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Monsieur Lecoq

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Monsieur Lecoq
Название: Monsieur Lecoq
Автор: Gaboriau ?mile
Дата добавления: 16 январь 2020
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Monsieur Lecoq - читать бесплатно онлайн , автор Gaboriau ?mile

Le pr?curseur, fran?ais, de Sherlock Holmes…

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Et cependant, à l’impétueuse et inattendue déclaration de Maurice, il y eut dans le salon un mouvement de stupeur.

Ce mouvement, le jeune homme l’aperçut malgré son trouble, et inquiet de sa hardiesse, il interrogea son père du regard.

Le baron était fort grave, triste même, mais son attitude n’exprimait aucun mécontentement.

Cela rendit courage au pauvre amoureux.

– Vous m’excuserez, monsieur, dit-il à Lacheneur, si j’ai osé vous présenter ainsi une telle requête… C’est en ce moment où le sort vous accable que vos amis doivent se montrer… heureux si leurs empressements peuvent vous faire oublier les indignes traitements dont vous avez été l’objet…

Tout en parlant, il gardait assez de sang-froid pour observer Marie-Anne.

Rougissante et confuse, elle détournait à demi la tête, peut-être pour dissimuler les larmes qui inondaient son visage, larmes de reconnaissance et de joie.

L’amour de l’homme qu’elle aimait sortait victorieux d’une épreuve qu’il serait imprudent à beaucoup d’héritières de tenter.

Maintenant, oui, elle pouvait se dire sûre du cœur de Maurice.

Lui, cependant, poursuivait:

– Je n’ai pas consulté mon père, monsieur, mais je connais son affection pour moi et son estime pour vous… Quand le bonheur de ma vie est en jeu, il ne peut vouloir que ce que je veux… Il doit me comprendre, lui qui a épousé ma chère mère sans dot…

Il se tut, attendant son arrêt…

– Je vous approuve, mon fils, dit M. d’Escorval d’un son de voix profond, vous venez de vous conduire en honnête homme… Certes, vous êtes bien jeune pour devenir le chef d’une famille, mais, vous l’avez dit, les circonstances commandent.

Il se retourna vers M. Lacheneur, et ajouta:

– Mon cher ami, je vous demande pour mon fils la main de Marie-Anne.

Maurice n’avait pas espéré un succès si facile…

Dans son délire, il était presque tenté de bénir cet haïssable duc de Sairmeuse, auquel il allait devoir un bonheur si prochain…

Il s’avança vivement vers son père, et lui prenant les mains, il les porta à ses lèvres, en balbutiant:

– Merci!… vous êtes bon!… je vous aime!… Oh! que je suis heureux!

Hélas! le pauvre garçon se hâtait trop de se réjouir. Un éclair d’orgueil avait brillé dans les yeux de M. Lacheneur, mais il reprit vite son attitude morne.

– Croyez, monsieur le baron, que je suis profondément touché de votre grandeur d’âme… oh! oui, bien profondément. Vous venez d’effacer jusqu’au souvenir de mon humiliation… Mais pour cela précisément, je serais le dernier des hommes si je ne refusais pas l’insigne honneur que vous faites à ma fille.

– Quoi!… fit le baron stupéfait, vous refusez…

– Il le faut.

Foudroyé tout d’abord, Maurice s’était redressé, puisant dans son amour une énergie qu’il ne se connaissait pas.

– Vous voulez donc briser ma vie, monsieur, s’écria-t-il, briser notre vie, car si j’aime Marie-Anne… elle m’aime…

Il disait vrai, il était aisé de le voir. La malheureuse jeune fille, si rouge l’instant d’avant, était devenue plus blanche que le marbre, elle semblait atterrée et adressait à son père des regards éperdus.

– Il le faut, répéta M. Lacheneur, et plus tard, Maurice, vous bénirez l’affreux courage que j’ai en ce moment.

Effrayée du désespoir de son fils, Mme d’Escorval intervint.

– Ce refus, commença-t-elle, a des raisons…

– Aucune que je puisse dire, madame la baronne. Mais jamais, tant que je vivrai, ma fille ne sera la femme de votre fils.

– Ah!… vous tuez mon enfant!… s’écria la baronne.

M. Lacheneur hocha tristement la tête.

– M. Maurice, dit-il, est jeune, il se consolera, il oubliera…

– Jamais! interrompit le pauvre amoureux, jamais!…

– Et votre fille? interrogea la baronne.

Ah! c’était bien là vraiment la place faible, celle où il fallait frapper; l’instinct de la mère ne s’était pas trompé. M. Lacheneur eut une minute d’hésitation visible, mais se raidissant contre l’attendrissement qui le gagnait.

– Marie-Anne, répondit-il lentement, sait trop ce qu’est le devoir pour ne pas obéir quand il commande… Quand je lui aurai dit le secret de ma conduite, elle se résignera, et si elle souffre, elle saura cacher ses souffrances…

Il s’interrompit. On entendait dans le lointain, comme une fusillade, des feux de file que dominait la voix puissante du canon.

Tous les fronts pâlirent. Les circonstances donnaient à ces sourdes détonations une signification terrible.

Le cœur serré d’une pareille angoisse, M. d’Escorval et Lacheneur se précipitèrent sur la terrasse.

Mais déjà tout était rentré dans le silence. Si large que fût l’horizon, l’œil n’y découvrait rien. Le ciel était bleu, pas un nuage de fumée ne se balançait au-dessus des arbres.

– C’est l’ennemi, gronda M. Lacheneur d’un ton qui disait bien de quel cœur il eût, comme cinq cent mille autres, pris le fusil et marché aux alliés…

Il s’arrêta… Les explosions reprenaient avec plus de violence, et durant cinq minutes elles se succédèrent sans interruption.

M. d’Escorval écoutait les sourcils froncés.

– Ce n’est pas là, murmurait-il, le feu d’un engagement…

Demeurer plus longtemps dans cet état d’anxiété était impossible.

– Si tu veux bien me le permettre, père, hasarda Maurice, je vais aller aux informations?

– Va!… répondit simplement le baron, mais s’il y a quelque chose, ce dont je doute, ne t’expose pas, reviens.

– Oh!… sois prudent!… insista Mme d’Escorval, qui voyait déjà son fils exposé aux plus affreux dangers.

– Soyez prudent, insista Marie-Anne, qui était seule à comprendre quels attraits devait avoir le péril pour ce malheureux désespéré.

Les recommandations étaient inutiles. Au moment où Maurice s’élançait vers la porte, son père le retint.

– Attends, lui dit-il, voici venir là-bas quelqu’un qui nous donnera peut-être des renseignements.

En effet, au coude du chemin de Sairmeuse, un homme venait d’apparaître.

Il marchait à grands pas, au milieu de la route poudreuse, la tête nue sous le soleil, et par moments il brandissait son bâton, furieusement, comme s’il eût menacé un ennemi visible pour lui seul.

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