En ce qui me concerne, je suis disposé à courir n'importe quel risque. Pour que la science, l'histoire, et la philosophie puissent en bénéficier; et nous allons peut-être tourner une page d'une sagesse inconnue dans ce siècle terre à terre. Mais j'hésite à faire courir à ma fille un tel risque. Sa jeune et brillante existence est trop précieuse pour être exposée de la sorte; surtout à présent où elle se trouve sur le seuil d'un bonheur nouveau. Je ne désire pas voir sa vie sacrifiée, comme a été celle de sa chère mère…
Il s'interrompit un moment, et se couvrit les yeux des mains. En un instant, Margaret fut à côté de lui, le serra contre elle, l'embrassa, le réconforta par des paroles affectueuses. Puis, en se redressant, une main posée sur la tête de son père, elle dit:
– Père! mère ne vous a pas prié de rester auprès d'elle, même lorsque vous vouliez partir pour ce voyage en Égypte présentant des dangers inconnus, bien que ce pays ait été bouleversé de fond en comble par la guerre et les dangers qui en découlent. Vous m'avez dit qu'elle vous avait laissé libre de partir si vous le désiriez; cependant le fait qu'elle craignait un danger pour vous est prouvé par ceci! Elle leva son poignet avec la cicatrice d'où le sang paraissait couler. À présent, la fille agit comme aurait agi la mère!
Puis se tournant vers moi:
– Malcolm, vous savez que je vous aime! Mais l'amour c'est la confiance; et vous devez avoir confiance en moi aussi bien devant le danger que dans la joie. Vous et moi, nous devons nous tenir aux côtés de mon père devant ce péril inconnu.
– Mr. Trelawny! dans ceci, Margaret et moi, nous ne faisons qu'un!
Il prit nos mains et les serra fort. Puis il dit, en proie à une profonde émotion:
– C'est ce que sa mère aurait fait!
Mr. Corbeck et le Dr Winchester arrivèrent exactement à l'heure fixée et vinrent nous rejoindre dans la bibliothèque. Malgré mon grand bonheur, je trouvai à notre réunion quelque chose de solennel. Car je ne pourrais jamais oublier les choses étranges qui s'étaient passées, et la perspective des choses étranges qui pourraient à nouveau se produire faisait planer comme un nuage qui nous oppressait tous. De la gravité de mes compagnons je déduisais qu'ils étaient eux aussi sous l'emprise d'une pensée obsédante.
Nous rapprochâmes instinctivement nos sièges de manière à former un cercle autour de Mr. Trelawny qui avait pris le grand fauteuil près de la fenêtre. Margaret était assise à sa droite, et j'étais à côté d'elle. Mr. Corbeck était à sa gauche avec le Dr Winchester de l'autre côté. Après quelques secondes de silence, Mr. Trelawny dit à Mr. Corbeck:
– Vous avez mis le Dr Winchester au courant de tout ce qui s'était passé jusqu'à aujourd'hui, comme nous en étions convenus?
